Suicide: qui, pourquoi, comment 27 personnes se donnent la mort en France chaque jour

La France est un des pays européens les plus touchés par le suicide. D’après un rapport de l’Observatoire national du suicide (ONS) daté du 2 février 2016, il serait la cause de 27 décès par jour dans l’Hexagone, loin devant les accidents mortels de la route. Si ces données sont morbides, elle sont aussi le moyen d'alerter sur un fléau.

Suicide: qui, pourquoi, comment 27 personnes se donnent la mort en France chaque jour
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Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, s'est vu remettre le dernier rapport de l'ONS le 2 février 2016, indiquant qu'en France, environ 27 personnes se donnaient la mort chaque jour. En 2012, le pays comptabilisait 16,7 suicides sur 100.000 pour une moyenne européenne de 11,7. Et des disparités apparaissent au niveau du genre, des régions et des modes.

De nombreuses inégalités

Les hommes sont beaucoup plus concernés avec 7305 suicides, le plus souvent par pendaison ou armes à feu, contre 2410 pour les femmes, qui font appel aux médicaments. Des passages à l'acte qui s'opèrent particulièrement entre 40 et 60 ans. Des écarts sont aussi notables sur le territoire : cinq grandes régions se détachent des autres. La Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais avec des taux respectifs de 24,8 et 21,1. Suivis par la Normandie à 19,7, les Pays de Loire à 18,9 et le Centre à 18,3. Tandis que les deux régions qui connaissent les taux les plus bas sont la Corse et l'Ile de France avec 10 et 8,1. En revanche, même si les décès par suicide ont diminué depuis 2002, les pensées suicidaires, qui n'enclenchent pas forcément de passage à l'acte, ont augmenté de 26% en quatre ans chez les 15-75 ans d'après l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé.

Des solutions pour contrer le fléau

Dans son discours, Marisol Touraine précise qu'il est important de mieux comprendre le suicide pour agir et ajoute que "l'inclusion sociale, le sentiment d'appartenance à la communauté nationale sont des enjeux majeurs." Elle précise : "Le suicide, c'est un drame de santé publique [...] Ce sont des vies brisées, des familles endeuillées, des professionnels de santé souvent désemparés. C'est une société qui s'interroge, aussi, sur sa part de responsabilité [...] il est aussi révélateur d'un échec collectif". Un fléau en baisse, certes, mais qu'elle est bien déterminée à combattre par un accompagnement pour les victimes par le biais de "l'amélioration du système de surveillance des suicides et tentatives de suicide." La milieu carcéral a aussi été au coeur des discussions. En 2014, 94 détenus se sont suicidés. Un nombre en baisse depuis 1996 qui a connu un taux record de 24,4 pour 10000 détenus. Des programmes ont été mis en place afin de prévenir le suicide en prison avec la formation du personnel au repérage de la crise suicidaire, l'établissement des procédures de sélection et la baisse des moyens d'accès au suicide en cellule. 

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