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Dossier
08/12/2006

La vraie fourrure, vous êtes contre...

Près de 150 lectrices ont partagé leur point de vue sur la fourrure. Résultat, vous êtes globalement opposées à la vraie fourrure, lui préférant les peaux synthétiques. Retour sur vos témoignages...
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Dossier fourrure

"Horrible", "inadmissible", "inacceptable", "irrespectueux" : quand nous vous demandons d'aborder le délicat sujet de la fourrure, vous n'y allez pas de main morte. En la matière, Emmanuelle résume bien votre position en nous priant de "garder à l'esprit le fait que l'opinion publique est majoritairement défavorable voire attristée du sort que le marché de la fourrure fait subir aux animaux". Bref, vous êtes généralement contre la fourrure et vous n'avez pas failli à nous le faire savoir.

La fourrure : un retour en arrière

La première raison de votre opposition : la fourrure représente à vos yeux un retour en arrière. Pour Françoise, la fourrure "nous ramène au temps des cavernes". Et vous êtes nombreuses à partager cette opinion : "nous n'avons pas à nous protéger du froid comme le faisaient nos ancêtres, alors laissons la fourrure aux animaux !", souligne Nicole. Et à Nadia de rajouter : "l'homme n'a plus besoin de la fourrure animale pour s'habiller. Si c'est pour frimer, c'est ridicule !". Bref, l'utilité de la vraie fourrure est loin d'être évidente à vos yeux d'autant qu'elle peut facilement être remplacée, comme le rappelle Pascal : "je trouve navrant qu'en 2006 avec les moyens techniques dont nous disposons pour fabriquer de la fausse fourrure, nous tuions des centaines de milliers d'animaux ".

 

Autre motif de votre défiance : vous la trouvez simplement inesthétique. Pour Céline, "la fourrure est de plus en plus has been" ; pour Marjorie, elle "fait bourgeoise" (un terme "péjoratif", précise-t-elle), quant à France, elle refuse catégoriquement le port de peaux animales : "je me sentirais ridicule, j'aurais l'air de promener mon ours", affirme-t-elle. Au final, c'est Ingrid qui semble cristalliser votre position : "Je possède les dernières tendances dans ma garde-robe. J'adore la mode mais je suis contre la fourrure. Une belle femme n'en a pas besoin pour se mettre en valeur". D'ailleurs, vous n'hésitez pas à rappeler que les plus belles femmes du monde se sont mobilisées contre la fourrure : "les top models s'étaient opposées à la fourrure en posant nu et en adoptant le slogan : plutôt à poil qu'en fourrure ! Je trouve le combat plus actuel que jamais", explique Claire. Dépourvue des ses attributs de style, la fourrure semble bien obsolète.

 

Mais s'il ne fallait retenir qu'une raison à votre véhémence, ce serait le respect et la sauvegarde des animaux. "Tout le monde s'accorde sur l'importance de la protection de la nature… on trie nos poubelles mais on continue de tuer des animaux. Je ne comprends pas que la cruauté soit tolérée au nom de la mode", s'indigne Virginie. Un traitement d'autant plus intolérable à vos yeux qu'il est au cœur de l'actualité comme le rappelle Françoise : "il faut aussi savoir que certains pays se servent de chats et de chiens pour faire des fourrures". Le scandale chinois est encore dans tous les esprits et ne fait que nourrir votre désapprobation : "la seule pensée d'un accessoire en fourrure animale me hérisse le poil !", souligne Annick non sans un brin d'humour avant d'ajouter "j'espère que nous serons de plus en plus nombreuses à ne plus nous trouver séduisante avec une dépouille animale sur le dos". L'heure n'est pas à la demi-mesure.

La fausse fourrure, une alternative de choix

Quant à l'argument qui voudrait que le cuir soit aussi une façon d'exploiter les animaux pour leur peau, il est difficilement recevable par les opposantes à la fourrure : "on tue les vaches pour les manger, il est donc normal d'utiliser leur peau", rappelle Virginie qui partage le point de vue de plusieurs lectrices. Seule Sandrine est plus dubitative : " la plupart des chaussures sont en cuir… Faut-il leur préférer le skaï ?"

 

Si la question divise, vous êtes toutes d'accord sur un point : pourquoi préférer la vraie fourrure à la fausse. Esthétique et surtout beaucoup plus respectueuse de la faune, elle vous paraît être une alternative de choix comme l'explique Jacquine : "il y a de superbes fourrures synthétiques, elles ajoutent une touche chaleureuse sur les vêtements d'hiver et permettent beaucoup de créativité au niveau des couleurs". Un point de vue partagé par plusieurs d'entre vous : au vu de la qualité des créations synthétiques, plus rien ne semble justifier à vos yeux, le choix d'une toison véritable. Pour Brigitte, la fourrure est ainsi "une vraie parure, tant pour la femme que pour l'homme. Ceci ne veut pas dire que j'accepte la fourrure animale : les fourrures synthétiques sont suffisamment remarquables pour qu'on se passe de la vraie". Et à Michèle de renchérir : "je possède deux vestes en fourrure synthétique et je suis très satisfaite de ne pas avoir à contribuer à l'exploitation d'animaux". Plus véhémente, Ingrid voit en la fausse fourrure l'alternative à une réglementation qui ne porte pas ses fruits : "je suis pour la fourrure synthétique car je suis contre ces productions prétendument régulées qui permettront toujours la contrebande et les dérives".

La vraie fourrure oui, une meilleure réglementation aussi !

Si vous êtes majoritairement contre l'utilisation de la fourrure à des fins vestimentaires, certaines lectrices, à l'image de Marie-Thérèse, restent de fidèles adeptes des belles peaux : "la fourrure fait partie des traditions ancestrales. Nous utilisons les animaux pour le travail, la nourriture, je ne vois pas pourquoi on n'utiliserait pas leur fourrure". Et à Emilie d'ajouter : "la fourrure est une matière assimilée à l'ultra-féminité, à l'ultra-chic. En voir sur les podiums fait rêver. […] Pourquoi priver la mode de la fourrure ? Autant confisquer son sèche-cheveux à un coiffeur !".

 

Pour autant, les enthousiastes n'en restent pas moins favorables à une production strictement régulée. La fourrure issue de l'élevage doit primer sur le commerce des peaux d'animaux sauvages et "permettre ainsi de maintenir une activité humaine justement rétribuée dans des régions dont le climat froid ne permet pas un développement facile", rappelle Nicole. Identiquement, certaines lectrices préconisent l'exploitation d'espèces destinées à la consommation, d'accroître la protection des espèces en danger… Bref, une évolution de la législation et des pratiques s'impose. Et pourtant, les illusions ne sont pas de mise. Pour certaines lectrices, les pratiques restent très ancrées et ne semblent pas à même d'évoluer positivement, comme le souligne Céline : "la démocratisation de la fourrure, si elle permet de rendre la mode accessible à tous, va malheureusement de pair avec une industrialisation dont les conséquences sont désastreuses pour les animaux". Même parmi ses adeptes, la fourrure n'a pas fini de faire parler d'elle !

 

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Véronique Deiller, Journal des Femmes

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