Fashion week Londres : défilé précieux chez Matthew Williamson prêt-à-porter automne-hiver 2013-2014

Les couleurs et les motifs sont si variés dans la nouvelle collection automne-hiver 2013-2014 du créateur anglais Matthew Williamson qu'il s'avère difficile de les résumer en une seule page. Commençons par le début. Le jaune moutarde est décidément un must de l'hiver prochain. Par touches dans une robe rayée et graphique ou entier dans un tailleur ou une jupe, il remplace le temps d'une saison le soleil trop absent. Il est peu à peu nuancé de couleurs froides comme le bleu, qui envahit progressivement les tenues. Il se présente d'abord dans les motifs tumultueux de roses ouvertes et de pierres précieuses. Une touche un peu kitch et typiquement "english" qui fait d'une chemise un véritable bijou. Le froid se mêle ensuite au solaire dans un manteau aux rayures influencées par l'artisanat africain. En l'espace de 10 secondes, Matthew Williamson nous a fait parcourir plus de 7000 kilomètres, du Royaume-Uni au Kenya. Les passages sont organisés de telle façon que les motifs et les couleurs semblent tout d'abord s'imposer pour ensuite s'allier avec harmonie.

L'art de la nature

Le rouge émerge alors, avec assurance et fracas, en peignant de son éclat le motif chaotique de pierreries et de fleurs mêlées. Les roses, insérées dans les lignes bariolées d'un motif typique de Shetland ajoute une touche charmante et si gentiment rétro qu'elle en devient très mode.  Après les excès de mélanges entre rayures et impressions, une vague blanche vient apaiser la collection, comme une brise sibérienne, qui calme et qui fascine. Les modèles conservent leurs coupes épurées et féminines, une robe longue imprimées d'émeraudes, de saphirs et d'or joue avec espièglerie sur le terrain de l'attirance du brillant. Comme dirait l'adage :  "Diamonds are the girls' best friends". Le créateur nous surprend alors une nouvelle fois, en exploitant une autre idée du luxe : celle du calme absolu et du temps suspendu. Des ensembles fluides apparaissent, sur lesquels sont représentés des paysages hivernaux et désertiques. Les dégradés du jaune au gris clair sont directement inspirés de la nature prise en photo. Nous voilà transportés dans l'immensité glaciale des pôles. Les robes brodées et scintillantes se dégradent à la manière des aurores boréales. Du vert au violet, de l'orange au fuchsia, le color-block est revisité et adouci par un passage d'une couleur à une autre plus travaillée. Les folies de la nature sont alors éclipsées par le retour de la lumière, le soleil se lève sur une robe asymétrique longue puis se reflète, étincelant, dans les frimas argentés de sequins gris tourterelle.   

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