Camille Chamoux : "Je suis une drama queen"

Dans "Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête", en salles le 23 mai, Camille Chamoux joue une psychiatre chargée de prendre la décision d'interner ou non un ancien auteur en dépression. La comédienne nous a parlé de cette comédie de l'absurde lors du 70e Festival de Cannes.

Camille Chamoux : "Je suis une drama queen"
© BENHAMOU LAURENT/SIPA

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce qui vous a plu dans Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête ?
Camille Chamoux : J'ai adoré le scénario. Le résultat final est très différent, mais j'ai retrouvé les choses que j'avais adorées. Le film aborde la psychiatrie avec un aspect veau-de-ville. C'est une comédie de l'absurde. On pose la question de la relativité de la folie  : qui est le fou de qui ?

Êtes-vous du genre à éviter le conflit ?
Je suis une drama queen. Le conflit ne me fait pas peur. Je ne le recherche plus comme avant, j'ai changé, mais je continue de penser qu'il est salvateur. Dans le travail, je considère qu'il faut essayer de se parler, mais dans les relations personnelles, on ne peut pas vraiment dire que je l'évite...

Que représente le Festival de Cannes pour vous ?
Quand tu veux travailler dans le cinéma, c'est le lieu de tous les possibles, de toutes les rencontres. Je me souviens m'être retrouvée au patio Canal + à coté d'un monsieur mal habillé qui s'enfilait les dernières tranches de saumon. Je lui lance : "tu vas tout bouffer ?" Il se retourne et me dit : "C'est moi qui le paye." C'était Bertrand Meheut, PDG du groupe Canal à l'époque. J'ai énormément ri, mais j'avais infiniment honte. Pour moi c'est Cannes la gaffe. Tous les ans j'en fais une.

A qui voudriez-vous décerner une Palme ?
A Camille Cottin, qui m'a mise en scène de manière géniale dans le seul-en-scène que j'ai joué cette année et avec qui j'ai partagé un rôle dans un film qu'on vient de tourner. C'est une de mes meilleures amies depuis 15 ans donc je pense pouvoir lui décerner le prix de la longévité, de la fidélité et de l'amitié.

Quel serait le scénario idéal pour les années à venir ?
Pouvoir diversifier mes projets de cinéma. Avoir de plus en plus de liberté dans mes choix. J'adore la comédie, mais j'adore aussi les petits films d'auteur avec un message fort. Je voudrais pouvoir tranquillement faire les deux, passer de l'un à l'autre. J'adorerais avoir la notoriété suffisante pour permettre à un film d'exister. Je n'en ai rien à faire d'être célèbre, mais dans notre métier, c'est le prix d'une liberté totale.

Le tapis rouge : plaisir ou tannée ?
Je ne sors jamais dans les soirées où on se montre, je n'ai jamais fait un défilé de ma vie, je m'en fous de la mode... Je fais le strict minimum donc ce n'est pas un plaisir pour moi. Si j'en viens à devoir multiplier les tapis rouges, je trouverais le moyen d'en faire quelque chose de militant. Je ne veux pas être un porte-manteau. Je respecte les gens qui prennent 5 millions pour une pub de sacs s'il en reversent à une association. Sinon, je ne comprends pas. C'est une question d'éthique. La publicité n'est pas mon métier. Ca me révolte depuis toujours. Le cinéma n'est pas un festival de marques.