L'envers du vestiaire, plongée dans la plus grande friperie de France

D'où provient l’intarissable flux de pièces vintage qui inonde les friperies ? Nous avons pénétré la caverne d'Ali Baba aux côtés des créateurs de la prochaine expo Who's Next. Reportage dans le grenier de la mode.

En 2016, la mode cultive ses deux vitesses. Domaine de création et de production frénétique, elle peut aussi se targuer d'être durable. Un paradoxe nourri par les enseignes de fast fashion comme H&M, qui prônent le recyclage tout en mettant en rayons de nouveaux modèles chaque semaine. Toutefois, bien avant que ces nobles préoccupations intéressent les enseignes de prêt-à-porter, un métier incarnait ce mouvement circulaire. Les chiffonniers arpentaient les rues des villes au XIXème siècle pour récupérer tissus et autres peaux avant d'en faire commerce ou de les transformer. Disparue dans sa forme archaïque, la profession est pourtant bien actuelle, c'est celle du grossiste en fripe Les Chiffonniers d'Eureka Fripe
Dénicher, classer, réutiliser, "upcycler", c'est le cœur de métier de cette entreprise rouennaise qui fournit les friperies de l'Europe entière en vêtements de seconde main. Si le vintage est devenu une mode comme un mode de consommation, eux le travaillent depuis près de 35 ans. Dans le cadre de (Re)create, le projet d'exposition du prochain salon Who's Next de septembre 2016, nous avons accompagné sept jeunes designers dans une exploration créative de ce stock gigantesque. Louis Gabriel Nouchi, Second St, ManéMané Studio, pour ne citer qu'eux, ont répondu à l'invitation de Kiliwatch Paris, parmi les meilleures adresses parisiennes de vintage, à produire une petite série de pièces à partir de leurs trouvailles sur place. L'occasion pour nous de vous faire découvrir ce royaume des trésors du passé, habituellement réservé aux initiés.