Jeremy Scott et ses poupées futuristes

Joie de vivre, fun, carpe diem, on ne présente plus le mantra de Jeremy Scott. Le créateur propose une fois de plus une collection qui ne se prend pas au sérieux et nous entraîne dans un voyage en trois étapes, démarrant dans les années 90, passant par un présent très décontracté pour se terminer dans un future sorti tout droit de l'imaginaire du designer.

Jeremy Scott et ses poupées futuristes
© Imaxtree.com

Le défilé démarre en grande pompe avec des mannequins coiffés de perruques courtes et flashy (rose bubble-gum, jaune fluo, bleu turquoise, vert gazon, orange mandarine) coupe au carré, ressemblant à s'y méprendre à une armée de Barbie cyborgs. Et pour enfoncer le clou dans une mode régressive, des typographies façon manga et d'adorables Bisounours floqués font replonger les spectateurs dans leur enfance avec bonheur.

Largement inspirée par le sportswear, la collection multiplie les poches et les besaces cousues à même le vêtement en all-over et au dos. De même, les vestes, bombers, pantalons larges peau de pêche et autres sweat-shirts donnent une réelle couleur urbaine au défilé, sans oublier pour autant la féminité et la sexy attitude. Mais c'est le "broodie" ("bra" + "hoodie" en anglais), vêtement hybride combinant sweat-shirt capuche et brassière, qui se détache pour prendre le statut de pièce phare du défilé, se déclinant en maille légère et en velours mais aussi dans divers coloris. Les sangles des ceintures, à forte connotation sadomasochiste, sont utilisées ça et là pour agrémenter des robes, des jupes et, plus décalé, un t-shirt rose imprimé oursons. De toute évidence, tout est permis chez Jeremy. 
Le directeur artistique nous emmène également à la conquête du futur. Les matières au fini métallisé (argenté, rose, doré) sont plébiscitées et apportent de la lumière à l'ensemble, tandis que les Moon Boot façon cuissardes (recouvertes de fourrure, d'imprimés ou lamées) feraient presque pâlir de jalousie les astronautes en quête de style. Certains mannequins, portant des robes on ne peut plus futuristes avec anneaux de Saturne en guise de jupon, ont même vu des étoiles.  
Tous ces univers entrent en collision et forment un mélange des genres frais et coloré rehaussé, entre autre, par des blazers et robes pull en patchwork de fourrure multicolore ou encore des tops et jupes en mosaïque de plexiglas. On comprend ainsi l'envie du créateur de montrer que l'association de matières opposées et le trop plein de couleurs ont parfois du bon. 

Loin du politique, tout comme du politiquement correct, Jeremy Scott signe ici une collection hivernale à son image : pop, légère, et ultra visuelle. Nul doute que le "broodie" sera très bientôt sur les lèvres et le dos des plus grandes influenceuses, tandis que les cuissardes Moon Boot feront rapidement la cover des magazines de mode les plus prestigieux. 

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