Claire Keim (Comédienne et chanteuse)
"Etre écolo, c'est aussi savoir savourer le moment présent" Publié le 03/10/2011 par Stéphanie Mundubeltz-Gendron

claire keim 03©yann orhan Très impliquée dans le respect de l'environnement, Claire Keim était marraine de la 5e Trophées du Tourisme Responsable, organisés par Voyages-sncf.com. L'occasion de revenir sur son engagement écologique, ses convictions et ses petits gestes du quotidien.

 

concert claire keim 200
© Gilles Crampes Claire Keim, le 21 septembre 2011, lors du concert donné à l'occasion de la remise des Trophées du Tourisme Responsable organisés par Voyages-sncf.com.

Vous étiez récemment marraine de la 5e édition des Trophées du Tourisme Responsable la semaine dernière. Une évidence ?
Claire Keim :
Cela correspond aux valeurs que j'essaie de défendre, c'est-à-dire vivre le mieux possible en préservant la Terre. C'est un moyen pour moi de rester en contact avec des gens qui cherchent vraiment des solutions pour remettre la planète à l'endroit. Je leur apporte mon soutien.

Quel projet vous a le plus marquée ?
Claire Keim : Ils sont tous très différents. Cela va du gros hôtel qui équipe son établissement en panneaux solaires jusqu'à la toute petite structure en Lozère qui a mis en place un service de covoiturage. Mais le Carmel de Condon est celui qui m'a le plus séduite. Nous avons voulu salué ce projet en créant un prix spécial du jury. C'est un concept extrêmement tendre et rassurant. Je trouve formidable le fait que des gens cherchent à faire aller mieux en rapprochant des artistes, des retaités et des associations.

Quelles sont pour vous les vacances idéales ?
Claire Keim :
C'est avant tout réussir à réunir mes proches, à trouver le bon moment pour être tous ensemble. C'est aussi bien sûr dans un endroit en pleine nature. Je ne peux pas m'en passer. Pendant plusieurs années, j'ai fait des voyages culturels, mais la nature elle-même est un monument. Découvrir des paysages, des fleurs et des animaux, c'est important pour moi.

D'où vient cet engagement pour la protection de l'environnement. ?
Claire Keim :
J'ai la chance d'être née à la campagne, avec une maman plongeuse et un papa qui faisait beaucoup de voile. Avec mon frère, nous avons été très vite sensibilisés à la nature qui nous entoure. L'engagement est venu plus tard. En retournant sur certains endroits, je me suis aperçue que certaines parcelles où je jouais avaient été construites, que sur telle ou telle plongée, on ne voyait plus de mérous... Et puis, en 2003, j'ai rencontré Nicolas Hulot lors d'un dîner chez des amis. Il était très inquiet. Je lui ai proposé de m'engager à ses côtés. C'est comme cela que je suis devenue marraine de la Fondation Nicolas Hulot et ambassadrice du " Défi pour la Terre ". Cela me permet de ne pas me sentir inactive ni inutile.

L'écologie, est-ce compatible avec votre métier de comédienne ?
Claire Keim :
Il y a évidemment un tas de choses écolo-incompatibles. Sur une journée de tournage, entre le maquillage et le démaquillage, la consommation de produits de beauté est ridiculement élevée. Par exemple, j'interprète le rôle très méchant de la reine dans "La véritable histoire de Blanche Neige". Elle est extrêmement maquillée, porte de la fourrure (fausse-fourrure, ndlr) et des diamants : toutes les choses que j'exècre ! Mais c'était important pour le personnage... A l'inverse, en juillet, je suis partie un mois en Amazonie pour une fiction de Gilles de Maistre pour France 2. Nous avons été plongés, en équipe réduite, au cœur de la tribu Mehinakus. Nous avons partagé le quotidien de ces gens formidables qui vont à l'essentiel. Ils sont dans le partage et la gentillesse. Je vais peut-être paraître niaise en disant cela (rires), mais cela n'a fait que conforter mes convictions écologiques.

Justement, comment votre engagement se concrétise-t-il au quotidien ?
Claire Keim :
J'essaie de prendre conscience que mes gestes ont un impact sur l'environnement. Je fais attention quand je fais les courses. J'utilise des appareils de catégories A. Je ferme les volets pour garder la chaleur. J'ai un récupérateur d'eau de pluie, un potager... J'essaie aussi de soutenir des structures de plus grande envergure, comme la défense de la tortue d'Hermann dans le Sud, celle du grand requin blanc... En revanche, je trouve aussi qu'il y a des hérésies écolos. Les couches lavables, par exemple, j'ai essayé, mais au bout de deux semaines, j'ai arrêté. Parfois, on se fait de fausses idées !

