Les femmes, grandes perdantes des Sénatoriales 2017

Les femmes sont rares sur les bancs du Sénat. Les dernières élections sénatoriales laissaient espérer une forte progression de la parité, mais les résultats sont décevants. Le nombre de sénatrices n'a que légèrement augmenté.

Les femmes, grandes perdantes des Sénatoriales 2017
© NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Un vent de renouveau a soufflé dans l'hémicycle du palais du Luxembourg. Dimanche 24 septembre, la moitié des sièges ont été modifiés par les élections sénatoriales. Certains nourrissaient l'espoir de voir enfin émerger une part de femmes sénatrices avoisinant les 50%. Que nenni ! Elles représentent désormais 29% des 348 sénateurs, contre 25% en 2014. Si l'augmentation n'est pas négligeable, elle reste trop faible.

Pourtant, les incitations ne manquent pas. La loi sur la parité de 2000, tendant à promouvoir l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, exhorte le Sénat à présenter les listes de candidats dites "chabada", composées alternativement d'un homme puis d'une femme, ou inversement. Le hic : 74% des listes sont menées par des hommes, contre 26% seulement où les femmes sont en tête, selon des chiffres publiés par le Sénat. Une façon de détourner subtilement (ou pas) l'exigence de parité.

Bilan en demi-teinte

Emmanuel Macron avait promis de faire de la parité son combat. Force est de constater que la dynamique n'a pas été poursuivie dans les faits. Lors de ces sénatoriales, 14 hommes, contre 7 femmes étaient en tête de liste pour LREM. De surcroît, le parti fondé par Emmanuel Macron ne compte que 14% de sénatrices, contre 26% pour Les Républicains et 31% pour le PS.

Quelques petites victoires sont toutefois à relever. Certaines seront les premières femmes de leur département à siéger au Sénat comme Christine Bonfanti, dans le Lot-et-Garonne, ou Catherine Corconne en Martinique. Dans le Jura, pour la première fois, ce ne sont pas une mais deux femmes qui ont été élues sénatrices. Si l’hémicycle du Palais du Luxembourg est en pénurie de parlementaires féminins, l'Assemblée Nationale fait légèrement mieux et compte 38% de femmes députées, contre 27% en 2012. Malgré tout, la route vers la parité est encore longue et semée d'embûches.