Scandale à Assas : un site classait les étudiantes selon leur physique

La prestigieuse université parisienne d'Assas a été secouée par un scandale il y a quelques jours après la découverte d'un site qui classait les étudiantes en fonction de leur physique. L'UNEF a obtenu la fermeture de la plateforme et dénoncé une pratique sexiste.

Scandale à Assas : un site classait les étudiantes selon leur physique
© Andres Rodriguez

Mark Zuckerberg fait des émules. L'université parisienne d'Assas est au coeur d'un scandale révélé par L'Obs le 13 février quand l'UNEF a demandé la fermeture du site bestassas.com. Celui-ci permettait de classer les 100 plus belles étudiantes de première année de droit selon un système qui rappelle Facemash, l'ancêtre de Facebook : les internautes devaient choisir la jeune femme qu'ils trouvaient la plus séduisante selon sa photo et pouvaient laisser un commentaire sous chaque cliché. Les créateurs du site avaient récupéré les photos des étudiantes sur leurs profils Facebook sans leur demander leur autorisation, ce qui constitue une violation de leur droit à l'image. L'UNEF assure que le site avait pour objectif de noter ainsi les filles de toute l'université.
Interrogée par L'Obs, Mélanie Luce, présidente du syndicat étudiant, regrette que les étudiantes d'Assas soient réduites à leur seul physique, alors qu'elles étudient "pour se former et obtenir des qualifications qui leur permettront de s'insérer professionnellement, mais également de s'émanciper et d'être autonomes". L'UNEF réclame des sanctions à l'encontre des créateurs du site et souhaite que le président d'Assas condamne clairement cette initiative. 
Les créateurs de bestassas.com rejettent de leur côté toute accusation de sexisme et assurent avoir eu l'intention de créer une version masculine du site. Si la plateforme n'est désormais plus en ligne, un message d'excuse, intitulé "les bonnes choses ont toujours une fin", est encore visible en cache : les webmasters assurent avoir simplement voulu "apporter un peu de gaieté dans la vie trop triste des étudiants d'Assas", sans avoir eu l'intention de blesser qui que ce soit. "Nous avons pris le parti de ne pas divulguer le classement des perdantes justement pour ne froisser personne. Certaines filles étaient même fières de faire partie de ce classement, une mère d'étudiante nous à même demander à ce que sa fille participe au classement ! C'est pour dire combien notre démarche était bon enfant. Nous fermons le site , par respect pour les étudiantes qui ont pu être froissées". 

© Andres Rodriguez