Dilma Rousseff, sur la route de la destitution

Dimanche 17 avril, les députés brésiliens ont voté la destitution de Dilma Rousseff, toute première présidente du Brésil depuis 2011. À 367 voix contre 137, l’Assemblée enclenche un premier pas vers l’éviction de la chef d’État.

Dilma Rousseff, sur la route de la destitution
© Eraldo Peres/AP/SIPA

Après cinq ans à la tête du Brésil, la présidente de 68 ans, Dilma Rousseff, pourrait bien quitter ses fonctions plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulu. Dimanche 17 avril, elle a fait l'objet d'un référendum à l'Assemblée sur son éventuelle destitution. Seuls 137 députés contre 367 se sont manifestés contre son départ. La grande figure du Parti des travailleurs est éclaboussée par le scandale. Il y a un an déjà, Dilma Rousseff se voyait reprocher son ignorance dans l'affaire de corruption Petrobras, société pétrolière qu'elle dirigeait pourtant de 2003 à 2005 et qui dévoilait le versement de sommes importantes à des personnalités politiques impliquées dans des contrats publics.
Aujourd'hui accusée d'avoir trafiqué les comptes de l'État afin d'être réélue lors des élections de 2014, qu'elle a remportées de justesse avec 51% des voix, Dilma Rousseff pourrait ne pas terminer ce second mandat à peine commencé. Car pour l'heure, son départ, même voulu, n'est pas définitif. Si l'Assemblée a voté en majorité le départ de l'actuelle présidente, son sort est désormais entre les mains du Sénat qui prendra sa décision le 11 mai prochain. S'il poursuit dans la lignée du vote de l'Assemblée, la chef d'État sera imputée de "crime de responsabilité" qui lui vaudra d'être écartée plusieurs jours du gouvernement (jusqu'à 180), en attendant la décision finale sur son départ, votée aux deux tiers.
Si Dilma Rousseff était amenée à partir, c'est le vice-président Michel Temer qui endosserait ses responsabilités, selon le Jornal do Brasil.

Dilma Roussef © Eraldo Peres/AP/SIPA