Edwige Belmore, icône punk des années 80, s’est éteinte

Surnommée "la reine des punks", Edwige Belmore est morte mardi 22 septembre en Floride, où elle résidait. Egérie underground et muse de grands artistes, cette figure des années 70 et 80 a marqué sa génération avant de se retirer aux Etats-Unis.

Edwige Belmore est décédée à Miami, en Floride, mardi 22 septembre, où elle résidait. Selon un entretien publié en 2012 dans le cadre du documentaire Des jeunes gens modernes, elle était âgée de 58 ans.
Musicienne de la scène underground des années 80, Edwige Belmore s'est construite seule et sur le tas. Abandonnée par ses parents à Paris alors qu’elle n’a que 19 ans et pas un sou en poche, elle décide de se créer un personnage en guise de rejet. Après avoir "brûlé" sa garde-robe pour fairte fi du passé, elle opte pour un look androgyne qui ne passe pas inaperçu. "J’étais une alien, une amazone, une dominatrice, un truc comme ça", dira-t-elle. 
Elle tape dans l’œil des grands du monde de la nuit et de la mode. Jean Paul Gaultier et Thierry Mugler la font défiler dans les années 80. Le créateur à la marinière raconte dans Télérama, en 2012 : "J'ai été attiré par Edwige Belmore, la reine des punks de Paris, avec ses cheveux blond platine et son petit tatouage à la chevilleA l'époque, cela faisait jaser. Elle était à l'aise avec tout le monde. Pourtant, avec son image punk, vous aviez l'impression qu'elle allait vous envoyer une canette de bière au visage !"
Edwige Belmore connaît en parallèle les nuits folles du Palace, boîte de nuit parisienne phare des années 80. Elle fréquente les artistes et devient la moitié du groupe new wave Mathématiques Modernes dont le titre Disco rough sera sacré single de la semaine par l’influent NME. Après avoir été photographiée par les plus grands, Warhol, Helmut Newton et Mondino, Pierre et Gilles, elle s’envole pour New York où elle devient directrice artistique du Standard Hotel. Depuis plusieurs années, elle résidait au Vagabond Hôtel, nom de circonstance pour cette icône devenue nomade dès l’âge de 19 ans. Là-bas, elle s’occupait du jardin et faisait des œuvres d’arts avec des éléments qu’elle trouvait dans la nature, loin du faste et des mondanités.

Edwige Belmore  © ALIX WILLIAM/SIPA