Christmas JCDC, l'interview

Hier soir, lors de l'événement des Sapins des Créateurs 2014 avenue Montaigne à Paris, nous avons eu l'honneur de rencontrer le créateur Jean-Charles de Castelbajac qui a gentiment répondu à nos questions et qui nous a expliqué ses choix artistiques concernant sa version du sapin de Noël 2014.

Christmas JCDC, l'interview
© Mathilde Bouthier de La Tour

On adore Castelbajac, sa créativité, sa culture générale sans borne mais surtout sa gentillesse et son humour spirituel. Et pour l'évènement caritatif des Sapins de Noël des Créateurs 2014, cet artiste, aussi doué en mode qu'en dessin (toujours ses feutres dans la poche), a su nous montrer, par son œuvre quadriptyque, qu'il ne laisse rien au hasard. Sa sensibilité et sa vision du monde transpirent à travers ces quatre dessins conçus autours du jeu de mots. Rencontre avec un homme qui nous fait réfléchir...

Vous participez aux sapins de Noël des créateurs depuis déjà plusieurs années, comment faites-vous pour vous renouveler d'une année sur l'autre ?
J'essaye avant tout de faire des créations qui ne soient pas focalisées que sur Noël. J'essaye d'ouvrir des portes, de créer des éléments esthétiques qui peuvent nous accompagner durant toute une année.

Vous êtes un des seuls à vraiment vous éloigner de la forme du sapin...
(en souriant) Oui mais j'étais aussi un des seuls qui a fait beaucoup de choses quand les autres ne les faisaient pas donc... Je pense que c'est ma manière de penser qui est comme ça.

Parlez-nous de votre "sapin" ?
Là j'avais envie de parler de mes contradictions et de ce qu'était Noël avec son positif et son négatif, donc j'ai fait "ce pain de Noël" qui est une baguette, un pain qu'on partage, et il faut ramer pour regrouper la famille à cette occasion. 
A côté, vous avez "ça peint 2 Noëls" car chaque hiver il y a mon petit fils qui me dit "Chaman (surnom que lui donne son petit-fils Balthazar de Castelbajac),  il faut venir passer Noël à Los Angeles !" et moi je lui réponds "Non, il faut le passer dans le Gers !". 
En dessous, vous avez "Ce pain de No Elle", c'est quand on n'est pas avec l'autre, ça arrive à des millions de gens, mais à la fois c'est bon de pleurer aussi : on peut en mettre plein dans les seaux des larmes... 
Et puis, pour finir "Sape un deux Noël", ça c'est ma fin d'année car je trouve que ce qu'est notre quotidien, même si il y a des grands arbres illuminés et tout, ce n'est quand même pas facile ce qui se passe en ce moment dans notre société. Donc ça c'est un pain de Noël (dans le sens "coup de poing").

Et pour finir, quelle est la vision de la mode de 2015 par Jean-Charles de Castelbajac ?
Le retour à l'identité, à l'histoire. J'aimerais qu'on retourne dans les archives des grandes maisons de couture pour reconstruire l'histoire. Il y a un proverbe chinois qui dit que, en fait, on apprend plus de l'histoire que de ses propres expériences, et je trouve qu'on s'écarte trop de l'histoire...

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Jean-Charles de Castelbajac présente son oeuvre aux Sapins de Noël des Créateurs 2014 © Michel Dufour