SPM : c'est quoi le syndrome prémenstruel ? Que faire ?

SPM : c'est quoi le syndrome prémenstruel ? Que faire ?

Le Syndrome PréMenstruel ou SPM correspond aux symptômes que ressentent un tiers des femmes quelques jours précédant l'arrivée des règles. Fatigue, nausées, maux de tête, mal aux seins... Que faire pour les soulager ? Avec des plantes, des huiles essentielles, des médicaments ou des hormones ?

Quelle est la définition du SPM ?

Le syndrome prémenstruel, encore appelé SPM, correspond à toutes les manifestations que présentent de nombreuses femmes dans les quelques jours précédant l'apparition de leurs règles. Il est possible de diminuer les manifestations souvent invalidantes qui surviennent au cours de cette période. Modifier certaines habitudes et apprendre à se détendre permet de prévenir ou de diminuer l'intensité des manifestations du Syndrome prémenstruel. D'autre part, il est important de rappeler que les symptômes observés ne relèvent d'aucune gravité.

Quand commence le SPM ?

Le syndrome prémenstruel survient habituellement 2 à 7 jours avant les règles et prend généralement fin à l'arrivée des règles ou dans les jours qui suivent.

Est-on moins fertile si on souffre du SPM ?

"A priori, pour une femme qui a un cycle de 28 jours, le syndrome prémenstruel n'a aucune incidence sur la fertilité. En revanche, il peut en avoir une chez une femme qui aurait un cycle raccourci. Cela pourrait témoigner d'un manque de progestérone en deuxième partie de cycle, ce qui s'appelle une insuffisance lutéale, susceptible d'empêcher le développement de l'embryon au tout début de la conception", explique le Dr Odile Bagot.

Quelles sont les causes du SPM ?

Le syndrome prémenstruel est un ensemble de symptômes apparaissant juste avant la période des menstruations (plus couramment appelées règles). Le corps s'est préparé durant tout le cycle menstruel à accueillir un éventuel embryon. Il se modifie et cela peut provoquer les différents désagréments que vous pourriez ressentir. Les hormones responsables de ce syndrome sont essentiellement les œstrogènes (elles favorisent notamment la rétention d'eau) qui peuvent être en quantité trop importante par rapport à la progestérone lors de la deuxième phase du cycle ovarien. Selon certaines études, la sérotonine présente dans le cerveau entre aussi en jeu dans ce syndrome et expliquerait les symptômes d'ordre psychologique.

Quels sont les symptômes du SPM ?

Les manifestations apparaissent en général entre 2 et 7 jours avant l'apparition des règles et disparaissent assez rapidement lors de leur survenue. Parmi elles :

  • Une sensibilité au niveau des seins
  • Une tension et/ou une douleur des seins
  • Des maux de ventre ou des crampes abdominales
  • Une constipation
  • Une diarrhée
  • Des bouffées de chaleurs
  • Des douleurs lombaires, 
  • Des maux de tête
  • Une pesanteur des membres inférieurs,
  • Des douleurs musculaires,
  • Une modification de l'appétit

De nombreuses manifestations psychologiques peuvent survenir au cours de cette période que de nombreuses femmes ne vivent pas très bien : irritabilité, agressivité, état dépressif, baisse de performances, manque de tonus, troubles de l'humeur, angoisses, difficultés à se concentrer... A noter également la survenue d'un manque de désir et de troubles du sommeil. 

Pourquoi a-t-on plus faim avant les règles ?

"Il existe probablement des causes hormonales mais dont le détail n'est pas connu. Comme il s'agit d'une période où l'on n'est parfois pas bien psychiquement, le sucre est notre première consolation, une manière de compenser le mal-être ressenti durant cette période-là", observe la gynécologue.

Le SPM donne-t-il des vertiges ?

"Des douleurs viscérales ou des crampes utérines peuvent engendrer une réaction vagale avec malaise et vertige. En revanche, le syndrome prémenstruel ne peut pas être responsable de vrais vertiges liés à l'oreille interne, il n'y a pas de corrélation entre les deux", nuance le Dr Odile Bagot.

Pourquoi est-on fatigué avant les règles ?

