Anggun, femme du monde engagée

La belle Anggun revient avec un album très attendu intitulé "Toujours un Ailleurs". A cette occasion, nous avons eu la chance de rencontrer la chanteuse indonésienne à la voix de velours. Sa vision du monde d’aujourd’hui, la condition des femmes, son parcours, sa fille… Elle nous dit tout.

Anggun, femme du monde engagée

Depuis le succès fulgurant de La Neige au Sahara en 1997, Anggun a signé moult collaborations, est devenue jurée du télé-crochet X-Factor et n’a pas hésité à s’engager en faveur d’une cause qui lui est chère : les enfants. Depuis 2009, elle est en effet Ambassadrice de bonne volonté de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, et ambassadrice de l’association La Voix de l’Enfant depuis 2012. Dans son nouveau disque "Toujours un Ailleurs", dans les bacs le 20 novembre 2015, la chanteuse à la voix douce se dévoile et nous raconte sa vie, ses voyages, ses peurs. A quelques semaines de la sortie de l’opus, c’est une Anggun chaleureuse et bonne copine, que nous avons rencontrée. Confidences.

Anggun © Darius Salimi

Ce nouvel album Toujours un Ailleurs mêle des influences indonésiennes, parisiennes, québécoises, asiatiques, anglaises…
Ma vie a toujours été ponctuée de voyages et j’ai vécu sur 3 continents. Le fait de découvrir de nouvelles cultures m’a permis de m’enrichir et, pour cet album, j’ai puisé dans mes souvenirs pour retrouver des sensations, des sons et des histoires vécues. Toujours un Ailleurs est une invitation au voyage.

L’album livre des messages de tolérance, d’égalité et d’envie d’un monde meilleur…
Le monde est de plus en plus petit et la peur de l’autre augmente. Je suis multi-culturelle et c’est ce pluralisme qui fait ma force. Dans cet album, je parle très peu de moi et pourtant, c’est celui qui me définit le plus car j’évoque des sujets sensibles, mes peurs et le monde qui m’entoure.

En début d’année, vous avez appelé le président indonésien à se positionner contre la peine de mort. C’est important d’utiliser votre notoriété pour essayer de changer les choses ?
Je suis l’une des femmes indonésiennes les plus détestées maintenant ! (rires) Je pense qu’il faut dénoncer les injustices pour ne pas en devenir complice. Mon statut de personnalité publique me permet d’avoir plus d’influence et cette lettre a fait beaucoup de bruit certes, mais c’est un ensemble de choses qui a fait que Serge Atlaoui est toujours vivant aujourd’hui.

Le fait de devenir maman a-t-il changé votre vision du monde ?
Je me dis qu’on est fou de faire des enfants… Ma fille aura bientôt 8 ans et depuis sa naissance, je suis à la fois remplie d’un bonheur incommensurable et d’une peur bleue qu’il ne lui arrive quelque chose. En tant qu’ambassadrice de l’association La Voix de l’Enfant présidée par Carole Bouquet, je suis confrontée à des histoires d’abus et violences sur des enfants... Les adultes sont responsables des enfants, de tous les enfants. Lorsque Salma Hayek en voyage en Afrique, avait allaité un enfant affamé, cela avait fait grand bruit. Je ne comprends pas pourquoi. Cet enfant avait faim, il fallait le nourrir et l’aider.

Est-ce que vous partagez votre passion pour la chanson avec Kirana, votre fille ?
Ma fille aime la musique, écoute Kendji, Louane, Violetta mais aussi Lilly Wook & The Prick et Téléphone, mais ce qu’elle préfère, c’est la peinture. Vivre à Paris nous permet de découvrir de nombreux artistes et visiter des expositions. Si elle décide un jour de se lancer dans la chanson, je l’encouragerai mais comme toute maman, j’aimerais qu’elle accomplisse des choses importantes dans sa vie et inspire les autres.

Chanteuse connue mondialement, femme engagée, maman… Qu’est-ce qui vous rend le plus fière ?
Le fait d’avoir pris mon destin en mains. En ce moment, on parle beaucoup des migrants… Moi-même j’ai été migrante : j’ai quitté mon pays car je voulais une vie meilleure et je l’ai eue. Je suis l’exemple type du migrant qui a réussi et je suis fière de répondre aux défis que la vie m’a lancée. L’erreur serait de ne rien essayer.

Vous avez collaboré avec Julio Iglesias, Charles Aznavour, Bryan Adams… Quelle rencontre vous a le plus marquée ?
Angélique Kidjo avec qui j’ai repris Née quelque part dans l’album. C’est une femme admirable, LA figure féminine de l’Afrique. Parler avec elle suffit à faire changer votre vision de la femme, de la vie… Quand elle est là, on sent sa présence, elle est très généreuse.

Portrait chinois :
Si vous étiez un lieu :
Ubud près de Bali
Un plat : Le poulet sous toutes ses formes
Un animal : Une panthère…
Un parfum : J’ai sorti mon propre parfum qui s’appelle Grace, la traduction de mon nom. Il contient du jasmin, du musc… C’est un parfum à la fois féminin et mystérieux, qui me représente bien
Un vêtement : Une très belle robe, bien coupée, longue, d’une matière qui vole
Une drogue : Le chocolat. Non, l’amour !
Un homme : Le mien

Toujours un ailleurs sera dans les bacs à partir du 20 novembre 2015 © Darius Salimi