Mort de Peter O'Toole, inoubliable Lawrence d'Arabie

Monstre sacré du cinéma britannique, l'Irlandais Peter O'Toole a tiré sa révérence. Il avait 81 ans.

Géant de la scène et de l'écran, l'acteur Peter O'Toole, entré dans la légende du 7e art grâce à son interprétation de Lawrence d'Arabie en 1962, est décédé samedi à l'hôpital Wellington de Londres, des suites d'une longue maladie. Son goût invétéré pour l'alcool et le tabac avaient fragilisé sa santé.
L'image de fêtard incorrigible lui a collé à la peau pendant des décennies, bien qu'il eut abandonné la boisson en 1975 à la suite d'un cancer de l'estomac. Toujours mince, son aspect physique s'était détérioré ces dernières années, mais rien n'avait toutefois réussi à saper sa prestance et sa candeur.
Parmi ses alors les rôles prestigieux, on peut citer: "Comment voler un million de dollars?" (1966) avec Audrey Hepburn , "Quoi de neuf Pussycat" avec Romy Schneider, "La nuit des généraux" (1967), "Le lion en hiver" (1968), "Rosebud" (1975), "Mon année préférée" (1982), "Le dernier Empereur" de Bernardo Bertolucci (1987) ou encore "Troie" (2004).

Fils d'un bookmaker irlandais, né dans le comté de Connemara le 2 août 1932, le jeune Peter a grandi en Angleterre où il a commencé à travailler dès l'âge de 14 ans, d'abord comme garçon de bureau, puis comme journaliste au Yorkshire Evening Post ou encore comme correspondant radio dans la Royal Navy. Titulaire d'une bourse, il entre en 1952 à la célèbre Académie royale d'Art dramatique. Deux ans plus tard, il devient membre de la prestigieuse Royal Shakespeare Company du Bristol Old Vic (Comté de Gloucestershire). Venu au grand écran en 1959, Peter O'Toole épouse la même année l'actrice galloise Sian Phillips qui lui donne deux filles et dont il divorce 20 ans plus tard. Il aura un fils d'un second mariage.
En 1962, il incarne avec passion et conviction, aux côtés d'Omar Sharif, le rôle du colonel des services secrets britanniques et écrivain T.E. Lawrence, un amoureux fou du désert qui rêva d'unifier la péninsule Arabique face aux Ottomans, mais finalement échoua après avoir été lâché par ses supérieurs.
Ce rôle qui avait été refusé par Marlon Brando lui vaut sa première nomination aux Oscars comme meilleur acteur. Peter O'Toole sera nommé huit fois sans réussir à décrocher cette récompense -un triste record qu'il a longtemps partagé avec son vieil ami Richard Burton- Hollywood a fini par lui décerner une statuette d'honneur en 2003.

Le physique, la classe et le charme incomparables de ce grand blond aux yeux bleus lui ont permis de poursuivre une carrière longue de plus d'un demi-siècle sur les planches et devant les caméras, ponctuée de hauts et de bas.
Un mois avant son 80e anniversaire, en 2012, M. O'Toole annonçait son départ à la retraite, mettant fin à une gloire qu'il qualifiait d'amplement satisfaisante sur les plans émotionnel et financier, lui permettant de "rencontrer des gens très agréables, de bons amis avec qui il a partagé le lot inévitable de tous les acteurs: les succès et les échecs". "Si vous ne pouvez faire quelque chose volontairement et de façon joyeuse, alors ne le faites pas", avait-il déclaré.

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Mort de Peter O'Toole, inoubliable Laurence d'Arabie, ici en 2010. © REX/SIPA