Alice Pol : "La scène m'a donné confiance"

Soeur-parfaite-tirée-à-quatre-épingles dans Joséphine, Alice Pol est plutôt bordélique-jean-baskets à la ville. Elle n'en est pas moins convaincante dans son (second) rôle. Rencontre avec une jeune comédienne à qui l'on souhaite (enfin) le premier rôle de sa vie.

Alice Pol : "La scène m'a donné confiance"

JournalDesFemmes.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lectrices ?
Alice Pol : Je suis marseillaise, j'ai commencé ma "carrière" à 15 ans, en faisant du théâtre. A 19 ans, j'ai emménagé à Paris. Il y a eu quelques années difficiles avant mon premier rôle au cinéma dans Vilaine, avec Marilou. J'interprétais Jessica, une bimbo à côté de la plaque. Ont suivi Joueuse aux côtés de Sandrine Bonnaire, un petit rôle dans Les émotifs anonymes, puis Un plan parfait avec Diane Kruger et Danny Boon, un film important dans l'évolution de ma carrière. Et Joséphine.

Dans Joséphine, vous incarnez Diane, la sœur parfaite. Un trait de caractère qui vous ressemble ?
Alice Pol : Pas du tout ! Je suis à l'opposé. Mes amis vont halluciner quand ils vont voir le film. Je suis plutôt bordélique, mal fagotée ! Rien à voir. D'ailleurs, quand j'ai passé le casting, je me suis dit que ça n'allait pas être évident, tout ce contrôle des émotions. Diane est une fille qui retient tout pour plaire. A ses parents, à sa sœur. Elle se colle une pression peu supportable pour le bonheur des autres, au point de s'oublier elle-même. J'ai aimé joué cette ambivalence.

josphine diane
Alice Pol et Marilou Berry dans Joséphine © UGC Distribution

Au grand dam de Joséphine, Diane annonce son mariage avant elle. Considérez-vous le mariage comme un passage obligé dans le couple ?
Alice Pol : Je n'ai pas vraiment réfléchi à la question (rires). Je crois que c'est plutôt une question de personnes, de moments. Je suis plutôt du style "on verra !". En revanche, j'adore aller dans les mariages. Je trouve ça à la fois romantique et très téméraire !  

Et les sites de rencontre, vous trouvez ça téméraire pour trouver l'âme sœur ?
Alice Pol : Je ne suis pas hyper à l'aise avec le côté cahier des charges, "je fais ça, j'ai vu ci, j'ai telle vie". Ce côté planifié est un peu angoissant. Ceci étant, il y a des tas de personnes à qui ça facilite la rencontre. Et finalement, peu importe le moyen parce qu'excepté les coups de foudre, l'amour viscéral naît souvent bien après la rencontre. Et puis, ce n'est pas forcément moins romantique que de rencontrer quelqu'un en boîte après deux cocktails un samedi soir !

Diane est sur le point de se marier avec un homme infidèle. L'infidélité dans un couple, intolérable ?
Alice Pol : C'est très dur pour celui qui subit ça et à la fois, certaines histoires d'amour sortent des sentiers battus. Une histoire d'amour ne répond à aucune règle.

Diane abandonne son futur/ex-mari devant l'autel, un coup de folie. Vous seriez capable d'un tel coup de folie ?
Alice Pol : Je suis très intuitive. Lorsque je sens que je commence à trop me tordre, je le supporte assez peu. Je suis capable de prendre des décisions radicales sans pour autant faire des choses aussi folles. Mes coups de folie, ça va plutôt être partir du jour au lendemain très loin. Je déménage beaucoup par exemple ! Je ne compte plus le nombre d'appartements que j'ai eu à Paris.

Justement, la vie parisienne, pour une Marseillaise, ça n'est pas trop difficile ?
Alice Pol : J'ai eu beaucoup de mal ! Je ne me sentais pas dans le coup, je n'avais aucune famille. Mes parents étaient hyper-inquiets. Mais je sentais que c'était nécessaire pour faire ce que je voulais.

Qu'est-ce qui vous a motivée à entrer dans la famille du 7e art ?
Alice Pol : J'ai du mal à l'expliquer. J'aimais la scène. C'était dans le ventre. Ce n'était pas rationnel. Je n'étais pas spécialement cinéphile, je n'avais pas d'adoration pour tel ou tel acteur. Je n'étais pas dans ce rapport-là. J'étais plutôt complexée, timide, j'avais l'impression qu'en incarnant un personnage, je devenais quelqu'un. La scène m'a offert un moyen d'expression, de la confiance.

affiche josephine
L'affiche du film © UGC Distribution

Et de belles rencontres... Avec Marilou, vous êtes restées amies depuis Vilaine.
Alice Pol : Oui, et ça a pas mal facilité notre jeu dans Joséphine. L'intimité entre sœurs n'est pas forcément facile à jouer. Cela implique une certaine émotion. De l'amour aussi. Notre amitié nous a permis de retranscrire plus facilement toute cette palette de sentiments. Et puis, c'était facile de se toucher, de se prendre dans les bras ou de pleurer devant l'autre.

Et l'ambiance sur le tournage, c'était comment ?
Alice Pol :
C'était super de se retrouver de nouveau. J'ai adoré la scène de la limousine dans les rues de Montmartre. J'ai pris des cours de conduite, mais un chauffeur restait quand même à bord pendant les scènes ! C'était improbable de prendre le volant en robe de mariée ! Marilou éclatait de rire à chaque fois que j'essayais d'entrer dans la limousine... Mais attention, avec Marilou, en tournage, on est super sérieuses, super concentrées !

Vous connaissiez l'univers de Pénélope Bagieu avant le tournage ? 
Alice Pol : J'avais lu La page blanche, une histoire moins drôle que Joséphine mais non moins jolie. J'aime beaucoup l'univers de Pénélope Bagieu. Elle a quelque chose à la fois girly, brillant, drôle.

L'univers girly, ça vous parle ?
Alice Pol : Je suis plutôt garçon manqué, je ne me tiens pas forcément bien, je suis tout le temps en jean basket et à la fois, j'ai une passion pour tout ce qui est rouge ou rose à pois, ce qu'on pourrait qualifier de girly. D'ailleurs, il serait temps que je réagisse... Mon 28m² en est plein ! 

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