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Interview
29/07/2006

"Lollipops plaît ou ne plaît pas, mais ne laisse personne indifférent"

En moins de 10 ans d'existence, la marque Lollipops a su devenir un acteur incontournable de l'accessoire tendance et abordable. Sa créatrice, Marjorie Mathieu, revient sur les raisons de ce succès.

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EN SAVOIR PLUS

Vous avez créé Lollipops avec Yann Ducarouge en 1998. Comment est né ce projet ?
Marjorie Mathieu : Notre idée de départ était de créer une marque d'accessoires destinée au grand public dont les modèles seraient abordables et renouvelés en permanence. Nous voulions que Lollipops soit "la cerise sur le gâteau". Du coup, tout, des collections aux magasins, devait être décliné autour du thème de la gourmandise. A nos débuts, en 1998, nous avons simplement lancé une ligne de sacs à main car cela correspondait à notre métier de base, la maroquinerie. Mais nous nous sommes rapidement rendus compte que notre gamme n'était pas complète. Nous avons donc utilisé les mêmes matériaux pour les appliquer aux chaussures, aux ceintures, aux chapeaux et depuis 2 ans et demi, aux bijoux. Aujourd'hui, nous créons 500 modèles pour chaque saison, dont 100 % sont des nouveautés. On ne veut pas toucher au prêt-à-porter, ce n'est pas dans nos cordes. Nous tenons à rester ancrés dans le concept de l'accessoire fantaisie et abordable. Nous le travaillons comme un beau kleenex : on en profite et on le jette quand on en est lassé.

Lollipops propose un univers très jeune et très féminin. Pourquoi avoir adopté ce positionnement ? Contrairement à ce que l'on croit généralement, Lollipops a un positionnement assez généraliste. Nous touchons une clientèle très large : de la Lolita de 15 ans à la femme active d'une quarantaine d'années mais en réalité notre cœur de cible est les femmes de 25-30 ans. Il est vrai que nous avons une image de marque très jeune, très colorée notamment avec notre concept de magasin boudoir et nos collections exagérées. Lollipops plaît ou ne plaît pas, mais ne laisse personne indifférent. C'est une vraie politique de développement de notre part.

 

Comment se déroule la création d'une collection Lollipops ?
Nous tenons à rester très proche des tendances. J'arpente les salons, je renifle ce qui est intéressant et j'utilise les mêmes tissus que les marques de prêt-à-porter pour créer nos collections. Je m'inspire aussi beaucoup de mes voyages : je fais le tour des grandes capitales européennes chaque année avant de me lancer dans la création. Puis nous élaborons 2 collections par an mais restons toujours dans un schéma très flexible : si l'on repère en urgence une matière ou une tendance qui nous plaît, il est toujours possible de créer un accessoire de dernière minute.

Comment décririez-vous votre collection d'hiver ?
Nous créons toujours plusieurs lignes et cette collection ne fait pas entorse à la règle. Nous avons d'abord pensé un thème "Légende", qui est un trait fort des collections Lollipops. J'aime le travailler en hiver car les tapisseries et les matières lourdes qui s'y prêtent correspondent bien à la saison. La collection comprend aussi une ligne "Bohème folklorique" basée essentiellement sur des matières naïves comme la broderie. Il y aussi une série d'accessoires sur le thème "Excentric people" avec beaucoup de strass, de clous, de bottes voyantes. Tout est dans l'exagération et dans l'humour. Et c'est sans compter la petite fée qui se balade un peu partout dans notre collection et qui est la mascotte de l'hiver.

Plus récemment, vous avez lancé votre ligne de bijoux. Comment est né ce projet ?
Ce sont les clientes qui recherchaient des bijoux ; il me tenait à cœur de répondre à leurs attentes. D'ailleurs, notre concept de magasin s'y prêtait bien car chaque boutique comporte une coiffeuse où l'on peut les exposer à volonté. D'ailleurs, les bijoux correspondent bien à notre envie de faire vivre la collection à chaque saison. Nous créons en parallèle toujours un modèle spécial, comme le sac à chien que nous avons lancé il y a quelques saisons et que nous avons conservé parce qu'il marche bien. Toujours dans cet optique, nous avons fait cet hiver, une ligne d'accessoires à message. Il y a des oreillers, des loups pour la nuit et des pochettes pour la lingerie, le tout décliné en satin avec des imprimés strassés. L'idée est d'apporter un petit clin d'œil glamour dans chaque collection.

Vous vous lancez cette saison dans la création pour hommes. N'est-ce pas loin de votre cible originelle ?
En fait, notre dernière création est une ligne de bagages pour homme ET femme qui sera en vente cet hiver. Nous avions déjà une ligne pour hommes, vendue aux Galeries Lafayette qui marchait bien. Je voulais donc continuer dans cette lignée en créant du bagage. Je pense d'ailleurs qu'il y avait une réelle demande : il n'y a pas grand chose en termes d'accessoires pour hommes qui soit du moyenne gamme et qui puisse être porté par tout le monde. Cette ligne est très résistante et super fonctionnelle avec des poches internes un peu partout. Elle est aussi beaucoup plus sage que nos modèles habituels, en ton sur ton car pour les hommes on ne peut pas travailler la fantaisie de manière ostensible. Notre touche maison est donc dans les doublures camouflages, les clins d'œil à la musique... Il fallait que cette ligne sorte de l'ordinaire, tout en correspondant aux envies masculines.

Lollipops s'exporte partout. Comment la marque a-t-elle réussi à s'imposer aussi rapidement ?
On a toujours très bien travaillé à l'export. Aujourd'hui, près de 80 % de nos ventes se font à l'étranger. Même si peu de modèles sont faits en France, nous créons la collection en interne et du coup, Lollipops est synonyme de mode à la française, de chic parisien pour nos acheteurs étrangers. Nous avons d'ailleurs décliné une ligne avec un thème exclusif sur Paris, comportant un dessin original par arrondissement. Elle nous a bien aidé car elle a très bien marché, notamment en Asie. Aujourd'hui, nous avons 75 franchises dans le monde dont 10 en France. Mais c'est dans les pays du Sud que Lollipops marche le mieux. En Europe, le style très coloré de la marque va très bien aux femmes du bord de mer - les Grecques, les Italiennes, les Portugaises - qui n'ont pas peur d'arborer des accessoires voyants. Lollipops est aussi très apprécié au Moyen-Orient car les strass et les clous correspondent aux goûts des femmes de ces régions. En Asie, c'est le côté ludique et coloré qui plaît.

Comment expliquez-vous le succès de Lollipops ?
Tout simplement car avant Lollipops, il n'y avait pas de boutiques uniquement consacrées aux accessoires, qui offrent une gamme fréquemment renouvelée. C'était avant tout les enseignes de prêt-à-porter qui proposaient les accessoires : les clientes venaient et achetaient toutes leurs tenues d'un coup mais le choix était obligatoirement moins large, car l'accessoire n'était pas le cœur de métier de ces marques. Il y avait une petite niche, nous nous sommes glissés dedans.

Aujourd'hui, quels sont vos projets pour Lollipops ?
Nous allons continuer notre chemin, nous amuser tranquillement tout en cherchant toujours de bons partenaires. A l'heure actuelle, notre plus gros projet est de continuer à développer les licences comme celles que nous avons déjà en papeterie ou dans les domaines des sacs scolaires et des chaussures pour enfants. Nous avons aussi toute la ligne de voyage à faire connaître donc cela va nous occuper pendant un bon moment.


En savoir plus
Le site de Lollipops : www.lollipops.fr


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