La mode organique de J.W. Anderson

À l'heure ou la mode remet en question son calendrier effréné, Jonathan Anderson, lui, tranche. Samedi 17 février à la fashion week de Londres, il présente sa collection automne-hiver 2018-2019 féminine en même temps que la masculine. Le designer entend ralentir la cadence et remodeler son planning de commercialisation en se soustrayant aux pré-collections. Libérer du temps pour prendre du recul, atténuer les frontières entre masculin et féminin, sa réflexion, résolument moderne, se reflète d'ores et déjà dans le premier show de cette nouvelle ère.
Grand amateur d'art contemporain, Jonathan Anderson choisi d'immerger les spectateurs au cœur d'une installation de l'artiste Martin Belou. Entre les tubes où poussent des champignons, impossible de ne pas lire le manifeste de ce retour à un rythme plus organique. La collection bénéficie de cet élan contemplatif. Casual, confortable, elle ne jure que par des tailles basses et des matières fluides. L'ambiance est celle d'une échappée en forêt. Une jupe comme une tente avec ses extrémités baleines, des petites poches de ceinture parsemées, des zips et quelques sangles, le vocabulaire est pratique. Relax et confortable, le vestiaire ne boude pas pour autant la sophistication avec des détails dans lesquels on peut lire des références naturelles : des plissés délicats comme l'envers d'un champignon, des fronces texture sous-bois et des dégradés de jaune et violet satinés ou en sequins pour la préciosité des pétales. Jonathan Anderson fait ce qu'il dit et design ce qu'il fait. Promenons-nous dans les bois dans ses pas. 

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