Somalie : une femme dans la course à la présidence

Fadumo Dayib, femme d’une quarantaine d’années, se présente à l'élection présidentielle de 2016 en Somalie. Un combat loin d’être gagné, mais pour lequel elle ne lâchera rien.

Somalie : une femme dans la course à la présidence
© Twitter @fqdayib

Fadumo Dayib est officiellement candidate à la présidentielle de 2016 en Somalie. Des élections qui feront d'elle, si elle en sort gagnante, la première femme présidente du pays. Dans un entretien au Monde, la candidate, nomade malgré elle (née au Kenya, réfugiée en Somalie puis exilée en Finlande) a expliqué les raisons qui l'ont poussée à se présenter.
Évoquant des conflits perpétuels, des histoires de clans et les milices islamistes Chabab, Fadumo Dayib se veut "serviteur" et "espoir" du peuple : "Nous avons vu où le leadership des hommes a mené la Somalie. Il est temps de donner sa chance à une femme. Je pense que les gens voient en moi un espoir, un nouveau départ pour la Somalie."

Un message de paix et une volonté de fer de reconstruire sur de bonnes bases son pays détruit par la guerre. Seul bémol, en dehors de celui d'être une femme candidate dans un pays géré par des hommes : Fadumo Dayib vit en Finlande, pays qui lui a offert une éducation et des diplômes après son départ de Somalie en 1990. Ce qui ne semble pas être un frein, pour elle, à son aspiration puisqu'elle note, toujours dans Le Monde, qu'un tiers "du gouvernement actuel est originaire de la diaspora. Ils ont vécu à l'étranger où ils ont eu la chance d'étudier et de donner quelque chose au pays en retour".

Fadumo Dayib mise sa campagne sur le dialogue, notamment lorsqu'il s'agit des milices islamistes, qu'elle souhaite faire intervenir dans les négociations à condition qu'elles désarment leurs troupes. Son implication force le respect, malgré les contraintes, comme l'absence du suffrage universel (c'est donc le Parlement qui élira le nouveau président) qui ne la découragent en rien : "Mon but ultime n'est pas d'être élue, ni d'avoir du pouvoir, mais de provoquer des changements sociaux en Somalie. L'une des façons d'y parvenir est de défier la notion du pouvoir en Somalie, de défier le patriarcat et les privilèges. Pour moi, l'élection de 2016 n'est qu'un début." Une femme de poigne.

Fadumo Dayib © Twitter @fqdayib