"Je ne suis pas une intégriste. Je souhaite seulement réhabiliter des valeurs comme la gentillesse, l'entraide et la solidarité"

Et votre fille, vous la sensibilisez à l'environnement ?
Claire Keim :
Par la force des choses, oui. Tout vient de l'éducation. Je lui explique qu'il ne faut pas arracher les plantes ni marcher sur les dunes lorsqu'une pancarte l'interdit... J'essaie de lui apprendre que la nature est un terrain de jeu extraordinaire mais en même temps très fragile.  Elle nous regarde vivre et reproduit nos gestes. Mais elle encore petite, elle n'a que trois ans.

Côté beauté, êtes-vous une adepte des cosmétiques naturels ?
Claire Keim :
Je ne suis pas une grande consommatrice de produits de beauté. Mais j'ai la chance par mon métier de recevoir des cadeaux de marques, comme Sanoflore, Dr Hauschka, Couleur Caramel... J'utilise seulement deux produits quotidiennement : un anticerne et un rose à joue. De façon ponctuelle, pour certains évènements, j'ai bien sûr tout l'attirail... Mais les maquilleuses savent les produits que j'aime. Cela permet de rester en accord avec moi-même.

Le respect de l'environnement s'invite-t-il aussi dans votre assiette ?
Claire Keim :
Quand je fais les courses, j'achète local et de saison. J'essaie d'acheter au maximum des produits sans conditionnement, du fromage à la coupe...  Je mange moins de viande. Je cuisine les restes. Par exemple, je suis contente lorsqu'il me reste de la ratatouille, un peu de jambon et un morceau de fromage qui fait la tête : je prépare une tourte super bonne ! Il y a alors comme un goût d'accomplissement. Et puis, j'ai la chance d'habiter au Pays Basque. Beaucoup de choses sont préservées ici. En revanche, je suis sceptique sur le bio : je trouve que cela oblige les gens à vendre les choses à des prix exorbitants.

Quel est le geste écolo dont vous êtes la plus fière ?
Claire Keim :
Cela va paraître assez égoïste, mais j'ai réduit ma consommation de vêtement. Il y a quelques années, j'avais des besoins d'achats compulsifs. Aujourd'hui, plutôt que de m'acheter dix petits hauts pas chers fabriqués par des enfants de moins de 10 ans, je préfère m'offrir une belle pièce cousue dans les traditions et respectueuse des conditions de travail et des gens. J'aime beaucoup les marques Hannoh, Les Fées de Bengale et les créateurs qui fabriquent des lignes durables, comme Vanessa Bruno ou Isabelle Marant.

Au fond, c'est quoi être écolo ?
Claire Keim :
C'est faire quelque chose qui est bon pour soi. Il faut arrêter de se créer des besoins. J'aime beaucoup cette phrase de Gandhi : " Le monde contient bien assez pour les besoins de chacun, mais pas assez pour la cupidité de tous ". On peut très bien vivre en se satisfaisant du strict nécessaire. Je ne nie pas mes envies, je ne suis pas une intégriste. Mais je souhaite réhabiliter des valeurs comme la gentillesse, l'entraide, la solidarité. Etre écolo, c'est aussi savoir savourer le moment présent, ne pas être tout le temps dans la consommation à fond la caisse. C'est apprendre à s'émerveiller. Je suis juste un relai.

Un conseil pour les lectrices du Journal des Femmes ?
Claire Keim :
Je n'ai aucun conseil à donner. Je fume, je vais à 200 à l'heure, je prends trop l'avion pour passer davantage de temps avec ma fille. Du coup, j'essaie de compenser. Mais il faut arrêter de culpabiliser de tout. Je pense simplement qu'il faut apprendre à ralentir, à souffler deux minutes. Actuellement, le monde nous pousse à aller très vite. Nous ne sommes pas obligés. Pour moi, l'écologie, c'est aussi prendre le temps d'observer, de partager : cela va de pair avec la solidarité.

 Actuellement en tournée pour son album "Où il pleuvera", Claire Keim revient aussi bientôt sur le petit écran. Elle sera prochainement présente sur TF1 dans un nouveau volet de "Bienvenue aux Edelweiss". Elle figurera également à l'affiche de la comédie musicale "La véritable histoire de Blanche Neige" pour France 2, dans le rôle de la la belle-mère, aux côtés de Bruno Solo et Armelle.

Stéphanie Mundubeltz-Gendron, Journal des Femmes
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