Défilé Givenchy prêt-à-porter : gothiques sensuelles

Il y a comme un esprit charnel qui émane de ce défilé Givenchy. Est-ce dû à l'omniprésence du noir dans cette palette de couleurs réduite, où seuls le blanc et le marron se permettent d'être en dualité avec l'obscurité ? Voire à ses cuissardes en peep-toe qui habillent les jambes de chaque mannequin ? Où peut-être que ces lacets placés subtilement, ceux-là même qui dévoilent (ou pas...) ces décolletés profonds, y sont pour quelque chose... Si ces liens attachants évoquent un éventuel emprunt au bondage, c'est plutôt du côté des tyroliennes qu'il faut regarder : ils rappellent – au même titre que les jupons patineuses - les robes bavaroises  et ces cordons que l'on retrouve au niveau du corset. Riccardo Tisci cherche néanmoins à dévoiler la sensualité de la femme. Et on retrouve alors des silhouettes hybrides, parées de matières connotées sexy qui flirtent avec le style gothique. Si bien, que le cuir domine la plupart des pièces, aussi bien les vestes sans manches un brin années 70 que les pantalons ou ces robes d'amazones en cuir brun, qui auraient tout à fait pu habiller quelque héroïne de Game of Thrones. Les pièces d'inspiration victorienne, tout comme celle arborée par Cara Delevingne, apporte une touche de romantisme à la collection. La dentelle s'invite sur les blouses ou se pose en détail sur une jupe et laisse entrevoir les cuisses quand dans le même temps, les jeux de découpe dévoilent des morceaux de peau.
En somme, tout comme pour son défilé automne-hiver 2014, Riccardo Tisci s'est affranchi de ses amours pour le streetwear afin de renouer avec des silhouettes plus sexy et ce, tout en restant dans ce côté obscur qu'il aime tant. "Concrètement, je reviens à ce que je faisais au début il y a 10 ans en arrivant chez Givenchy", a déclaré le directeur artistique à WWD. Et on ne peut lui en vouloir : il le fait si bien.

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