Cathy Bourtsev : la créatrice des Bijoux des Zotonis en interview
Mère de 3 enfants, Cathy Bourtsev s'est lancée il y a 3 ans et demi dans la création de bijoux qu'elle vend avec succès sur Internet. Le nom de sa boutique : Les Bijoux des Zotonis.
Quel parcours vous a amenée à créer et vendre vos bijoux ?
A l'origine, j'ai une formation d'architecte, mais je n'ai jamais exercé ce métier. En parallèle de mes études, je travaillais dans l'informatique comme pupitreur. Cette activité qui consiste à surveiller de grands systèmes informatiques me laissait beaucoup de temps libre. A l'issue de mes études, j'ai finalement choisi de continuer dans cette voie pour consacrer mes temps libres à la sculpture et à la peinture.
Il y a 3 ans et demi, je me suis retrouvée immobilisée suite à un petit accident. Un plâtre m'obligeait à rester immobile et je cherchais à m'occuper. Je suis alors tombée par hasard sur des pains de pâtes Fimo de ma fille et je me suis demandé ce que je pourrais créer avec cela. J'ai fait des recherches sur Internet sur les différentes façons de travailler cette matière. A partir de là, j'ai confectionné quelques bijoux. Un commerçant a eu vent de mes créations et m'a proposé de les vendre dans sa boutique. Une semaine plus tard, tout était vendu. J'ai continué.
D'où vient le nom de Zotonis ?
Zotonis est un mot valise confectionné à partir des prénoms de mes trois enfants : Zoë, Tom et Nina. C'est une façon de leur dédier mes créations. J'ai découvert par la suite qu'en breton, cela signifie « Les sottises ».
Comptez-vous faire de la création votre nouveau métier ?
Non, j'ai conservé mon activité première et me consacre à la création de bijoux pour mes loisirs. Si j'en vendais toujours autant qu'à la période de Noël, je pourrais effectivement en vivre, voire embaucher quelqu'un. Mais je préfère être prudente et garder ma liberté de créatrice. La création est trop risquée, trop aléatoire. Pour créer, je pense qu'il faut se faire plaisir et je ne suis pas certaine que cela soit possible quand on en vit.
"La création en elle-même est permanente: j'y pense tout le temps"
Combien de temps y consacrez-vous par semaine ?
Je consacre environ une journée par semaine à la mise à jour des données de mon site Internet et de ses relais , comme « Vos créations de L'Internaute ». Ensuite, la création en elle-même est permanente, j'y pense tout le temps et j'y travaille très souvent car mon atelier se trouve chez moi. Le temps de création de chaque bijou est très variable. Le plus long est la préparation de la pâte Fimo à partir de laquelle plusieurs bijoux peuvent être créés. Donc une fois que celle-ci est achevée, il est possible de créer plusieurs bijoux très rapidement.
Où trouvez-vous vos sources d'inspiration ?
Je reste toujours sur des univers très graphiques mais jamais symboliques. Le plus souvent, je suis interpellée par des tissus, des photos, des mélanges de couleurs. Je travaille aussi fréquemment dans des directions qui me sont indiquées par des clients. On dit souvent qu'Internet isole et est impersonnel. Dans mon cas, cela m'a permis de lier des connaissances avec beaucoup de personnes. Je suis en contact par mails avec certaines clientes depuis plus d'un an.
Avez-vous d'autres activités artistiques ?
Oui, je fais aussi de la sculpture, de la photo, de la peinture et du théâtre. Par moment, j'ai envie d'alléger un peu mon agenda, mais j'aime toucher à tout. En photo, je suis très attirée par le mouvement, la composition. En peinture, j'ai cessé de peindre sur toile pour peindre des boules de luminaires publics. Un jour, je suis tombée près de chez moi sur des ouvriers qui démontaient de vieux luminaires. Les boules allaient être jetées, je les ai récupérées pour les décorer.
Quels sont vos projets de développement ?
Après le rush de Noël, j'ai découvert la résine. Cette matière offre des champs d'investigation nouveaux. Le travail se fait sur la transparence, le relief, la légèreté. Une cliente vient d'ailleurs de m'envoyer des perles pour que je les utilise dans une création avec cette base. En revanche, je ne vais pas chercher à vendre dans d'autres boutiques physiques que celles avec lesquelles je travaille déjà. C'est en effet une source de contraintes et je préfère conserver mon indépendance. Je ne fais pas non plus de marchés de Noël. Par contre, j'organise deux ou trois fois par an des ventes privées avec d'autres créatrices.
Les ventes se développent surtout par le bouche-à-oreille. Par exemple, des Belges sont venus me voir dans mon atelier après avoir interrogé une personne qui portait mes bijoux. Ils m'ont alors commandé plusieurs créations. Dans les semaines qui ont suivi, j'ai constaté que plusieurs de mes commandes provenaient de Belgique...
Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui souhaite se lancer ?
Il faut être très patient et ne pas s'attendre à vendre tout, tout de suite. Il faut tisser des liens. Je conseillerais également de ne pas considérer les autres créateurs comme des concurrents. Au contraire, il faut échanger avec eux des liens sur les blogs respectifs. L'utilisation d'un site comme « Vos créations » permet également de donner une forte visibilité aux créations.