Sept femmes sont tuées quotidiennement au Mexique

Le constat est horrifiant : au Mexique, 2 746 femmes ont été tuées en 2016. L'ONU, à l'origine d'une étude sur le sujet, fait des révélations glaçantes sur le machisme, toujours à l'origine des meurtres dans le pays.

Sept femmes sont tuées quotidiennement au Mexique
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L'année 2016 était malheureusement cinglante pour les Mexicaines. Au cours de ces douze mois, 2 746 femmes au total ont été assassinées. Ce nombre accablant, révélé par une étude de l'ONU, équivaut à une moyenne de 7 victimes par jour. Triste constat également au niveau de l'évolution de ces meurtres, dont le nombre n'a fait qu'augmenter depuis 2015 (de 18 % exactement). C'est au sein de l'Etat de Mexico que ces féminicides sont davantage perpétrés avec 421 assassinats sur l'année 2016.
Entre 2000 et 2009, c'est plus 2000 meurtres que l'on comptabilisait dans la zone. Les disparitions violentes ne cessent donc de se multiplier. Parmi les autres Etats du Mexique à risques pour la gent féminine, il y a Guerrero (au Sud), Chihuahua (au Nord) et Veracruz (à l'Est). Ces cinq Etats enregistrent à eux seuls 40,2 % des morts violentes recensées. La moitié des victimes étaient âgées de 15 à 35 ans.

Des meurtres pour maintenir l'autorité masculine

L'enquête de l'Organisation des Nations Unies a démontré que ces féminicides étaient commis d'une façon bien plus cruelle que les meurtres visant des hommes. Les auteurs de l'enquête relatent que les Mexicaines sont le plus souvent tuées par asphyxie ou bien assassinées à l'arme blanche. Dans le rapport, il est également noté que "la violence envers les femmes et les petites filles, qui peut s'avérer mortelle, est perpétrée le plus souvent pour maintenir et reproduire l'obéissance et la subordination dans des relations de pouvoir." D'autres investigations seront menées pour déterminer si ces femmes ont perdu la vie en raison de leur sexe ou pour d'autres motifs.

Six Mexicaines sur 10 ont déjà subi une forme de violence, quelle qu'elle soit (physique, émotionnelle, sexuelle, économique ou discriminatoire). C'est une étude menée fin novembre par l'Institut National de la Statistique qui a dévoilé cette information. Pour rappel, de 1990 à 2000, la ville de Ciudad Juárez a quant à elle abrité une série impressionnante de plus de 500 assassinats commis sur des femmes. Elle a été, pour l'occasion, rebaptisée "la capitale des disparues".