Amanda Sthers pour Dress Gallery : interview mode d'une écrivaine
L'écrivaine et réalisatrice Amanda Sthers signe une collection capsule avec son amie Leslie Kouhana, créatrice de Dress Gallery, dont les bénéfices seront reversés à l'association Children Action. L'occasion de parler de son dressing et de ses projets.
Qui a eu l'idée de cette collaboration ?
Amanda Sthers : Je suis amie avec Leslie, la créatrice de Dress Gallery et on avait envie de faire quelque chose ensemble. Tout est parti de l'association. Je lui ai expliqué qu'un jour j'avais écrit un livre dont les droits étaient allés justement à Children action. Elle aurait aimé, elle aussi, faire ce genre de choses avec ses vêtements. Et de là, la collection capsule est née.
Quelles ont été vos sources d'inspiration ?
A.S. : En fait avec Leslie, on s'est demandé quelle est la valise idéale pour partir en été. Donc on a imaginé des vêtements assez intemporels. On a voulu créer des pièces que l'on peut porter du matin jusqu'au soir comme une robe longue qu'on peut mettre la journée avec des espadrilles, et avec une paire de talons le soir. C'est la même chose pour les tailleurs-shorts. En fait, c'est vraiment une collection qui me ressemble avec des choses que j'aime et que j'ai l'habitude de porter. On peut la porter de 20 à 60 ans parce qu'elle est simple, facile à porter et assez fraîche. Elle n'est pas trop marquée car je ne suis pas une créatrice de mode même si Leslie m'a guidée pour les détails fashion comme les revers imprimés ou le fluo qui, comme je l'ai appris, est une des tendances du moment !
On sait désormais ce qu'il y a dans votre valise mais quel est votre style au quotidien ?
A.S. : Je suis assez schizophrène car il y a d'un côté la maman qui va déposer ses enfants à l'école avec un jean, un tee-shirt et une paire de Ugg et de l'autre, la femme du soir, quand je vais au théâtre ou quand je sors pour dîner, où là je m'habille plus. Je peux mettre des robes et des talons hauts. Disons que mon uniforme de base, c'est jean, blazer et talons hauts même si je laisse toujours une paire de chaussures plates dans ma voiture car je ne peux pas rester toute la journée sur 10 cm ! Mais je pense que des talons habillent tout de suite une tenue. Je n'ai pas si souvent l'occasion de m'habiller avec des robes démentes. Cela m'arrive une fois par an quand je vais à Cannes et où je me déguise en princesse.
Et justement, pour vous transformer en princesse, vous faites appel à quels créateurs ?
A.S. : J'ai beaucoup été habillée par Prada qui avait fait ma robe de mariée. C'est une longue histoire d'amour entre nous ! Sinon j'aime beaucoup Dior et Vuitton et leurs créations assez classiques. C'est amusant car dans la collection capsule, il y a une robe longue noire que je me vois tout à fait porter à Cannes avec une paire de talons. On peut la choisir pour les mariages de l'été et la remettre en d'autres occasions.
Vous êtes plus sacs à main ou chaussures ?
Chaussures ! J'ai deux très beaux sacs intemporels : le Kelly d'Hermès et un petit Chanel. Mais sinon, j'ai plutôt tendance à aller m'acheter des modèles un peu amusants chez H&M. En fait, j'ai du mal à dépenser beaucoup d'argent pour des sacs à main alors que pour les chaussures, je peux craquer !
Vous avez un créateur de chaussures fétiche ?
A.S. : Sergio Rossi qui fait vraiment de très belles chaussures ! Sinon Zara fait des modèles très sympas donc ça m'arrive régulièrement de craquer pour deux paires chez eux !
Après les romans, le cinéma, le théâtre, la comédie musicale et aujourd'hui les vêtements, il y a encore d'autres domaines que vous souhaitez explorer ?
A.S. : Les vêtements, c'est ponctuel et c'est Leslie qui a vraiment conçu la collection. Mais c'était un rêve de petite fille de voir comment ça fonctionne tout comme elle doit rêver de savoir comment se construit un scénario. Je ne prétends pas du tout continuer sur cette voie car je n'en suis pas capable. C'était vraiment pour la magie de se dire qu'avec la petite notoriété que j'ai et le talent de Leslie, on peut ramener de l'argent pour les enfants et pour cette association formidable qui envoie des hôpitaux volants dans les pays qui en ont besoin. C'est ça qui m'intéresse vraiment et ce pour quoi je suis là ce soir. Là, je vais continuer sur ce que je sais faire. Ma pièce de théâtre actuellement à l'affiche avec Stanislas Merhar, et ensuite, un gros évènement en mars avec la sortie de la première biographie officielle Johnny Hallyday. C'est un peu étrange car c'est presqu'un roman à la 1ère personne avec ce qu'il m'a raconté de sa vie. C'est un peu "casse-gueule" comme exercice mais très amusant.
Johnny, c'est un personnage qui vous fascine ?
A.S. : Pas forcément. Je le vois plus comme un monument, un peu comme la Tour Eiffel ! C'est a priori un type intouchable et en même temps, il raconte la vie de nos parents, l'évolution du siècle... Quand il a commencé, il se faisait virer des scènes. Il a réussi à traverser les époques. C'est assez magique.
Et si vous deviez le relooker pour un soir ?
A.S. : En fait, c'est surtout lui qui veut me relooker et il veut à tout prix me faire faire un tatouage. J'ai peur de boire un peu trop un soir et de me réveiller avec un aigle ! (Rires) Il est hyper pointu en mode, comme sa femme, donc c'est plutôt lui qui me dit d'aller chez Margiela... Il connaît mieux cet univers que moi !
Et si on vous proposait de devenir égérie d'une marque ?
A.S. : En tant qu'écrivain, c'est un peu délicat... ou peut-être pour Mont-Blanc (rires) ! J'ai déjà été sollicitée plusieurs fois mais il faudrait que cela soit cohérent avec mon travail. Un peu comme Sofia Coppola quand elle réalise une publicité pour une marque. Ne pas prêter mon visage mais plutôt apporter ma patte, ma signature. Ça oui !