Becky, victime du sexisme au pays du Soleil-Levant

Une des animatrices les plus populaires de la télévision japonaise, Becky, est devenue du jour au lendemain persona non grata à cause d’une affaire d’adultère révélée au grand jour. Contrairement à son amant, elle a tout perdu.

Becky, victime du sexisme au pays du Soleil-Levant
© becky_dayo instagram

Les affaires d'adultère impliquent qu'au moins deux personnes passent du côté obscur de l'amour. Malheureusement, Rebecca Eri Ray Vaughan alias Becky, une présentatrice télé très populaire au Japon, est la seule à subir les foudres de l'opinion publique et du monde professionnel. Depuis quinze ans, cette jeune femme de 31 ans brille sur le petit écran et est considérée comme une véritable célébrité. La révélation au grand jour de son histoire d'amour avec un chanteur pop et marié, Enon Kawatani, a fait dégringoler sa carrière si bien engagée. Rebecca Eri Ray Vaughan s'est vue remercier de son programme télé, bannie à jamais du monde de l'audiovisuel et privée de ses contrats publicitaires
Des conséquences sexistes, poussées à l'extrême, surtout que le chanteur trompeur ne subit aucune condamnation, sinon celle de sa femme. Un envoyé spécial de The Guardian a intérrogé un spécialiste des médias japonais, Philip Brasor, qui explique : "Becky est une star de la télévision car elle arbore une image de jeune fille sage, joyeuse et agréable. Quand l'image est gâtée, elle n'a plus de valeur aux yeux des gens qui l'utilisent". Car les artistes féminines japonaises sont totalement contrôlées par leurs agents et leurs producteurs et se doivent d'être irréprochables et accessibles.
L'histoire de Becky fait donc tâche. Elle fait aussi écho à la chanteuse 
Minami Minegishi du groupe AKB48, qui avait été prise en photo sortant du domicile de son petit ami en 2003. Pour se racheter auprès du public, la jeune femme avait présenté ses excuses et était même allée jusqu'à raser ses cheveux, en signe de pénitence. Depuis, les choses ont légèrement évoluée concernant leur vie privée. Jusqu'en janvier 2016, les chanteuses de girls bands nipponnes n'avaient pas le droit d'avoir un petit ami et devaient signer un contrat garantissant leur célibat afin de mieux préserver les fantasmes des hommes. Ou l'art de considérer la femme comme une simple enveloppe corporelle au service de la gent masculine : au Japon, célébrité et émancipation ne font pas bon ménage. 

Becky  © Backy Dayo Instagram
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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