Iris Mittenaere, Miss France 2016 : "C'était une année magique"

INTERVIEW - Iris Mittenaere vit ses derniers instants en tant que Miss France 2016 : le 17 décembre, elle devra remettre sa couronne à une nouvelle reine de beauté. L'occasion de revenir avec la jeune Ch'ti sur une année bien remplie.

Iris Mittenaere, Miss France 2016 : "C'était une année magique"
© LAURENTVU/SIPA

La beauté à la française a porté son nom pendant un an. Du haut de ses 23 ans, Iris Mittenaere a fièrement et remarquablement représenté son pays à travers le monde, par sa grâce, son authenticité et sa personnalité solaire. Un rêve éveillé pour cette jeune native du Nord-Pas-de-Calais, étudiante en chirurgie dentaire. Mais cette parenthèse enchantée touche bientôt à sa fin. Une nouvelle Miss France sera élue le 17 décembre en direct de Montpellier. Quelques jours avant de remettre son titre en jeu, Iris Mittenaere se confie sans détour sur son parcours : ses meilleurs et ses pires souvenirs, ses plus belles rencontres, ses amours, ses projets... Miss France 2016 nous dit tout. 

Le Journal des Femmes : Iris, comment vous sentez-vous à quelques jours de la fin de votre règne ?
Iris Mittenaere
 : Je suis à la fois triste car je n'ai pas envie que ça s'arrête complètement même si je m'y prépare et à la fois, j'ai hâte de savoir qui sera la nouvelle Miss France. Donc c'est un peu contradictoire.

Êtes-vous curieuse de savoir qui va vous remplacer ?
Oui et puis j'ai envie que ce soit une Miss sympa et qu'on s'entende bien.

Si vous deviez résumer votre année en un mot ?
Magique, forcément. Parce que c'est une année qui est particulière, un peu hors du temps.

Qu'est-ce que cette expérience vous a appris ? Cela vous a-t-il changée ? 
J'ai énormément grandi, j'ai beaucoup mûri. J'ai l'impression d'avoir pris presque 10 ans en termes d'expérience. Je me sens plus confiante, plus à l'aise avec les gens. J'ai beaucoup appris sur moi-même et sur les autres. Je sais maintenant qui sera toujours présent pour moi et qui ne le sera pas... et aussi qu'il faut se méfier des gens, car on est parfois déçu.

Certaines personnes vous ont déçue ?
Avec la distance, même si on essaie de garder contact, il y a certaines personnes qui ne sont pas forcément présentes pour nous. Donc oui, j'ai été parfois déçue. Et puis il y a des gens qu'on rencontre pendant l'année qui peuvent être très faux... Mais il y a aussi des belles rencontres et de belles amitiés qui se créent. 

Vous dites être plus à l'aise aujourd'hui. Etiez-vous timide avant d'être Miss France ?
Pas forcément très timide, mais je n'aimais pas parler en public, alors que maintenant je prends la parole devant des milliers de personnes. Ça m'a permis de me rendre compte qu'il ne faut pas avoir peur des gens. Il faut essayer de parler le plus simplement possible, car les personnes importantes sont des personnes comme nous.

Ce petit stress, l'avez-vous encore un peu ?
Il y a encore un tout petit stress, mais beaucoup moins qu'avant. Parfois c'est différent, par exemple pour l'élection de samedi je stresse parce que je sais que ça va être émouvant, je ne sais pas comment je vais réagir, j'ai peur de savoir qui sera élue… Au final je stresse peut-être autant que les jeunes femmes qui vont se présenter à l'élection !

© ANGELA ROSSI/SIPA

Quel est votre plus beau souvenir de Miss ?
J'en ai deux : mon retour à Lille après mon élection, parce que je ne m'attendais pas  à tout ça ! Voir autant de personnes, à avoir autant d'amour d'un seul coup, des gens de ma région qui me soutiennent, qui me disent qu'ils sont fiers de moi… C'était un moment très fort, celui où on comprend qu'on est Miss France. Ensuite, mon arrivée sur la Grande Muraille de Chine, c'était un grand moment car c'est un endroit incroyable, historique, un monument exceptionnel. Me retrouver là à l'autre bout du monde, ça a vraiment marqué mon année. Je me suis rendue compte que j'avais beaucoup de chance de pouvoir vivre ça.

Voyagiez-vous beaucoup avant d'être élue ?
J'aimais déjà beaucoup voyager, après en tant qu'étudiante je n'avais pas forcément les moyens d'aller à l'autre bout du monde...

