Zahia Dehar parle enfin
Zahia Dehar s'est confiée dans Sept à Huit. Sortie de l'ombre par le scandale Ribéry- Benzema, l'escort-girl devenue créatrice de luxe revient sur son parcours.
Confessions. En larmes pendant l'interview, lorsqu'elle évoque son enfance de petite fille modèle en Algérie déroutée par son arrivée en France, on a quand même du mal à comprendre comment elle a pu passer d'un extrême à un autre : "Ce qui a été dur, c'est que quand je suis arrivée à l'âge de 10 ans, je ne parlais pas très bien le français. C'était dur d'être toujours la première de ma classe en Algérie, et c'était compliqué ". Elle explique qu'à son arrivée en France, trimbalée de maisons en maisons et avec du mal à s'intégrer à l'école, elle s'est tournée vers les sorties qui l'ont peu à peu amenée à se prostituer. "Il ne me restait plus que la féminité et j'ai tout capitalisé sur mon physique et j'ai commencé à sortir". Lorsque le scandale éclate, elle déchante : sa mère n'était pas au courant.
Ce mardi 18 juin 2013, le procès de l'affaire Zahia a été renvoyé pour une question de procédure au 20 janvier. Les deux joueurs de football Franck Ribéry et Karim Benzema risquent d'être condamnés pour avoir entretenu des relations tarifées avec la jeune femme, mineure à l'époque. Elle n'a jamais porté plainte, et affirme qu'elle avait menti affirmant qu'elle était majeure au moment des faits. Les stars internationales de football encourent tout de même trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.
La call-girl, ou "courtisane" comme elle aime se l'entendre dire, s'est reconvertie en créatrice de luxe en proposant une gamme de sous-vêtements affriolants. Des gâteaux éphémères feront office de présentation pour la collection de celle qui pense que "les femmes sont comme des pâtisseries". Même si elle affirme ne rien regretter, elle dit souffrir que son nom soit constamment associé à son activité passée.
Finalement, où est la gloire ? Pourquoi les médias érigent ce bout de femme dont le parcours -une exception- serait exemplaire ? Que répondre à ceux qui font de Zahia une icône ? Comme si l'on assistait au parcours normal d'une jeune femme issue des quartiers populaires s'échinant, à la sueur de son front, à se hisser jusque dans le merveilleux monde de la haute couture. On oublie vite qu'il s'agit de prostitution de mineure, comme si rien de cela n'était pas grave. Comme si ce qui comptait maintenant c'était sa nouvelle vie de paillettes.
