Bagdad : un attentat passé sous silence

TERRORISME - Dimanche 3 juillet au matin, la capitale irakienne a été touchée par un attentat-suicide revendiqué par l'Etat Islamique, le plus meurtrier de l'année à Bagdad. Au moins 213 morts et 200 blessés sont à déplorer et le bilan ne fait que s'alourdir. Pourtant, cet événement est loin de faire les gros titres de la presse française...

Bagdad : un attentat passé sous silence
© Hadi Mizban/AP/SIPA

Bagdad est en deuil. Dimanche 3 juillet avant l'aube, une voiture piégée a explosé dans une rue bondée d'un quartier commerçant, dans laquelle de nombreux musulmans faisaient leurs courses avant de célébrer l'Aïd el Fitr, la fin du Ramadan. Puis, une seconde déflagration a frappé l'est de la ville : au moins 5 personnes décédées et 16 touchées, à cause d'une autre voiture piégée ayant explosé près d'un rassemblement de chiites, communauté musulmane non reconnue par l'Etat Islamique. Ces attaques terroristes, revendiquées par Daech, sont une réponse sanglante à la reprise de la ville de Falloujah par l'armée irakienne, survenue il y a une semaine. A ce jour, au moins 213 morts et 200 blessés sont à déplorer, selon les derniers chiffres fournis par les autorités irakiennes.

Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier de l'année à Bagdad, et le bilan n'a pas fini d'empirer. Cependant, au lendemain des attaques, peu de médias français ont consacré leur Une à ce triste événement, ces derniers ayant préféré traiter de la triomphante victoire des Bleus face à l'Islande ou de la mort de Michel Rocard. Sur les réseaux sociaux aussi, les hommages se sont fait discrets : le hashtag #jesuisbagdad n'a pas autant de succès que #jesuisparis ou #jesuisorlando. Même le retour d'Agnès Saal au ministère de la Culture est parvenu à se hisser en "Trending Topic" sur Twitter. Un traitement médiatique timide, qui attriste. La solidarité serait-elle sélective ?

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