La taxe rose : fantasme ou réalité ?

En France, le collectif Georgette Sand est le premier à avoir alerté l'opinion publique sur l'existence d'une différence de prix entre les produits pour hommes et femmes. Dans "Le prix a-t-il un sexe ?", diffusé le 13 mars à 20h40 dans Le Doc du Dimanche, France 5 apporte quelques éléments de réponse sur ce surcoût controversé.

La taxe rose : fantasme ou réalité ?
© France 5

Depuis le mois de septembre 2014, un nouveau terme a fait son entrée dans notre vocabulaire : la taxe rose, ou Woman tax en anglais. C'est le collectif féministe Georgette Sand qui a alerté l'opinion publique sur cet écart de prix entre produits pour hommes et pour femmes, voyant là un "effet caché des discriminations entre les sexes". Les femmes paieraient plus chers les rasoirs, déodorants et autres dentifrices. France 5 s'est penchée sur cette discrimination dans Le Doc du Dimanche, diffusé le 13 mars à 20h40. Dans Le prix a-t-il un sexe ?, la chaîne ont voulu savoir si cet impôt rose était réel.         
Première étape de leur enquête : les rayons d'un supermarché, où la réalisatrice a effectivement constaté une différence de tarifs entre les gammes pour hommes et femmes. Pour les besoins du reportage, un couple cobaye s'est prêté au jeu, en achetant le même panier composé d'un déodorant, d'un lot de 10 rasoirs et d'une mousse à raser. Madame a payé 2 euros de plus que son compagnon.
Comment justifier un tel écart ? Les journalistes se sont intéressés à la composition des produits et leur bilan n'est pas très concluant. La majorité des ingrédients sont les mêmes qu'il s'agisse de produits pour homme ou pour femme et s'il y a un composé en plus dans la déclinaison féminine, - des extraits de pivoine ou de soie par exemple -, son coût pour les fabricants est minime et ne justifie en rien le prix indiqué sur l'étiquette (parfois jusqu'à 10 euros de plus). Aucune étude ne prouve en tout cas que le produit pour homme, moins cher, serait moins efficace sur une consommatrice. 
Pourquoi la grande distribution affiche alors une telle différence de prix ? La plupart des marques ont refusé de répondre aux journalistes, mais ceux-ci ont identifié certains facteurs en étudiant le rapport financier de L'Oréal. Le premier poste de dépense de l'entreprise ne concerne pas la recherche, mais la publicité. En mettant la main au porte-monnaie, les femmes paieraient donc les frais de promotion avancés par les marques. Les campagnes pub, à grand renfort de stars, comme Charlize Theron ou Laetitia Casta, feraient grimper la note. La taxe rose, bien réelle, repose donc sur des considérations marketing plutôt que sur des critères objectifs. 
Le pouvoir est finalement entre les mains du consommateur, qui, par son choix d'achat, fragilisera ou confortera les marques dans leur stratégie.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur France 5, dimanche 13 mars à 20h40 pour ce nouveau numéro du Doc du Dimanche.

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