Clovis Cornillac, joli coeur à la peau dure

Une gueule, un tempérament viril et charmant, une filmographie à couper le souffle, Clovis Cornillac mène sa carrière tambour battant, mais il n'en reste pas moins accessible, doux et prévenant.

Clovis Cornillac, joli coeur à la peau dure

A l'affiche du polar social "Dans la tourmente", Clovis Cornillac endosse avec force et conviction le bleu de travail de l'ouvrier soudeur. Regard bleu azur, physique de boxeur, cet enfant de la balle est aussi à l'aise dans le cinéma d'auteur que dans les blockbusters.
Artiste total, il n'est jamais où on l'attend. Voyou "A la petite semaine", footballeur inspiré (et César du meilleur second rôle) pour "Mensonges et trahisons...", irréductible Gaulois dans "Astérix aux Jeux Olympiques", chevalier du ciel ou maléfique transsexuel, il cogne dans "Scorpion" puis pousse la chansonnette dans Faubourg 36. A la fois félin et rassurant, Clovis est aussi intense et franc. Rencontre.
 

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Clovis Cornillac © Cécile Debise

Aviez-vous un modèle masculin lorsque vous étiez enfant ?

Steve McQueen incarnait pour moi l'homme, le vrai. Une image et un idéal.

Quel était votre fantasme d'adolescent ?
Plutôt une actrice, les mecs ne m'intéressaient pas... Jessica Lange, donc.

Quelle est la première chose que vous regardez chez une femme ?
J'apprécie une personne dans sa globalité. Par timidité, je ne regarderai jamais la poitrine ou les fesses. Je suis trop respectueux pour ça. Il faut dire que j'ai été élevé par des femmes. J'aime découvrir les détails au fur et à mesure. C'est dans le couple qu'on ose s'attarder sur ce qui est gracieux et joli. A l'inverse, je n'ai jamais été attiré par la plastique des mannequins. Les filles qui posent dans les magazines de mode me laissent de marbre. Elles sont irréelles.

Qu'est ce qui vous émeut le plus ?
J'adore les défauts de ma compagne. En société, on essaye toujours de se présenter sous son meilleur jour, sous l'angle le plus flatteur. Ce n'est qu'au sein de la vie quotidienne, qu'on dévoile le reste, les aspérités. La vraie intimité, ce sont les défauts.

Quels sont les vôtres ?
J'en ai plein.... J'ai surtout un orgueil mal placé. C'est pas très beau, pas très noble, mais le paradoxe, c'est que cette forme d'arrogance m'a aussi sauvé. Parfois, les paranoïaques ont raison de se méfier. Ma fierté m'a permis de guérir de blessures plus rapidement.

Qu'est-ce qui peut vous rendre violent ?
Le sentiment d'injustice me fait sortir de mes gonds. Je suis un sanguin qui se soigne. Mes colères sont tellement moches à voir que je cherche à les maîtriser. J'essaye au mieux de contrôler mes accès de brutalité. Je sors marcher. J'envoie des signaux forts à ceux que je ne veux pas faire souffrir... Je suis un impulsif calme, en somme.

Et susciter votre indulgence ?
Pratiquement tout. Je ne suis pas rancunier. Je ne me désespère jamais plus d'un instant. Il faut pouponner l'humanité. Nous sommes tous des enfants qui ne demandons qu'à grandir, à apprendre...

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Clovis Cornillac © Cécile Debise


Qu'est-ce qui vous inspire ?
La nature, mais je n'en profite pas assez. J'ai du mal à ne rien faire, mais j'aspire à la contemplation.

Quel mot adorez-vous entendre ?
"Je t'aime"

Prononcer ?
Le même. Il faut savoir le dire, ne pas le jeter. Il peut être répété un nombre infini de fois. Il n'y a pas de règles, de quotas, de types de personnes ou de relations pour cela.

Vos deux filles sont-elles amoureuses de leur papa ?
Il faudra leur demander lorsqu'elles seront grandes (les jumelles ont 10 ans, ndlr). Je ne souhaite pas qu'elles apparaissent dans les médias. Promis, lorsqu'elles seront majeures et vaccinées, vous pourrez leur poser la question.

Quelle partie de votre corps aimeriez-vous changer ?
Tout. Mon corps est robuste, insensible au mal. Il ne m'a pratiquement jamais trahi. Jouer sur scène ou devant les caméras ne pose aucun problème. Apprécier mon visage, mon look, mon esthétique, c'est une autre histoire. Je déteste me voir, me croiser dans les miroirs. Comme je ne me rase plus, ça m'arrange et j'ai l'habitude de me laver les dents en déambulant...

Et les rides ?
Je les associe au charisme. Je trouve ça classe, élégant. Elles sont plus faciles à assumer pour les hommes, mais les choses avancent. Les femmes de 60 ans parlent aujourd'hui de sexualité, sans tabou...

Que rêvez-vous de faire, mais repoussez-vous, faute de temps ?
Un tour du monde avec ma douce... Nous sommes tous les deux trop occupés.
 

Portrait chinois

Si vous étiez un son : une bise qui claque
Un film : un truc d'aventure avec moi dans la peau du singe
Une recette de cuisine : une bonne tomate mozzarella à l'huile d'olive
Un animal : le lion
Une voiture : une grosse Audi (pas décapotable, j'ai honte)
Une équipe de foot : Lyon
Une drogue : le vin
Une chanson : Un mouvement du ballet Roméo et Juliette (opus 64) de Prokofiev
Un parfum de glace : un chocolat noir, dense.

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