Gilles Marini : rencontre avec un homme de rêve

Gilles qui ? Ne faites pas les innocent(e)s ! Gilles Marini, alias Dante, le-voisin-sexy-qui prend-sa-douche-nu-comme-un-ver dans Sex and the City, le film. Samantha s'en souvient, et les Américain(e)s aussi ! Depuis cette scène, fini les douches froides. Le Frenchy sexy a enchaîné les rôles et même, Dancing With The Stars. Actuellement à l'affiche de Switched, série inédite diffusée sur 6ter tous les vendredi*, Gilles Marini interprète un père de famille, un rôle qui lui va comme un gant, à la vie comme à l'écran.

Gilles Marini : rencontre avec un homme de rêve

JournalDesFemmes.com : Comment avez-vous atterri aux États-Unis ?
Gilles Marini : Je crois que j'ai atterri avec Air France en 1998 (rires, ndlr), avec l'envie de vivre quelque chose d'extraordinaire. Je me sentais prisonnier en France, je ne m'y voyais pas d'avenir. Ce que je regrette, car c'est un merveilleux pays. Je rêvais d'autres horizons, et l'un des rares pays où l'on te donne une chance si tu bosses, c'est les Etats-Unis, ça on ne peut pas le nier. Je n'avais pas peur du travail, je n'avais pas grand-chose à perdre, j'ai pris mes cliques et mes claques et au bout de 4 ans, j'ai décroché un contrat avec une agence de mode à Los Angeles. Ça m'a permis de me lancer dans l'acting, puis de me faire repérer.

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Gilles Marini © Landry Major / GillesMarini.com

Vous êtes l'incarnation du rêve américain...
Gilles Marini : Complètement et j'en suis très fière. Il y a encore deux semaines, ma femme m'a dit "Wouahou, quel chemin parcouru ! ". Mais les moments les plus difficiles aux Etats-Unis n'ont jamais été aussi durs que ceux que j'ai vécus en France. Tout le monde m'a donné ma chance dans ce pays, c'est pour cela que je ne lui jetterai jamais la pierre.

Vous ne reviendriez pas en France ?
Gilles Marini : Pour tout recommencer à zéro professionnellement, non. Pour une collaboration avec un réalisateur français, oui. Mais ma carrière est aux Etats-Unis. Je ne suis pas un acteur français. Je suis un "produit américain". Je n'ai jamais appris de textes en français. Au quotidien, cela me demande plus de travail, c'est plus complexe, mais ça ne m'effraie pas. Quand les acteurs avec lesquels j'ai travaillé, que ce soit sur Brothers and Sisters, Ugly Betty, Modern Family, ou plus récemment Switched, me demandent "comment tu fais pour apprendre dans une langue qui n'est pas la tienne ?", j'ai envie de leur répondre "je travaille plus que toi !". C'est pas facile, je galère, mais j'adore ça !

Mais ce n'est pas frustrant de ne pas être connu dans son pays natal ?
Gilles Marini : Non. Je suis connu dans un pays où de nombreux acteurs rêvent de réussir. Contrairement à certains acteurs français, je n'ai pas eu besoin d'être famous en France pour y réussir. Aujourd'hui, je ne vais donc pas réclamer que l'on sache qui je suis en France. Même si ma famille est française, mon enfance est française, mon équipe de foot est française, ma vie et ma carrière sont aux Etats-Unis depuis 15 ans.

Justement, l'arrivée de quelques acteurs français sur le "marché américain" ne vous effraie pas ? 
Gilles Marini : Non. Comme je n'ai jamais travaillé en France, mon jeu n'a rien à voir avec le leur. J'ai une histoire différente. Et à l'inverse, si je disais à mes agents que je rentre en France, ils ne comprendraient pas. Ma façon de jouer, je l'ai apprise selon les codes américains et aujourd'hui, la machine est bien rodée.

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Gilles Marini (Angelo Sorrento) et Vanessa Marano (Bay Kennish) dans Switched © ABC

Surtout au niveau des séries. Vous êtes actuellement dans le casting de Switched. 
Oui, j'y incarne Angelo Sorrento, le père biologique de Bay, l'une des jeunes filles de la série. C'est un personnage assez complexe car il essaie de réparer les erreurs qu'il a commis. Il a abandonné sa famille, mais c'était après avoir fait un test de paternité qui révélait qu'il n'était pas le père de son enfant... Plus d'un aurait réagi de la même façon ! 

Pas vous... Vous semblez un père de famille modèle et ne craignez pas de l'exposer sur votre compte twitter, votre page Facebook ou votre site Internet. Vous n'êtes pas comme les célébrités françaises dont la devise est plutôt "pour vivre heureux, vivons cachées"...
Gilles Marini :
Aux Etats-Unis ce n'est pas possible. Si tu n'es pas actif, les studios vont se demander si tu veux continuer à travailler. C'est du business. On ne peut pas rester dans l'ombre et croire que l'on va penser à toi. M'exposer, que ce soit avec ma famille ou dans le cadre de promo, fait partie de mon job et de ma responsabilité, non seulement pour faire manger ma famille mais aussi pour tous les gens avec lesquels je travaille. Après, c'est sûr que les Américains sont plus ouverts par rapport à cette exposition. L'argent, le succès ne sont pas tabou. Par exemple, si tu roules en Ferrari à Paris, on te regarde, mais avec une certaine médisance. Aux Etats-Unis, c'est plutôt "wahou, if you can do it, i can do it". Il n'y a pas de jugement. Plus tu réussis, plus les gens sont heureux pour toi. C'est certainement culturel mais pas que. C'est aussi beaucoup lié au champ des possibles, plus ouvert aux Etats-Unis.

On vous sent très remonté contre la France...
Gilles Marini : Oui et non, c'est simplement qu'il y aurait des choses à changer. Ça pourrait être l'une de mes motivations pour revenir. Je m'investis beaucoup aux Etats-Unis pour faire évoluer les mentalités (Gilles Marini fait partie de l'association Maximum Hope Foundation qui soutient financièrement les familles dont les enfants sont en phase terminale, ndlr). Que ce soit au niveau culturel ou social... Alors pourquoi pas bouger les choses en France, avec mon expérience, mon regard sur ces deux pays. 

*Switched sur 6ter, vendredi à 20h45