Steve Coogan nous parle de "sa" Philomena

Steve Coogan s'est mis dans la peau d'un journaliste désabusé dans le film Philomena de Stephen Frears, en salles le 8 janvier 2014. Rencontre avec l'acteur, producteur et co-scénariste du film à l'accent so british.

Steve Coogan nous parle de "sa" Philomena

JournalDesFemmes : Steve Coogan, pouvez-vous vous présenter à nos lectrices ?
Steve Coogan : Bien sûr ! Je suis connu au Royaume-Uni pour mes rôles dans des séries TV et des comédies pendant près de 25 ans. J'ai également joué dans des films, dont The Trip et 24 Hour party people qui m'ont permis de me révéler. J'ai aussi collaboré avec des réalisateurs à Hollywood pour des seconds rôles, mais c'est en Angleterre que je reste le plus connu. Notamment en tant que scénariste et producteur de mes propres films qui plaisent beaucoup aux hommes. Philomena s'adresse davantage aux femmes et il est plus délicat que mes précédents films dans lesquels j'incarnais des débauchés. Philomena est un film plus "soft", on va dire (rires).

Donc, Philomena s'adresse à un public plus large ?
Steve Coogan : Je ne voudrais pas catégoriser et dire que les ménagères se retrouveront dans ce film. Non, Il s'adresse à tout le monde, y compris les jeunes qui retrouvent en Philomena Lee une mère, une grand-mère, une amie, une soeur. Vous savez, Philomena a été jeune elle aussi, donc tout le monde peut se comparer à elle. Et puis, le personnage interprété par Judi Dench est très drôle. C'est une femme qui vit pleinement sa vie, qui écrit son histoire !

Et celle de Steve Coogan, l'acteur ? Est-elle aussi passionnante ?
Steve Coogan : Non, pas vraiment (rires). J'ai eu une enfance assez normale il faut dire. Ma mère accueillait des enfants dans le besoin, pour une courte durée. Donc j'ai grandi dans une maison très occupée à Manchester. Mon père est ingénieur informatique. Je viens d'une famille très catholique. On allait à la messe tous les dimanches. Nous étions un famille assez normale on va dire. Je n'ai pas à me plaindre.

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Steve Coogan dans"Philomena". © Pathé Distribution

Il y a beaucoup de références à votre vie dans le film. C'est volontaire ?
Steve Coogan : Vous avez l'oeil ! Oui un peu. Mon père travaille chez IBM et je me suis dit que ce serait drôle d'y faire référence en y faisant travailler le fils de Philomena.
Ma mère s'appelle Kathleen, comme la femme de Martin Sixsmith dans le film ! J'ai aussi du mal à croire en Dieu... tout comme Martin ! Donc oui, on va dire qu'il y a beaucoup de clin d'oeil à ma vie, à mon enfance dans Philomena, mais quelques fois ce n'était que le fruit du hasard. Je me suis rendu compte que j'avais beaucoup de points communs avec le journaliste Martin Sixsmith.

C'est pour cela que vous avez décidé de produire et de co-écrire le film ?
Steve Coogan : 
En grande partie oui. Mais aussi parce que je trouvais l'histoire formidable. En 2010, j'ai lu un article sur le site du Guardian intitulé "L'Eglise Catholique a vendu mon enfant". Il s'agissait d'une interview de Martin Sixsmith à propos de son livre The Lost Child of Philomena. Cette histoire m'a énormément touché par son intimité et son universalité. Je voulais mettre l'accent sur le "road-trip", le voyage de Philomena Lee et de Martin Sixsmith; deux personnages contrastés qui font un bout de chemin ensemble.

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Steve Coogan et Judi Dench dans "Philomena", en salles le 8 janvier. © Pathé Distribution

Vous interprétez le rôle d'un journaliste. Que pensez-vous de cette profession ?
Steve Coogan : J'aime le bon journalisme. Un bon journaliste est quelqu'un qui utilise ses compétences afin de découvrir la vérité, mettre en lumière les détails d'une affaire et révéler au grand jour des informations cachées pour le bien public.
Un mauvais journaliste est quelqu'un qui n'en fait qu'à sa tête et néglige la vérité pour "vendre" son histoire. Martin Sixsmith dans Philomena est un bon journaliste, un peu cynique sur les bords, mais qui arrive à ne pas modifier la vérité et réinventer l'histoire comme le lui demande sa rédactrice en chef. Il reste vrai et apprend à comprendre le personnage de Philomena.

Interpréter Martin a-t-il été difficile ?
Steve Coogan : Pas vraiment, non. Mais tourner aux côtés de Judi Dench oui ! (rires). Cela me faisait peur au départ car c'est une actrice impressionnante qui s'est imposée avec talent dans les plus grandes productions, mais c'est une personne sincère et modeste qui m'a fait oublier qui elle était et d'où elle venait. Notre collaboration s'est très bien passée et jouer à ses côtés fut un réel plaisir !