Tchad : le viol d’une jeune femme prend une tournure politique

Le Tchad est secoué par un vent de protestation depuis le viol collectif d’une adolescente par des fils de dignitaires. Cet acte odieux a déclenché un mouvement de contestation du pouvoir en place, à quelques semaines des élections présidentielles.

Tchad :  le viol d’une jeune femme prend une tournure politique
© capture écran

Tout a commencé le 13 février lorsque Zouhoura, une jeune femme de 17 ans, est victime d'un viol en réunion, à N'Djamena, capitale du Tchad. Les agresseurs ont même posté la vidéo de l'agression sur Internet et publié sur les réseaux sociaux des clichés de l'adolescente. Parmi les assaillants se trouvaient des fils de hauts dirigeants de l'Etat tchadien, notamment du ministre des Affaires étrangères. Les cinq violeurs ont été arrêtés et le site journaldutchad.com rapporte qu'ils ont été transférés dans la prison de Haute sécurité de Koro Toro, en plein désert, dans le nord du Tchad.
Le drame a embrasé le pays et entraîné des manifestations de lycéens dans plusieurs villes deux jours plus tard, mais le mouvement a tourné au drame : deux manifestants ont été tués par les forces de l'ordre et plusieurs autres blessés.         
La population s'est emparée de ces bavures pour contester l'autorité du président Idriss Déby, au pouvoir depuis 26 ans et candidat à un 5e mandat. La coordinatrice France-Tchad-Centrafrique à Amnesty International, Delphine Lecoutre, a déclaré à l'AFP :  "La société civile, en particulier les femmes et les jeunes, se sont emparés de l'affaire Zouhoura pour la transformer en revendication politique". Cette vague de protestation survient en effet quelques semaines avant les élections présidentielles qui se dérouleront le 10 avril prochain. Pour tenter d'étouffer la grogne, le régime a coupé l'accès à Facebook.      

"Zouhoura, victime d'un viol collectif : "Ils m'ont déshabillée et prise en photo""


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