Facebook, Twitter & co : réseaux ANTIsociaux ?

L'utilisation des réseaux sociaux serait nocive pour notre santé mentale, à en croire une nouvelle enquête menée par l'université de Pittsburgh. Un phénomène inquiétant et récurrent chez les jeunes qui provoquerait une sensation d'isolement social.

Facebook, Twitter & co : réseaux ANTIsociaux ?
© KANTVER

Rester en contact avec notre entourage n'a jamais été aussi simple… et pourtant. Les réseaux sociaux contribueraient au haut niveau d'isolement social et de problèmes de santé mentale, à en croire une nouvelle étude menée par l'université de Pittsburgh aux Etats-Unis et publiée dans le Journal Américain de Médecine Préventive. Créés pour nous aider à lutter contre la solitude, les sites tels que Facebook et Twitter limiteraient en réalité notre accès à une vie sociale stable. Un paradoxe troublant qui pointe du doigt l'utilisation trop fréquente des réseaux sociaux chez les jeunes.

Réunir pour diviser ?

L'enquête, menée sur un échantillon de 1 700 individus, révèle qu'une fréquentation des réseaux sociaux supérieure à 2 heures double la sensation d'isolement. Le risque est triplé pour les personnes qui s'y rendent au-delà de 58 fois par semaine. Pour les moins adeptes de ces plateformes, le sentiment de solitude est considérablement moins fort. "Nous sommes profondément des créatures sociales, mais le monde d'aujourd'hui tend à nous compartimenter plutôt qu'à nous rassembler", conclut Brian Primack, directeur du Centre de Recherche des Médias, de la Technologie et de la Santé et chercheur responsable de l'étude. Le constat est clair : plus l'utilisation est fréquente, plus le vide social est marqué.

Quelles explications ?

Elizabeth Miller, chef du département de Médecine pour l'Adolescent et le Jeune Adulte admet que ce sentiment d'isolement social précède dans certains cas la fréquentation des réseaux sociaux. "L'utilisation croissante de ces plateformes pourrait aussi mener les jeunes à se sentir écartés du monde réel", déclare-t-elle dans le rapport de l'étude. "Même si la solitude la précède, l'utilisation ne remédie pas au sentiment d'exclusion", ajoute-t-elle. Parmi les autres causes de ce détachement à la réalité, l'enquête affirme que le temps passé en ligne ne permettrait pas aux utilisateurs de créer des relations saines et stables, loin de l'écran. Les représentations idéalisées de la vie des autres mènent quant à elle à la jalousie et, plus loin encore, à la haine de soi : deux sentiments qui contribuent fortement à l'exclusion d'un individu. Enfin, c'est face aux images de proches en plein amusement que l'isolement est accentué pour certains utilisateurs. Si Instagram est l'ennemi de l'image de soi pour 7 adolescents sur 10, Facebook, Twitter et compagnie ne sont donc pas les meilleurs amis pour autant.