Alessandra Sublet : "Les critiques me passent au-dessus"

Aux commandes de plusieurs émissions à la télévision et à la radio, maman investie et femme amoureuse, Alessandra Sublet mène sa vie de front, toujours avec le sourire. Rencontre avec une femme spontanée, organisée, que le blâme n'atteint pas.

Alessandra Sublet : "Les critiques me passent au-dessus"

Critiquée ou adorée, Alessandra Sublet ne laisse personne indifférent. Animatrice spontanée, intervieweuse douée, celle qui avoue ne pas avoir "de parcours journalistique" manie d'une main de maître Un soir à la Tour Eiffel, sur France 2. Et prend l'antenne tous les dimanches sur Europe 1 pour Petit dimanche entre amis, qui séduit plus d'un million d'auditeurs chaque week-end (l'édition du 30 novembre s'est d'ailleurs déroulée à Strasbourg, pour l'ouverture du marché de Noël).
Sa carrière prenante, trépidante, ne l'empêche pas d'avoir une vie saine, centrée autour de sa famille. Elle nous en dit plus sur son parcours et sur la maman, la femme, qu'elle est.

Le Journal des Femmes : Quel était votre rêve d'enfant ?
Alessandra Sublet : Je voulais être journaliste reporter, partir sur le terrain. J'avais envie de voyage, de découverte et j'aimais bien la mention "journaliste ". Sauf qu'en grandissant, je me suis rendu compte que c'est un vrai métier et qu'il n'y en a que très peu.

Que vous apporte l'antenne ?
Ce métier me permet de rencontrer un monde fou, très facilement. J'ai accès aux plus grandes personnalités, mais aussi à des gens pas forcément connus et super enrichissants. Je trouve ce melting-pot génial. La télévision et la radio sont complémentaires. A la radio, je ne me sens pas épiée, jugée. C'est un média qui permet de respirer beaucoup plus facilement.

Avez-vous un exemple, un modèle ?
Je regarde beaucoup ce que font mes pairs, mais je n'ai jamais eu de fan attitude. Petite, je n'avais pas de poster dans ma chambre, contrairement à la plupart de mes copines dont je tairais le nom... (sourire)

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Alessandra Sublet sur Europe 1 © Wladimir Simitch Capa Europe 1

On entend souvent que les femmes sont sous-représentées dans les médias... Vous êtes d'accord ?
Non et ça n'a rien à voir avec le fait d'être féministe. Par exemple, chez Europe 1 et dans le service public, elles sont très présentes. Je suis peut-être une des rares femmes à dire ça... En revanche, en tant que femme, quand vous êtes critiquée ou jugée dans votre métier, c'est d'abord sur le physique ou la manière de parler. Ce qui n'arrive pas pour un homme.

Justement, êtes-vous touchée par ces critiques ?
Ca me passe au-dessus. Je décide de jouer le jeu de l'antenne, ça va avec. Par contre, quand sur une centaine d'articles, 70 commencent sur mon physique, je me dis qu'il y a quand même un truc. Est-ce qu'on ferait la même chose avec Ardisson, Nagui ou Ruquier ? Je ne l'ai jamais lu ou même entendu...

Quel genre d'éducation avez-vous eue ?
Carrée et laxiste. On avait la liberté de faire tout ce qu'on voulait, tant qu'on ne dépassait pas les limites. Quand vous avez des parents qui vous font confiance, vous vous sentez des ailes pousser. La confiance en soi, c'est quelque chose de très précieux. C'est la première chose que je veux inculquer à mes enfants.

A quoi ressemble une de vos journées type ?
Elle commence très tôt puisque j'ai deux enfants en bas âge, voire très, très bas âge. Mon fils de 2 mois me réveille aux aurores. Une fois que l'un est chez la nounou et l'autre à la halte-garderie, ma journée professionnelle démarre. Elle se termine quand ils ne sont plus pris en charge. Tout tourne autour de mes enfants, je m'organise pour avoir la liberté de faire mon métier et de m'éclater avec eux.

L'Alessandra Sublet que l'on voit à la télé et que l'on écoute à la radio, c'est la même qu'à la maison ?
Pareil, mon capitaine ! Ce serait très compliqué pour moi d'être quelqu'un de différent dans la vie et à l'antenne. J'ai besoin de me reconnaître quand je me regarde dans la glace chaque matin. C'est pour ça que j'accepte les critiques : parce que c'est ce que je suis. Ma spontanéité et mon naturel, je ne les cultive pas, je les ai tous les jours.

De quel trait de votre personnalité êtes-vous la plus fière ?
La spontanéité, justement. C'est d'ailleurs ce qui est très souvent remis en question, mais c'est ce qui rend frais un programme. Pour rien au monde je ne laisserais dériver cette qualité.

A l'inverse, qu'est-ce que vous n'aimez pas chez vous ?
Je rie trop. C'est spontané, mais ça cache un peu de gêne. J'essaie de le changer toutes les semaines à l'antenne, parce que je comprends que ça puisse agacer.

Comment prenez-vous soin de vous ?
Je fais du sport deux fois par semaine et je me couche tôt dès que je peux. Je ne suis pas fêtarde, j'ai une vie très saine. J'habite à la campagne. Quand je me réveille, je ne vois pas de voiture, mais des écureuils qui traversent mon jardin. Ca contribue à mon hygiène de vie.

Portrait chinois : si vous étiez...
Un livre : Celui que j'ai écrit sur le baby blues des femmes.
Un plat : Le gratin dauphinois. J'aime tellement ça que je pourrais en manger jusqu'à la crise de foie, même si ce n'est pas très classe...
Une ville : Lyon, ma ville.
Une œuvre d'art : La Joconde... Vous vous rendez compte du nombre de gens qui viennent l'admirer chaque jour ? Elle a une chance extraordinaire, elle n'a que le regard qui bouge : même pas d'effort à faire. Je l'envie parfois.
Un mot : Le mot d'amour que mon homme peut me déposer de temps en temps sur l'oreiller. C'est tellement mignon et romantique.
Un homme : Elvis Presley ou Marlon Brando. Ou Barack Obama, pour savoir s'il se sent vraiment l'homme le plus puissant du monde.

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Alessandra Sublet chez Michel Drucker © Sipa