La fatigue ressentie au moment de la période prémenstruelle est liée à la chute hormonale. "D'ailleurs, la fatigue et les troubles de l'humeur sont liés. On peut avoir un syndrome dépressif qui va se manifester par une sensation de fatigue et inversement", souligne la spécialiste.

Quel impact sur le désir sexuel ?

Le syndrome prémenstruel entraîne une modification du désir sexuel : soit il l'augmente, soit il le diminue. "Généralement, vu l'état général des femmes à ce moment-là, il n'y a pas forcément de désir sexuel. Certaines femmes peuvent avoir une montée de libido avant les règles mais elles n'ont certainement pas la cohorte de symptômes qui vont avec le SPM", précise la gynécologue.

Pourquoi a-t-on des gaz avant les règles ?

"Les ballonnements sont liés au ralentissement du transit et aux troubles du transit en période prémenstruelle. C'est tout à fait normal", rassure le Dr Odile Bagot.

Quelles différences avec les symptômes de la grossesse ?

On pense à la grossesse lorsqu'il y a un retard de règles. "Mais elle ne se manifeste pas avec les symptômes du SPM parce qu'on n'est pas du tout en manque de progestérone à ce moment-là. Certaines femmes font leur diagnostic de grossesse ultra précoce à partir de la tension au niveau des seins, la mastodynie", nuance la spécialiste. 

Quels traitements prendre contre le SPM ?

► Des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires peuvent parfois être prescrits pour soulager les douleurs. Des anxiolytiques permettent également dans certaines situations d'angoisse et de stress insupportables de passer cette période. Le recours aux veinotoniques lors de l'apparition de jambes lourdes est parfois envisagé. 

► Certaines plantes, comme l'aubépine, la camomille, le houblon, ou la valériane pour soulager l'anxiété ou l'homéopathie peuvent également participer à mieux vivre cette période. "On peut rééquilibrer œstrogène et progestérone en freinant les œstrogènes en première partie de cycle avec folliculinum en 9 CH et en stimulant la progestérone en deuxième partie de cycle avec Luteinum en 5CH. Pour soulager les symptômes du syndrome prémenstruel, on peut prendre Sepia en 9CH à raison de 3 granules deux fois par jour", souligne la spécialiste.

► Certaines huiles essentielles permettent de faire face aux symptômes du syndrome prémenstruel et de reprendre le contrôle sur ses émotions. C'est le cas notamment de la Sauge, du Basilic, de la Lavande, de la Menthe poivrée ou encore de l'Ylang Ylang. "En nutrithérapie, l'huile d'onagre et la vitamine E sont aussi traditionnellement utilisées dans le SPM, commente le Dr Odile Bagot. On peut aussi miser sur une huile essentielle comme le Gattilier, semblable à la progestérone, qui va agir sur la régulation hormonale".

► L'hormonothérapie peut être prescrite lorsque les mesures préconisées et les traitements médicamenteux n'ont pas apporté d'amélioration. "La progestérone biosimlaire dite micronisée (Utrogestan* et ses génériques) ou les progestatifs de synthèse peuvent être proposés mais ne font pas l'unanimité des spécialistes. Ce traitement se prend au plus tard au 15e jour du cycle et au plus tôt au dixième et s'interrompt au 25e jour du cycle ou au tout début des règles", ajoute la gynécologue. La prise d'un œstroprogestatif oral est une autre solution qui peut être envisagée. Ce traitement permet de mettre l'ovaire au repos. La progestérone peut également être appliquée sous forme de gel au niveau des seins. 

Comment réduire les symptômes du SPM ?

  • Diminuer la consommation de produits contenant de la caféine
  • Diminuer la consommation de produits contenant du sucre
  • Réduire fortement la consommation d'alcool
  • Favoriser les repas légers et pauvres en sel
  • Limiter le nombre de cigarettes par jour voire arrêter complètement
  • Faire régulièrement de l'exercice physique  : cela permet également de se détendre, de moins se focaliser sur ses symptômes et de diminuer l'anxiété. Natation, marche, vélo, gymnastique peuvent aider à se détendre pendant cette période. L'activité physique permettant ainsi de diminuer les manifestations de tension et irritabilité.

Merci au Dr Odile Bagot, gynécologue. Propos recueillis en 2020.