L'IVG sera seulement remboursée par une "assurance viol" au Texas

Au Texas, le gouverneur Greg Abbott a signé une nouvelle loi affaiblissant un peu plus le droit à l'avortement. Les femmes devront désormais souscrire à une assurance maladie supplémentaire et payante si elles souhaitent avorter, peu importe la raison.

L'IVG sera seulement remboursée par une "assurance viol" au Texas
© ponytail1414

Etat ultra conservateur, c'est sans surprise que le Texas s'attaque de nouveau à l'avortement. Le gouverneur Greg Abbott, John Smithee de la Chambre des représentants et le sénateur Brandon Creighton, viennent de signer la House Bill 214 (HB 214), aussi appelée la loi de "l'assurance viol" par les démocrates. Elle a pour but de supprimer la prise en charge de l'avortement par toute assurance maladie, qu'elle soit privée ou publique, sauf si la future mère court un danger mortel. Ainsi, en cas de viol, d'inceste ou de malformation sévère du fœtus, les femmes souhaitant avorter devront souscrire à une assurance spécifique, qui pour le moment n'existe pas. Celle qu'elles possèdent actuellement ne remboursera plus les frais de l'intervention. "En tant que grand croyant en les valeurs du Texas, je suis fier de signer le texte qui assure qu'aucun Texan ne devra jamais payer une procédure qui met fin à la vie d'un enfant non-né", a déclaré Greg Abbott.

Une loi absurde 

Dorénavant, c'est comme si les Texanes devaient "prévoir" si elles pensent avorter ou pire se faire violer et tomber enceinte dans l'année. Avec cette mesure, elles sont rendues coupables des agressions sexuelles dont elles pourraient être victimes. Discriminatoire et sexiste, le HB 214  met aussi en difficulté les femmes aux faibles et moyens revenus, puisqu'elles devront choisir entre souscrire à une deuxième assurance ou bien payer directement l'opération, qui peut coûter plus de 1000 dollars selon l'avancée de la grossesse. 

Le Texas n'est pas un cas isolé 

Malheureusement, le Texas n'est pas le seul à rejeter officiellement l'avortement, puisque selon Slate, la moitié des Etats américains refusent que l'assurance publique prenne en charge l'intervention chirurgicale. Dix d'entre eux interdisent aussi son remboursement par les assurances privées. Parmi eux, seuls l'Utah et l'Indiana font une exception dès lors qu'il s'agit d'un cas de viol ou d'inceste. 

Le 15 août, le Texas n'a pas officialisé une seule loi anti-IVG, mais deux selon CNN. La seconde, intitulée HB 13, oblige le corps médical à rédiger un rapport après chaque avortement ayant engendré des complications. Le médecin devra préciser l'année de naissance, le lieu de résidence, la race et le statut marital du patient, une façon surement déguisée de contrôler et ficher les personnes qui y ont recours.