Affaire Baupin : les accusatrices se mobilisent contre les violences faites aux femmes

Les quatre femmes ayant porté plainte contre Denis Baupin pour agression et harcèlement sexuels ont posé à visage découvert, afin d'alerter sur les violences faites aux femmes à l'approche de l'élection présidentielle.

Affaire Baupin : les accusatrices se mobilisent contre les violences faites aux femmes
© WITT/SIPA

Une fois de plus, Denis Baupin est sous les feux des projecteurs malgré lui. Un cliché symbolique fait désormais grand bruit, dans le cadre d'une campagne lancée par France Inter pour mettre en lumière les violences faites aux femmes. Sandrine Rousseau, Elen Debost, Isabelle Attard et Annie Lahmer ont pris la pose face à l'objectif avec dix autres femmes, de dos, pour une photo accusatrice. Un message frappant vient accompagner cette image : "En France, seulement 10% des victimes de violences sexuelles osent en parler, 14 voix = 140 femmes ?"  Une initiative qui résonne fortement, en pleine campagne présidentielle. Pour rappel, Denis Baupin est accusé d'harcèlement sexuel et d'agression sexuelle par ces femmes. La photo et les personnes qui y figurent symbolisent le nombre de témoignages sur lesquels reposent ces accusations. Si cette initiative est liée à Denis Baupin, elle est aussi une forme de dénonciation des traitements violents que subissent les femmes en France, vise à aider celles qui auraient préféré se murer dans le silence et inciter les candidats à l'Elysée à se pencher sur la question.

Le 8 mars 2016, le député écologiste s'était engagé contre les violences faites aux femmes dans le cadre de la campagne "Mettez du rouge", Sur Twitter, le mari d'Emmanuelle Cosse avait publié une photo de lui accompagné d'autres hommes politiques, tous arborant des lèvres maquillées. Ses victimes s'était alors exprimées dans la presse.

Pour rappel, Isabelle Attard, députée du Calvados, avait porté plainte contre le parlementaire. Sa plainte n'étant pas encore affectée par la prescription est aujourd'hui la seule recevable sur les quatre déposées. L'ancien président de l'Assemblée nationale continue de proclamer son innocence en se disant victime d'un "lynchage injustifié", suite à cette dernière accusation de "harcèlement quasi quotidien". L'affaire pourrait, par ailleurs, être classée sans suite ou pourrait mener l'homme politique vers un renvoi en détention correctionnelle. 

Cette affaire est à l'origine d'une polémique importante au sein du gouvernement. En mai 2016, Nathalie Kosciusko-Morizet, Roselyne Bachelot, Aurélie Filippetti, entre autres, ont signé un appel dans Libération à ne plus se taire face aux mauvais traitements des femmes, en soutien aux victimes présumées de Denis Baupin. Monique Pelletier, ancienne ministre chargée de la Famille et de la condition féminine avait également réagi sur son Twitter : "D. Baupin...les victimes parlent...enfin...bravo ! (...) J'ai été agressée par un sénateur...honte à moi de mon silence !"