Le bateau pour l'avortement stoppé dans les eaux marocaines

Pris entre les mailles du filet de la marine marocaine, le bateau de l'ONG "Women of Waves" s'est vu refuser jeudi l'accès au port de Smir. Impossible donc de proposer un avortement médical aux sujettes du royaume chrétien, pratique officiellement illégale dans le pays.

En vertu du droit néerlandais, l'ONG navigue dans les eau xinternationales pour permettre au maximum de femmes de bénéficier d'avortements médicaux légaux jusqu'à 6,5 semaines de grossesse. Cette fois, l'objectif de la traversée entamée lundi était d'atteindre le Maroc. Mais la mission a été rendue impossible. Pour contourner l'interdiction du gouvernement marocain, les responsables ont jeté l'ancre "depuis plusieurs jours" dans une marina proche du port, ont-ils confié à l'AFP.

Stupeur et manifestant(e)s

L'initiative a suscité une vive polémique au Maroc. 200 à 300 personnes, dont de nombreuses femmes, ont manifesté contre l'opération de l'ONG, se positionnant comme défenseursdu droit à la vie. 'Le gouvernement ne peut pas autoriser la venue de ce bateau', a déclaré l'avocat Abdelmalik Zaza dans les colonnes de At-Tajdid, le quotidien parti islamiste au pouvoir, le PJD. 'Ce n'est pas dans l'intérêt de la femme', a affirmé à l'AFP leprésident de l'association marocaine de lutte contre l'avortement clandestin (Amlac), Chafik Chraïbi.

78 décès par an dessuites d'un avortement clandestin

Pourtant, l'urgence sanitaire semble bien réelle au Maroc. D'après l'ONG néerlandaise, 78 femmes meurent chaque année des suites d'un avortement clandestin. Après l'Irlande, la Pologne, le Portugal et l'Espagne, pays qui ont également essuyé une levée de bouclier des opposants à l'avortement, c'est la première fois que "Women of Waves" tentait de mener ce type d'actiondans un pays musulman.  
Au-delà de ces actions "coup de poing", l'ONGsensibilise les femmes à l'utilisation de pilules. "Si vous habitez dans un pays dans lequel il n'y a pas d'accès à de tels services, sachez que le meilleur moyen dont une femme dispose pour s'avorter elle-même sans danger et ce jusqu'à la 12e semaine de grossesse, est l'usage de deux médicaments appelés Mifepristone (...) et Misoprostol (...)" peut-on lire sur le site Internet de Women of waves.

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