Jean-Charles de Castelbajac, créateur inspiré et inspirant

Jean-Charles de Castelbajac voit le jour le 28 novembre 1949, à Casablanca. Son père est marquis, sa mère, elle, issue d'une famille bourgeoise. Ses parents lui inculquent une éducation stricte. Il passe son enfance dans une pension militaire, avant de rejoindre à l'adolescence les Oratoriens (congrégation religieuse française) et les frères de Bétharram. Peu à peu, sa passion pour les figurines historiques laisse place à un amour de la mode. Il commence alors à dessiner quelques croquis et décide d'intégrer l'École des Beaux-Arts, puis l'École supérieure des industries du vêtement. 

Quand est-ce que Jean-Charles de Castelbajac se lance dans la mode ?

Il faut attendre 1978 pour que le jeune Jean-Charles de Castelbajac transforme l'entreprise de confection de sa mère, baptisée Valmont, en Ko & Co; naît alors sa première ligne de prêt-à-porter féminin. L'année d'après, il fait défiler des pièces détournées de matières récupérées ici et là. Dans sa boutique, il propose des créations de personnalités à l'époque inconnues du grand public, telles que Kenzo et Chantal Thomass. Dans les années 80, il passe au rang de créateur multiple, combinant sa passion pour la mode et l'art. Il crée des robes aux allures de tableau, ce qui deviendra plus tard sa marque de fabrique. En 1988, il lance Première, un parfum ensuite suivi par deux autres jus : JCC n° 2 puis Doudou.

Comment intègre-t-il l'art à ses créations ?

Grand collectionneur, Jean-Charles de Castelbajac n'hésite pas à mettre l'art au service de sa mode. Parmi les personnalités qui ont réalisé les invitations à ses défilés, on trouve Pierre et Gilles, Cindy Sherman ou encore Keith Haring. Sur les podiums, il fait défiler des vêtements aux inspirations diverses. Il demande à Loulou Picasso, Gérard Garouste ou encore Miquel Barceló de réaliser quelques-unes de ses robes-tableaux. De son côté, il s'inspire du travail de Basquiat et Haring pour ses célèbres robes graffitis. Désormais iconiques, ses modèles font le tour du monde — à l'instar du pull Shiva, baptisé ainsi à cause de ses six manches, mais aussi des pièces "devant-derrières", comme ses tailleurs boutonnés dans le dos.

En 1993, il pense aussi deux collections pour Courrèges et développe plusieurs expositions d'art. Il fait la couverture de différents magazines, comme le Elle et le Women's Wear Daily ou encore l'édition américaine de Vogue. Pour ses défilés, il choisit des lieux riches de sens et amplement représentatifs du patrimoine français, tels que le Palais Galliera et la Bourse du Commerce — bien avant qu'elle ne soit rouverte sous la houlette de François Pinault. 

Véritable homme de culture, Jean-Charles de Castelbajac a aussi eu l'occasion, au fil de sa carrière, de réaliser de nombreux costumes pour le cinéma. Ses créations se sont notamment fait remarquer dans divers longs-métrages, tels que Violette et François ou encore Mrs Doubtfire. C'est aussi à lui que l'on doit la célèbre robe en cuir de Lady Gaga, dans son clip Telephone. Jean-Charles de Castelbajac aime également décorer les murs de Paris de dessins angéliques à la craie, qui ont fait l'objet en 2012 d'un livre intitulé Des anges dans la ville. 

Son univers onirique et naïf continue de plaire aux consommateurs. C'est la raison pour laquelle de nombreuses marques imaginent des collaborations avec Jean-Charles de Castelbajac. Parmi celles-ci, Sézane, Benetton, pour qui il a occupé le poste de directeur artistique de 2019 à 2022, mais aussi Rossignol, Petit Bateau ou encore K-Way.

Avec qui Jean-Charles de Castelbajac partage-t-il sa vie ?

Côté vie privée, Jean-Charles de Castelbajac partage aujourd'hui son quotidien avec la poétesse Pauline de Drouas. Le 17 juillet 2021, il s'est mariée avec celle qui est aussi la mère de sa fille Eugénie, née en 2020. Il a également eu deux fils d'une précédente union avec Katherine Lee Chambers, Guilhem et Louis-Marie, et a entretenu une relation de plusieurs années avec l'ex Miss France Mareva Galanter.