Souad Abderrahim, première femme élue maire de Tunis

Souad Abderrahim a remporté la mairie de Tunis à l'occasion des premières élections municipales démocratiques organisées depuis 2011.

Souad Abderrahim, première femme élue maire de Tunis
© AP/SIPA

"J'offre cette victoire à toutes les femmes de mon pays, à toute la jeunesse et à la Tunisie", a lancé mardi 3 juillet Souad Abderrahim, première femme élue à la tête de la capitale tunisienne, avec 4 voix de plus que son principal adversaire, Kamel Idir. A 53 ans, cette gérante d'une entreprise pharmaceutique devient alors la première "cheikh de la médina", titre masculin traditionnel donné au maire de Tunis. Une victoire remportée à l'issue des premières élections municipales démocratiques organisées depuis la révolution du Jasmin. 

Militante libérale-conservatrice

Si elle rejette l'étiquette "d'islamiste" et se définit comme "indépendante", Souad Abderrahim a mené campagne avec le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, qu'elle a rejoint en 2011 lors de son retour en politique. Avec son look moderne et ses revendications libérales, elle est considérée comme un moyen de dédiabolisation du parti par plusieurs de ses détracteurs. Etudiante, Souad Abderrahim est une militante invétérée. Son engagement au sein de l'Union générale tunisienne des étudiants (UGTE), un syndicat étudiant islamiste, lui vaudra un passage en prison. En 1992, elle rejoint la vie professionnelle sans militantisme et sans voile. Aujourd'hui, elle donne la priorité à l'environnement et à l'entretien des infrastructure de la ville.  

Féminisation du pouvoir local

En vertu d'une loi stricte inscrite dans la Constitution qui impose la parité au scrutin des élections municipales, les femmes sont de plus en plus nombreuses à accéder au pouvoir local. Selon l’Instance supérieure indépendante électorale (Isie), presque la moitié des nouveaux élus sont des femmes. Un conseil municipal sur cinq investis le 3 juillet était présidé par une femme, selon l'ONG Al Bawsala. Un bel espoir.