Lana del Rey met la chanson de côté

Dans une interview fleuve au magazine Vogue, Lana del Rey confie ses doutes, ses angoisses et révèle son attirance pour le cinéma. Serait-elle (déjà) prête à raccrocher le micro ?

Rousse incendiaire à la moue boudeuse et au succès controversé, Lana del Rey pose en Une du Vogue australien. Née dans une famille aisée du nord-est des Etats-Unis, Lizzy Grant -son vrai nom-, est un obscur objet du désir. La starlette avoue qu'elle se sent en décalage avec les attentes placées en elle. "J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur cet album", confie l'Américaine de 26 ans à propos de "Born to Die", son opus sorti en janvier. "J'espère pouvoir maintenant me tourner vers le cinéma et y durer. Quand j'ai commencé, je me voyais composer pour les films, c'est mon activité rêvée, celle dans laquelle je me sens heureuse". Autre son de cloche du côté du label Polydor qui assure sa petite protégée est loin de la retraite et que son disque sera réédité le 12 novembre, avec sept nouveaux titres.

Malaise

Tour à tour glorifiée et montrée du doigt. En souffrance en concert, visiblement pétrifiée face à ses fans, la belle a connu un début de carrière chaotique. "J'aime prendre soin des chansons –c'est un plaisir, mais lorsque je monte sur scène, je ne suis pas dans mon élément. Parfois, je m'agenouille parce que je tremble ou pour toucher le public, parce que je ne sais pas quoi faire d'autre", confesse-t-elle à la revue.

 

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Couverture du Vogue Australie daté d'octobre 2012. © Vogue

Une fashionista ? Ambassadrice du nouveau coupé du constructeur britannique Jaguar, égérie de la marque de prêt-à-porter H&M, Lana Del Rey s'affiche en couverture en robe signée Gucci. Louée pour son style vintage, elle explique : "Je ne me suis jamais exprimée à travers la mode. J'ai toujours aimé les fleurs dans les cheveux, j'ai toujours été sensible aux garçons qui portaient du cuir, mais je ne sais pas faire preuve de créativité... Dès l'âge de 7 ans environ, j'ai eu des goûts très spécifiques qui n'ont jamais changé. Je continue de porter de la fourrure ancienne et du doré (...)  et quand personne ne me regarde, je porte tous les jours une robe bain de soleil en coton blanc, je crois qu'elle vient de chez Topshop."

Artiste authentique ou poupée fabriquée ?

Visionné 45 millions de fois sur Youtube, son clip "Vidéo Games" fait de Lana del Rey la révélation de l'année. La séquence qu'elle dit avoir réalisée elle-même rappelle les ambiances de David Lynch et Sofia Coppola selon l'AFP. Voix profonde placée sur une musique lancinante, elle y entonne une histoire de femme glamour et soumise. Le tout est un subtil mélange de modernité (phrasé hip-hop, bijoux et faux ongles bling-bling) et de nostalgie du Hollywood des années 50, dans la veine de la série "Mad Men".

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Lana del Rey, le 24 août, à Hollywood. © Bang

"Entre icône d'antan et hit-girl postmoderne, Lana del Rey ajoute à ses talents musicaux un certain sens de la mise en scène. Tantôt Rita Hayworth période Gilda, tantôt Julia Roberts des eighties. Elle s'inscrit exactement là où il faut dans l'air du temps. C'est-à-dire dans la nostalgie fantasmée", écrivent, en décembre, les Inrockuptibles.

Avec son allure de femme fatale, Lana del Rey fascine les internautes... rapidement déçus par ses piètres performances en live.
La pin-up pose des lapins à la presse. Les critiques la descendent en flèche. Celle que l'on avait adulée est vite raillée pour ses lèvres pulpeuses et sa bouche en cœur. Lasse des langues de vipère, Lana del Rey ? Gageons que la miss saura faire parler d'elle et nous épater, encore...

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Lana Del Rey, qui es-tu ?

Il suffit de passer devant un kiosque de presse pour apercevoir son visage sorti d'une autre époque, ourlé d'une bouche sensuelle. Le phénomène Lana Del Rey a atteint son paroxysme cette semaine avec la sortie de son album "Born To Die". Qui est-elle ? Lire