Mort de Dave Brubeck, jazzman de génie

C'est des trémolos dans la voix, que son manager Russel Gloyd a annoncé la triste nouvelle à nos confères de l'AFP. David Brubeck a succombé à un arrêt cardiaque à l'hôpital de Norwalk dans le Connecticut. Une mort d'autant plus brutale que le musicien devait souffler ses 92 bougies le lendemain. C'est une toute autre grand-messe qui sera célébrée cette année...
Une carrière sans fausse note. Celui qui se destinait au métier de vétérinaire choisit en 1951 une toute autre voie – musicale - pour écrire la partition de sa vie. En 1951, il fonde le Dave Brubeck Quartet avec le saxophoniste Paul Desmond, le batteur Joe Morello et le contrebassiste Eugene Wright. Huit ans plus tard, le quartette sort l'album Time Out : un succès planétaire que le public s'arrache à plus d'un million d'exemplaires. Les morceaux Blue Rondo a la Turk, Take Five et Three to Get Ready sont applaudis tambour battant. En France, Claude Nougaro accorde ses violons à la musique du jazzman en 1996 en reprenant Blue Rondo à la Turk pour sa chanson A bout de souffle.
A bout de souffle, Dave Brubeck ne l'était pas. En 2011, il était encore à l'affiche de nombreux festivals internationaux pour interpréter ses morceaux, sans jamais s'éloigner du style qui avait fait son succès dans les années 1950 : utilisation du contrepoint, polyphonie, expérimentation sur les rythmes (Take Five est composé en 5/4).
Brubeck faisait tout, tout pour la musique. Outre sa carrière de jazzman, il avait orchestré deux ballets, une comédie musicale, un oratorio, quatre cantates, une messe, ainsi que de nombreuses œuvres pour formation de jazz et orchestres.
Nos pensées vont à l'unisson pour ses proches et ses fans.

Regarder la vidéo du morceau Take Five interprété en 1966 en Allemagne par Dave Brubeck et le saxophoniste Paul Desmond.