Interview de Laeticia Hallyday : coup de com' dans la guerre judiciaire

Laeticia Hallyday sort de son silence dans une interview fleuve donnée au "Point". A la veille du délibéré du procès sur l'héritage de Johnny, elle plaide sa cause et égratigne au passage la partie adverse, ses beaux-enfants David et Laura. Un entretien qui lui permet de "gagner en crédibilité", selon la communicante Nathalie Rehby.

Interview de Laeticia Hallyday : coup de com' dans la guerre judiciaire
©  Blondet Eliot/ABACA

[Mise à jour du vendredi 13 avril, 15h30] Le tribunal de grande instance de Nanterre a rendu son verdict : Laura Smet et David Hallyday ont obtenu le gel du patrimone immobilier de leur père. En revanche, leur demande de droit de regard sur l'album posthume, qui devrait sortir en juin 2018, a été rejetée. Laeticia Hallyday devra leur payer 5000 euros, en vertu de l'article 700 du Code de procédure civile, qui "prévoit que dans toutes les instances et ce, quelque soit la juridiction ou la formation de la juridiction qui a statué, le juge, sur la demande exprès de la partie qui obtient gain de cause, peut mettre à la charge du ou des défendeurs une somme qu'il détermine pour compense". Les aînés du Taulier devront quant à eux payer conjointement 6000 euros à la maison de disque Warner Music, en vertu du même article. Néanmoins, selon RTL, les avocats des deux parties sont prêts à discuter pour trouver un terrain d'entente.

"Je vis un moment dur. Très dur, même. Le monde continue de tourner alors que le mien s'est arrêté." C'est en ces mots que débute l'entretien exclusif de 14 pages de Laeticia Hallyday au Point, dans son numéro paru le 12 avril, à la veille du délibéré de l'audience en référé portant sur la succession de Johnny Hallyday. La veuve du Taulier y est en Une, affichant un sobre rictus qui n'est pas sans rappeler celui de la Joconde, portant la croix de son défunt mari autour du cou et les boucles d'oreilles assorties. Les mêmes bijoux qu'elle portait le jour de son enterrement.

Gagner en crédibilité

C'est Mathieu Laine, communicant de crise proche d'Emmanuel Macron, qui l'a convaincue de donner cette interview à l'hebdomadaire pour lequel il écrit parfois. D'ailleurs, il était là le jour de la rencontre, dans la demeure familiale de Los Angeles, tout comme Sébastien Farran, le manager de l'idole des jeunes. Pourquoi Laeticia a-t-elle choisi le politique Le Point plutôt que Paris Match, elle qui apparaît plus souvent dans les pages du second ? "Cela permet de gagner en crédibilité et renforce la légitimité de son discours. Et puis, c'est dans le registre de l'info, et d'une certaine analyse, pas dans le people et les belles photos.", explique Nathalie Rehby, directrice générale de Satellitis, agence de conseil en communication. Le message envoyé n'a rien d'anodin.

Jeter de l'huile sur le feu

Depuis le décès de son époux, la mère de Jade et Joy s'est fait discrète. Même quand Laura Smet et David Hallyday l'ont assignée en justice pour obtenir un droit de regard sur l'album posthume de leur père ainsi que le gel de ses avoirs. Lasse d'être assimilée à une "manipulatrice" comme l'ont désignée les avocats de la partie adverse, Laeticia s'est octroyée son droit de réponse... et rejette la faute sur ses beaux-enfants et "leur façon de se victimiser pour [la] salir, pour obtenir ce qu'ils veulent".
Elle précise que Laura et David n'ont pas tenu leur promesse. Ou encore que Laura "a eu une adolescence très violente. [...] Il y a eu plusieurs fois des tentatives de nous monter les uns contre les autres."  C'est ce qu'on appelle jeter de l'huile sur le feu. "Si c'est humain de répondre aux attaques, cela n'apaise pas les tensions. Cela trouble le débat juridique parce que les piques n'apportent pas d'informations ou de faits utiles. Si ce n'est pas réglé à l'amiable, la procédure peut prendre de très longues années.", analyse encore Nathalie Rehby.

Se tirer une balle dans le pied ?

La DG de Satellitis ajoute que ce témoignage est en contradiction avec la défense juridique de Laeticia. "Elle dit avoir épousé la France, la Tour Eiffel, mais veut faire valoir le droit américain." Alors que la veuve du Taulier s'agace qu'on l'appelle "Madame Boudou" face au juge – ce pour quoi Johnny "aurait pu tuer" – la communicante rappelle : "Devant la justice, comme pour toutes les femmes en France, l'assignation est faite à son nom de jeune fille, avec sans doute son nom d'épouse. Elle s'appelle bien Madame Boudou-Smet. Les avocats ne font que leur métier et si cela permet un effet de manche, c'est vrai, ils ne s'en privent pas !"
Dans l'entretien, Laeticia précise également que Johnny "voulait que Jade et Joy soient protégées", alors qu'elles ne figurent pas non plus sur le testament du Taulier, Que retenir de ce coup de com' ? Que le clan Hallyday se livre une guerre intestine en utilisant l'opinion publique comme arme de prédilection. "A terme, le côté déballage permanent et le combat judiciaire risquent de ternir l'image de Johnny", regrette Nathalie Rehby. C'est pourtant la seule chose qu'il reste de lui et ce pour quoi ils se déchirent aujourd'hui.