Nathalie Sauvegrain : "Océane, c'est du rock, du surf et de la bonne humeur !"

En amoureuse transie de l'Océan, c'est en toute logique que Nathalie Sauvegrain a intitulé son premier film "Océane". Cette histoire de jeune femme en devenir sent bon le soleil et le sable chaud. On plonge tête baissée.

Nathalie Sauvegrain : "Océane, c'est du rock, du surf et de la bonne humeur !"

JournalDesFemmes.com : Océane, c'est l'histoire...
Nathalie Sauvegrain : ... d'une jeune fille qui se fait larguer sur une aire d'autoroute. Oliboy, un musicien, un peu déjanté, la prend sous son aile et l'emmène faire la tournée des plages de l'Atlantique. A bord de sa Vollvo, leur chemin les mènera jusqu'au camping du Pin Sec où l'on vit d'amour, de rock et de surf ! Entre baignades et concerts improbables, Océane va sans le savoir, découvrir les traces de son passé.

Vous avez co-réalisé Océane avec Philippe Appietto, qui est aussi votre compagnon. C'est un peu votre "bébé" ? 
Nathalie Sauvegrain : En quelque sorte. C'est la consécration d'un rêve qu'on partageait. On l'a porté pour l'amener jusqu'au public et pour le moment, on est plutôt bien récompensés... Les spectateurs ressortent des étoiles plein les yeux, le sourire aux lèvres. Je crois qu'on peut être fier de ce "bébé" !  

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Affiche du film Océane © Premium Films / Rézina Production

Un "bébé" né de l'amour partagé pour un paysage... 
Nathalie Sauvegrain : Oui, je suis bordelaise d'origine et j'ai un rapport quasi mystique avec l'océan. J'adore ses vagues, toutes les émotions qu'il suscite. En sillonnant la région avec Philippe à bord de notre caravane (celle du film, ndlr), on a découvert le Haut Médoc. On est tombés amoureux de ses plages sauvages et authentiques, un décor que l'on n'avait pas retrouvé au Cap Ferret ou sur la côte. Ce petit endroit de paradis nous a inspiré l'écriture du scénario. On n'aurait pas pu faire le film ailleurs.

Le temps semble s'y être arrêté...
Nathalie Sauvegrain : Complètement. C'est un film intemporel qui pourrait se dérouler dans un coin du Brésil ou sur une plage hippie en Californie, des années 1970 à aujourd'hui. Il touche toutes les générations. Pendant les avant-premières, quand on voyait des retraités parmi les spectateurs on craignait leurs réactions. Et pourtant, c'était les premiers à s'y retrouver. Ils nous parlaient de liberté, d'une époque révolue, sans portable ni ordinateur.

C'est un peu la confrontation des générations ?
Nathalie Sauvegrain : Oui mais pas de manière négative, plutôt dans l'appréhension de la vie et des rapports amoureux. Quand Oliboy fricote avec Katia, la tenancière du bar, il ne se prend pas au sérieux. Il est échaudé, rodé en amour. Avec Katia, ils veulent s'amuser, lâcher prise. Océane, elle, est plus méfiante, plus sérieuse parce qu'elle est en recherche de son identité.

Et du père...
Nathalie Sauvegrain : Oui, derrière la comédie il y aussi la recherche du père, un thème plus profond. Mais on ne voulait pas tomber dans le pathos pour autant. On voulait traiter ça en restant léger. C'est aussi pour ça qu'on l'a catapultée au camping du Pin Sec avec Oliboy !

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Oliboy (Olivier Clastre) et Océane (Lou Lesage) © Premium Films 

Un personnage haut en couleurs...
Nathalie Sauvegrain : On a aussi écrit l'histoire en pensant à Oliboy, que je connais depuis 10 ans. Olivier Clastre est un musicien et un acteur hors pair. Il a fait plein de courts métrages, de pubs qui sont à mourir de rire. Je ne voyais que lui pour incarner ce personnage en dérapage contrôlé. Il a une authenticité que l'on n'aurait retrouvée chez personne d'autre. Quand il branche sa guitare, revêt ses habits de lumière, c'est "naturel". A aucun moment, c'est caricatural. Allez le voir sur scène, il est vraiment comme ça ! En prenant un François Damiens ou un Romain Duris, dont on nous avait parlé, on aurait eu l'impression de le trahir. Pareil pour les personnages secondaires. Pour Katia, je ne voulais pas d'une Julie Depardieu que je ne trouve pas crédible en tant que "fille de" pour incarner quelqu'un qui galère. Moi je vois ça au cinéma, ça me saoule.

Et Lou Lesage?
Nathalie Sauvegrain : On la connaissait par le biais de ces parents, du groupe Ultra Orange qu'on adore. Je l'avais vue dans des pubs puis dans LOL. Je suis tombée sous le charme. Elle a un visage de cinéma, à la fois très sexy, lolita, et très pur. On n'était pas sûrs de l'avoir... Avec Philippe, on lui a fait lire le scénario, on lui a parlé pendant des heures de ce qu'on voulait faire, des autres comédiens, et un mois après elle était sur le tournage. A aucun moment on a regretté notre choix. On sent chez Lou une passion profonde pour ce métier. Sur le tournage, elle a tourné 22h/24. Elle se donnait à fond, savait toujours ses textes. Elle était hyper à l'écoute et n'a jamais bronché, même quand il s'agissait d'être en bikini à 5 h du mat' !

Et elle chante...
Nathalie Sauvegrain : Oui, pour un film qui s'est fait dans le speed et sans répétition, c'était un vrai plus. On a eu pas mal de bâtons dans les roues, notamment pour le concert final. On avait l'obligation d'arrêter de faire du bruit à 23h mais on voulait attendre la nuit tombée pour tourner. On a fait ça super vite et on s'est retrouvés à refaire la scène dans le silence complet. On est content du résultat, et surtout d'avoir sorti le rock des caves !

Quels sont vos projets après Océane ?
Nathalie Sauvegrain : Pour le moment, on est vraiment à fond sur le film. On aimerait le faire voyager aux Etats-Unis et en Europe. Si en plus d'avoir réalisé un rêve on pouvait voyager avec, ce serait le summum. On croise les doigts pour que tout le monde se reconnaisse dans cette histoire universelle...