Ke$ha, prête à sacrifier sa carrière pour la reconnaissance de son viol

La chanteuse Ke$ha a perdu son procès en appel face à son ex-producteur Dr. Luke, qu'elle accuse de viol et de harcèlement moral. Sa maison de disques lui aurait proposé de démentir et de s'excuser publiquement, en échange d'une rupture à l'amiable de son contrat. Chose à laquelle la star refuse de se plier.

Ke$ha, prête à sacrifier sa carrière pour la reconnaissance de son viol
© Instagram @iiswhoiis

"On m'a proposé de me rendre ma liberté si je mentais. J'aurais dû m'excuser publiquement et dire que je n'ai jamais été violée. Voilà ce qu'il se passe derrière des portes closes. Je ne reviendrai pas sur la vérité. Je préfère encore qu'[elle] ruine ma carrière plutôt que mentir à nouveau pour un monstre", a écrit Ke$ha en légende d'une photo postée sur son compte Instagram le 4 avril. Un geste courageux, visant à dénoncer le chantage exercé par son label, Sony. Sa maison de disques préférerait noyer un scandale pour l'appât du gain et laver son nom au passage, plutôt que de rendre justice à celle qui accuse son ancien producteur, Dr. Luke, de l'avoir violée et harcelée moralement.

Justice (pas) pour tous

Ke$ha a de nouveau été déboutée en appel mercredi 6 avrilaprès l'avoir été au mois de février. La juge en charge de cette affaire a rejeté sa demande d'annulation de son contrat avec Sony, estimant qu'elle n'était pas "l'esclave" de Dr. Luke, comme la musicienne l'assurait. D'après TMZ, la maison de disques s'est défendue de cette accusation, en certifiant qu'elle lui proposerait d'autres producteurs. L'Américaine de 29 ans a également déclaré être "victime d'un crime de haine", ce que la juge Shirley Kornreich a réfuté : "Bien que les actes présumés de Luke aient été dirigés contre Ke$ha, qui est une femme, sa réclamation n'allègue pas que l'animosité de Luke envers les femmes a été motivée par une animosité envers le genre, lorsqu'il se serait comporté violemment avec Ke$haTous les viols ne sont pas des crimes de haine contre un genre." Dans sa plainte déposée en 2014, l'interprète de Tik Tok affirmait s'être réveillée un matin, alors qu'elle avait 18 ans, dans le lit de Dr. Luke "nue [...] et nauséeuse [...] sans se souvenir de comment elle y était arrivée". Une situation qui se serait produite à plusieurs reprises. Il l'aurait même "forcée à prendre des drogues et de l'alcool pour abuser d'elle sexuel­le­ment ​​​​​​" et n'aurait pas hésité à constamment la rabaisser pour "pour lui faire perdre toute estime d'elle-même et la contrôler."

Droit de réponse

Dr. Luke, Lukasz Gottwald de son vrai nom, s'était défendu en février, à la suite du procès, sur son compte Twitter : "Je n'ai pas violé Ke$ha et je n'ai jamais eu de relation sexuelle avec elle. [Elle] elle était comme une petite sœur. Imaginez si vous ou quelqu'un que vous aimez était publiquement accusé d'un viol que vous savez qu'il ou elle n'a pas commis. [...] Il y a parfois eu des différends artistiques. Il est triste qu'elle veuille transformer une négociation de contrat en quelque chose d'aussi terrible et faux. Mais je suis confiant que quand cela prendra fin, les mensonges seront dévoilés et la vérité l'emportera". Après le post Instagram de Ke$ha dénonçant sa maison de disques, le porte-parole du producteur a indiqué dans les colonnes de People qu'il était "complètement faux. La Cour a dit à plusieurs reprises que Ke$ha était déjà libre d'enregistrer sans Dr. Luke". La musicienne a, de son côté, toujours nié "vouloir renégocier son contrat, mais vouloir se libérer de son agresseur". 

​​​​Ces  faits ont indigné ses fans et de nombreux internautes, qui se sont mobilisés sur les réseaux sociaux avec le hashtag #FreedomForKesha. Plusieurs stars ont également apporté publiquement leur soutien à la chanteuse, à l'instar de Lady Gaga, Miley Cyrus, Lena Dunham ou encore Taylor Swift, qui lui a même fait un don de 250 000 dollars, pour couvrir ses frais de justice. Une source proche de la musicienne a déclaré au magazine People qu'elle était "prête à  faire la guerre". On lui souhaite de la gagner.

"Kesha : 'Je devrais dire que je n'ai jamais été violée'"