Victoria de Suède, super-maman et future reine

Un heureux évènement

Aux anges. "Ce matin à 04H26, une adorable petite princesse de 51 centimètres et de 3,28 kg est née" a annoncé le 23 février 2012, le prince Daniel. "La maman et le bébé se portent à merveille", a ajouté le papa, fou de joie, lors d'une conférence de presse à l'hôpital Karolinska de la capitale.

Face au palais royal, depuis l'île de Skeppsholmen, la venue au monde de l'enfant a été saluée par une double salve de 21 coups de canon, un privilège dû à sa qualité de future héritière du trône de Suède.

Victoria, âgée de 34 ans, avait épousé Daniel Westling, 38 ans, son ancien prof de gymn, le 19 juin 2010 lors de noces féériques qui avaient rassemblé le gotha européen. Cette jeune femme brune, proche de la nature et décontractée, aux cheveux souvent rassemblés dans une simple queue de cheval, a su conquérir les Suédois par son sourire rayonnant, son aisance en public et le professionnalisme qu'elle déploie dans les fonctions dues à son rang.

Un doux prénom

Avec cette naissance, le roi Carl XVI Gustaf et la reine Silvia, d'origine germano-brésilienne, deviennent grand-parents pour la première fois.

Comme le veut la tradition, la nouvelle princesse a été présentée formellement vendredi matin au Premier ministre Fredrik Reinfeldt, au président du Parlement Per Westerberg, au chef de la Maison royale Svante Lindqvist et à la Dame d'honneur de la reine, Alice Trolle-Wachtmeister.

Le Premier ministre, Fredrik Reinfeldt, a souligné que la Suède était désormais assurée d'avoir une succession de monarques féminins, une première dans l'histoire du royaume.

Christina, Désirée, Ulrika, Astrid, Margareta, Sophia, Alice ?... Le prénom de la baby-girl donnait lieu, depuis plusieurs mois, à de nombreuses spéculations. "Elle s'appellera Estelle suivi, bien sûr, par Silvia, puis par Ewa et finalement par Mary", a tranché le roi lors d'un conseil extraordinaire au Palais royal de Stockholm. La petite fille prendra le titre de Duchesse d'Östergötland, une région dans le sud-est de la Suède, a ajouté Sa Majesté.

Longue vie au Prince

Le 3 mars 2016, quatre ans après la naissance de la belle Estelle, le petit Oscar pointe le bout de son nez. "L'enfant et Victoria vont très bien", annonce le prince Daniel, le soir même. Et d'ajouter : "Je n'ai même pas eu encore le temps de réaliser ce que cela fait d'être père de deux enfants. Mais jusqu'ici, c'est très bien ! ". Tradition oblige, la naissance du Royal Baby a été célébrée par des coups de canon sur l'île de Skeppsholmen. 

Deux mois plus tard, le prince Oscar Carl Olof de Suède est baptisé dans la chapelle royale, au sein du palais Drottningholm, à Stockholm. Le petit garçon est troisième dans l'ordre de succession au trône. 

De mère en fille

La dynastie suédoise, régnant sans interruption en Europe, a été fondée il y a près de deux siècles par le Français Jean-Baptiste Bernadotte, maréchal d'Empire sous Napoléon.

Initialement, la loi salique y empêchait une femme de devenir souveraine. C'est donc le frère cadet de Victoria, Carl Philip, qui devait succéder à son père. Mais l'instauration de l'égalité des sexes dans la succession royale, en 1980, a fait de la princesse Victoria, la première héritière, reléguant son frère à la deuxième place, puis à la troisième avec la naissance d'Estelle.

Un conte de fées

Coup de foudre et aérobic. Printemps 2002. La princesse se laisse entraîner par sa sœur cadette, Madeleine, chez Master Training, une salle de sport branchée où le Tout-Oslo se presse. Daniel, propriétaire de l'enseigne, tombe sous le charme de cette athlétique étudiante. Pas insensible à ce gaillard bodybuildé, "Vic"décide de faire de lui son coach personnel. Ils se découvrent rapidement épris l'un de l'autre et ne se quittent plus d'une semelle.

Destin menacé. En juillet 2003, le roturier assiste, aux côtés de la famille royale au grand complet, à un concert au château de Borgholm. Victoria, promise à un avenir radieux, est heureuse. Daniel, moins. Il hésite. Habitué à une existence paisible, à l'aise dans ses baskets, il n'est pas certain d'avoir l'étoffe d'un prince consort, craint la rigueur du protocole et se dit usé par la curiosité dont il est l'objet. Le couple est en crise. À l'automne 2003, les amoureux quittent le pays pour sauver leur idylle. Mission réussie. Depuis, le garde du cœur de la future reine s'est habitué à la pression du public et des médias. Il a accepté des noces en grande pompe et décidé que rien ni personne ne pourrait le faire renoncer à sa bien-aimée.