Y a-t-il un cadeau que vous avez reçu et qui vous a fait particulièrement plaisir ?
J'ai eu plein de cadeaux, une voiture, un voyage à Tahiti… mais en fait ce qui m'a fait le plus plaisir c'est ma télé ! Elle était tellement grande… J'étais comme une enfant quand je l'ai vue.

Quel a été votre pire souvenir ?
C'est un mauvais souvenir, mais qui m'a beaucoup appris. Quand je suis tombée à vélo sur le Tour de France cet été, je me suis cassé la clavicule. La douleur était très dure à vivre et ça m'a coupée du monde des Miss pendant trois semaines et je me suis rendue compte que ça m'avait manqué Cela m'a servi car je suis ressortie de tout ça avec une vraie envie de repartager avec les gens. Maintenant j'ai une petite cicatrice sur la clavicule qui marque mon année. C'est un peu comme un tatouage, même si il n'y a pas écrit "Miss France" (rires).

Avec le recul, avez-vous la sensation d'avoir vécu cette expérience à fond ou avez-vous quelques regrets ?
Je suis très contente, j'ai fait tout ce que j'avais envie de faire, j'ai profité de chaque chose. J'ai un bilan qui est très positif ! Cela me permet d'appréhender de façon positive la fin de mon année en tant que Miss France.

Une rencontre qui vous a particulièrement marquée ?
Juste après mon élection, Sylvie [Tellier, ndlr] m'a demandé s'il y avait une personnalité que je voulais rencontrer, je lui ai répondu Dany Boon. J'étais très émue, c'était un rêve pour moi de pouvoir échanger avec lui. C'est quelqu'un de formidable, très gentil. Il m'a parlé en ch'ti, il vient d'un village juste à côté de chez moi dans le Nord-Pas-de-Calais ! C'était un échange en toute simplicité. 

On voit que toutes les anciennes Miss s'entendent très bien. C'est vrai pour vous aussi ?
Oui, elles m'ont super bien accueillies, j'ai eu de la chance ! Je connaissais déjà Camille [Cerf, Miss France 2015, ndlr], c'est une histoire d'amitié qui dure et qui est très forte. C'est comme ma sœur ! Après, j'ai tissé des liens très forts avec Malika [Ménard, Miss France 2009, ndlr] que j'adore, c'est une personne incroyable. C'est une confidente pour moi et elle m'apprend beaucoup. Malika et Camille, ce sont mes Miss de cœur, je les adore. On s'envoie des messages tous les jours et on essaie de se voir souvent.

Est-ce que votre vision du concours Miss France a changé après avoir découvert l'envers du décor ?
Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi intense, à autant d'émotions. Il y a des moments d'euphorie où on est complètement surexcitée, le lendemain notre famille nous manque et on va se mettre à pleurer… Tout est décuplé, c'est très intense et on ne s'en rend pas autant compte de l'extérieur.

Est-ce épuisant ?
Oui, c'est quand même une année épuisante, c'est aussi pour ça que ça ne dure qu'un an et qu'après on laisse le soin à la prochaine de vivre tout ça ! (rires)

Est-ce que la médiatisation a été difficile ?
Au début c'était un peu dur car je ne savais pas trop ce que je devais dire ou non, quelles étaient les limites. Après, j'étais plus à l'aise et plus libre. Les animateurs sont souvent super sympas, il y a de vrais moments de rire où on s'amuse beaucoup.

Les médias ont-ils tous été bienveillants avec vous ?
Ils ne sont pas forcément tous bienveillants ! Mais la plupart des journalistes sont très gentils.

© PJB/SIPA

Qu'a représenté Sylvie Tellier pour vous cette année ?
Elle m'a beaucoup aidée ! Sylvie est toujours là quand on a un problème, une question. Elle a un rôle très important pour les Miss, on a toujours besoin d'avoir une personne à qui se référer, pour nous rassurer et nous confier à elle. Comme elle a été Miss France aussi, elle comprend quand on a des coups de blues, quand on est fatiguée… C'est un peu comme une seconde maman, je suis triste de la quitter.

Quel est votre rapport à votre image et à votre corps ?
Quand on se présente à un concours comme Miss France, c'est que l'on se sent assez à l'aise avec soi-même et avec son corps, mais ça n'a pas toujours été le cas. Quand j'étais enfant, tout le monde me disait que j'étais maigre, c'était assez dur. Ma famille m'a toujours répété que j'étais une belle personne, donc quand on a des gens qui nous soutiennent, on se sent pousser des ailes et c'est pour ça aussi qu'on peut être assez folle pour se lancer dans l'aventure Miss France (rires).

