Viol : ces clichés qu'on vomit

Un sondage Ipsos réalisé pour l’association "Mémoire traumatique et victimologie" montre que la culture du viol et les stéréotypes sexistes sont encore bien présents chez les Français.

Viol : ces clichés qu'on vomit
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Pour 27% des Français la responsabilité du violeur est attenuée si la victime portait une tenue sexy. Voilà une des idées reçues effrayantes que l'on peut lire dans les résultats d'une enquête menée par Ipsos pour l'association "Mémoire traumatique et victimologie". La population française confirme que les stéréotypes sexistes et la culture du viol sont bien ancrés dans les mentalités. Ce sondage, aux résultats scandaleux et aberrants, a été réalisé sur un échantillon de 1001 personnes, du 25 novembre au 2 décembre 2015, représentatif de la population française.

  • Chez les jeunes de 18 à 24 ans, 30,7% assurent que "les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées lors d'une relation sexuelle". Il faudra nous expliquer en quoi un acte sexuel forcé peut-être perçu comme quelque chose de positif.
  • Pour 27% des sondés, une femme qui flirte et qui adopte des codes de séduction est synonyme de déresponsabilisation pour le violeur. On ne parle donc plus de viol mais d'agression sexuelle, parce qu'après tout "elle l'a bien cherché". Encore une fois, la victime serait donc la grande fautive de l'histoire. 
  • Ce sondage montre que face aux actes sexuels, les hommes et les femmes ne partagent pas la même vision. Ils sont 25% à estimer que "les femmes ont plus tendance à considérer comme violents des événements que les hommes ne perçoivent pas comme tels".
  • 1 Français sur 4 considère que "dans le domaine sexuel, les femmes ne sauraient pas vraiment ce qu'elles veulent par rapport aux hommes".

Ces idées reçues face au viol s'expliquent – entre autres – par le fait que les Français envisagent la sexualité masculine et féminine de manière machiste, comme le confirme le sondage Ipsos. D'abord dans l'esprit de ⅔ des Français, l'homme a une sexualité plus simple que la femme , quand 66% des sondés pensent qu'il "est plus difficile pour les hommes que pour les femmes de maîtriser leur désir sexuel". Les hommes seraient donc perçus comme des bêtes victimes de leurs pulsions animales, alors que les femmes ne comprendraient pas leur sexualité.... A cela s'ajoute la culture porno, largement démocratisée chez les  jeunes, qui ne fait que renforcer ces stéréotypes. 

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