Nikolaj Coster-Waldau : "Je suis féministe"

Nikolaj Coster-Waldau troque son armure de Lannister pour le costume de père de famille dévoué dans "L'Epreuve", drame familial entaché par la guerre en Afghanistan, en salles le 6 mai . L'acteur danois nous a parlé de sa vision de la famille, de ses passions et (un peu) de Game of Thrones.

Nikolaj Coster-Waldau : "Je suis féministe"

Nikolaj Coster-Waldau, plus connu en tant que Jaime Lannister dans Game of Thrones, continue de se faire une place sur grand écran. Dans L'Epreuve d'Erik Poppe, au cinéma le 6 mai, il incarne Marcus, père au foyer obligé de tout gérer pendant que sa femme Rebecca (Juliette Binoche) part faire la guerre à la désinformation en Afghanistan, appareil photo au poing.
A la ville, ce Danois de 44 ans a également deux filles, Philippa et Safina, et une épouse (chanteuse) très occupée. Et même s'il doit jongler entre les affaires de Port-Réal à la télévision et sa carrière au cinéma, l'acteur reste à l'écoute des siens. De passage chez lui, au Danemark, il nous a confié son amour pour son métier, sa manière de gérer la célébrité et ses secrets de super papa.

Nikolaj Coster-Waldau dans L'Epreuve, au cinéma le 6 mai © Septième Factory

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce qui vous a séduit dans L'Epreuve ?
Nikolaj Coster-Waldau : J'ai aimé que le personnage principal soit une femme. Un photographe de guerre masculin est toujours héroïque, on ne s'interroge pas sur sa vie privée. Avec une femme, la question de la maternité devient très importante. On est face à un conflit différent. En général, on accepte que l'homme suive ses ambitions et se consacre à sa carrière. Là c'est l'inverse : l'homme doit gérer la famille, faire en sorte que tout se passe bien alors que la femme est loin.

Vous êtes féministe ?
Absolument. Pendant des années, le féminisme a eu mauvaise réputation. On l'a considéré comme un mouvement anti-hommes, alors que ce n'est évidemment pas le cas. Un féministe est quelqu'un qui croit à l'égalité des droits, fondamentale, entre les sexes. C'est mon cas.

A l'image de Juliette Binoche dans le film, vous avez des enfants et un métier prenant. Comment gérez-vous les deux ?
Je fais du mieux que je peux. Avec ma femme (Nukaaka Coster-Waldau, ndlr), nous avons deux filles et nous essayons toujours de trouver un équilibre. Je leur explique pourquoi je travaille, pourquoi je voyage autant et je pense qu'elles le comprennent. Pour l'instant, elles n'ont pas l'air traumatisé, mais qui sait ? Peut-être que lorsqu'elles grandiront, elles nous coûteront cher en thérapie (sourire).

Marcus, votre personnage, est du genre à éviter le conflit. Vous êtes comme lui ?
Je n'aime pas me battre, même si c'est parfois inévitable. Les seules personnes avec qui je me dispute sont mes proches, ma femme. C'est la nature d'une relation: plus vos sentiments sont en jeu, plus le risque de conflit est élevé. J'essaie généralement de discuter avant que ça finisse en clash. Marcus aime son épouse et il la comprend à 100 %, mais c'est trop douloureux d'aimer quelqu'un qui se passionne davantage pour son travail que pour sa famille.

Comprenez-vous qu'on puisse faire passer sa vie privée avant son métier ?
Oui, car je me questionne beaucoup. J'adore mon travail, je suis passionné, mais parfois, quand je me retrouve dans un hôtel loin des miens, je me demande si ça vaut vraiment le coup. Je connais ce feu qui vous pousse à y aller. C'est très égoïste... Comme pour le personnage de Juliette Binoche : même si elle se bat pour une noble cause, elle pense surtout à elle.

L'Epreuve © Septième Factory

Pour quoi vous passionnez-vous ?
Mon métier d'acteur, évidemment. J'aime raconter des histoires, il n'y a rien de mieux à mes yeux. J'en parle souvent avec mes enfants. La seule chose que je veux pour elles, peu importe ce qu'elles feront de leur vie, c'est qu'elles trouvent quelque chose à laquelle elles tiennent vraiment, que ça fasse sens.

Rebecca est prête à abandonner sa passion par amour. Vous aussi ?
Le plus important pour moi est d'être présent et de rendre l'amour que je reçois. Parfois, pendant un tournage, je me laisse prendre au jeu et je dois me rappeler d'être là pour ce qui est le plus important pour moi : ma famille.

Comment gérez-vous votre célébrité ?
Je ne la gère pas vraiment. Toute cette attention est accablante quand je voyage ou que je me rends à des événements, mais là où je vis, au Danemark, les gens sont très détendus. Ils sont presque fiers de ne pas montrer qu'ils vous ont reconnu et vous laissent tranquille. C'est très agréable.

On vous connaît pour Game of Thrones, mais on vous a aussi vu dans des comédies, des films d'horreur, de science-fiction, des thrillers… Vous avez une préférence ?
J'aime tout ! Pour moi, un acteur doit explorer différentes nuances de l'expérience humaine. J'ai adoré tourner un drame comme L'Epreuve, mais j'éprouve aussi du plaisir à jouer dans une comédie stupide comme Triple Alliance. Si je faisais toujours même chose, j'aurais peur de me répéter.

Que pouvez-vous nous révéler sur la dernière saison de Game of Thrones ?
Très peu de choses ! Au cours de la saison, vous allez commencer à sentir que la phase finale approche. Jaime doit gérer un frère paricide et le fait de l'avoir aidé. Il se sent responsable. Il pleure la perte de son père, tout en soutenant sa famille, sa sœur. Les Lannister n'ont plus le pouvoir qu'ils avaient et le but de Jaime est de se racheter, ou d'essayer de le faire.

Une question à éviter de vous poser sur la série ?
Parfois, quand les gens prétendent être outrés moralement parce que Jaime a une relation avec sa sœur. Nous avons tous notre propre morale et des normes différentes. Je trouve ça un peu… ennuyeux (rires).

L'Epreuve, film norvégien d'Erik Poppe, avec Juliette Binoche et Nikolaj Coster-Waldau, au cinéma le 6 mai.

"Bande-annonce VOST 1, L'Epreuve"