Avez-vous pris confiance en vous au niveau de votre physique ?
C'est toujours agréable quand on nous dit qu'on est belle et qu'on représente la beauté Française. Après, ça peut être l'inverse. Au début, j'ai eu beaucoup de réflexions concernant mon physique. Ça peut aussi faire perdre confiance en soi, on peut se sentir d'un seul coup très moche ! C'est tout ou rien, il faut savoir se blinder.

Avez-vous souffert au début ?
On en souffre car on n'a pas l'habitude. Je suis quelqu'un de sensible, je me suis dit : "Les gens sont horribles en fait !" Après on s'habitue et puis c'est humain, on se lance dans un concours où on est jugée. Aujourd'hui je me dis : je l'ai eue cette couronne, si ça vous plaît tant mieux, si ça ne vous plaît pas, je l'ai quand même ! (rires)

Cela vous atteint-il toujours autant ?
Exactement, au début je me suis dit que je ne méritais pas ma place, que j'étais la plus moche des Miss, que je n'aurais pas dû gagner… Avec le temps on se rend compte qu'il y a plus de gens qui nous apportent de l'amour que de gens qui nous apportent de la haine.

Les Miss disent souvent qu'elles ont pris du poids pendant leur règne, ça a été votre cas ?
Non car je suis quelqu'un qui est mince de base et je fais pas mal de sport. Donc je n'ai pas grossi, j'ai gardé le même poids, au grand étonnement de Sylvie et des gens au bureau qui m'attendaient avec 4kg de plus ! (rires)

Au niveau de vos relations personnelles, est-ce que ça a été compliqué à gérer cette année ?
Oui, ça a été difficile car on n'est jamais présent. Mon petit neveu est né juste avant Miss France et j'ai raté plein de choses, il a déjà fêté son premier anniversaire et je n'étais pas là… Ça me rendait triste de voir tout cela de loin. J'ai dû voir ma famille environ une fois par mois, pour eux c'est aussi dur. Avec ma maman, on a toujours été proches, cette année n'a pas été évidente. Mes amis, je les ai vus deux fois dans l'année ! Ce n'est pas facile, j'avais peur de les perdre, qu'ils ne comprennent pas, mais ce sont des amis en or et ils m'attendent !

Et côté cœur ?
C'est très dur car on est éloignés. De mon côté j'ai mûri très vite, j'ai appris plein de choses, j'ai eu une nouvelle vie d'un seul coup avec des robes, des paillettes... Voir quelqu'un qui change, malgré lui, ce n'est pas évident. Accepter la notoriété, c'est aussi compliqué. Aujourd'hui, par rapport à ma vie sentimentale, je me dis que je vais voir, qu'il se passera ce qu'il se passera. Je ne me pose pas de questions !

© LAURENT BENHAMOU/SIPA

Quelle est la première chose que vous allez faire au lendemain de l'élection de Miss France 2017 ?
Dormir ! Dormir, toute la journée, rester dans mon lit et regarder une série !

Le retour à la réalité, ça vous fait peur ?
Ce qui me fait un peu peur, c'est de retrouver la fac, les étudiants, les professeurs. Comment vont-ils m'accueillir ? Est-ce qu'ils vont m'en vouloir ? Ça va être un peu dur de me réveiller tous les matins pour aller en cours. C'est ce que j'aime faire, mais ça va être un changement brutal. On s'habitue à tout !

Allez-vous continuer vos études de chirurgie dentaire ?
Oui, juste après Miss Univers en février, je vais reprendre mes études à Lille. Il me reste encore deux ans.

Pour vos projets à long terme ?
Je ne me ferme pas de porte. Si on me propose quelque chose de très sympa à la télé, pourquoi pas ! Après, je n'arrêterai pas mes études pour autant. On a vu qu'une Miss pouvait tout faire !

Comment abordez-vous le concours Miss Univers ?
Terminer par ça, c'est terminer mon année en beauté. Ça me rend un peu moins triste de remettre ma couronne. Après il faut se préparer, faire du sport, car elles sont très musclées. Apprendre à se coiffer et se maquiller car tout est "plus" aux Etats-Unis ! Il faut avoir des cheveux énormes avec beaucoup de volume, des faux-cils… C'est tout nouveau pour moi, j'apprends à mettre des extensions. Il faut prendre des cours pour ça ! 

Certaines candidates font appel à la chirurgie esthétique. Qu'en pensez-vous ?
Ce n'est pas dans mes projets ! Je ne suis pas forcément contre, si on a un énorme complexe. Pour le moment, ce n'est pas mon cas. On n'en a pas forcément besoin, on a déjà vu des Miss Univers gagner sans chirurgie.  

Election de Miss France 2017, à suivre le 17 décembre à 20h50, en direct sur TF1.