Mon enfant ne s'endort pas : que faire ?

Il ne s'endort pas seul, fait des cauchemars ou se réveille la nuit ? Découvrez des conseils de pros pour vous aider.

Mon enfant ne s'endort pas : que faire ?
© Irina Glazaceva-123RF

Tous les soirs, c'est la même scène : votre enfant ne veut pas dormir et trouve toutes les excuses du monde pour rester à vos côtés...  Il invoque parfois de vraies raisons (peur du noir, des monstres) ou des excuses prétexte... 

Mon enfant ne veut pas s'endormir seul

Les conseils de Béatrice Copper-Royer, psychologue et psychanalyste : C'est en instaurant des habitudes et des rites qu'on aide un enfant à s'endormir sereinement. Le coucher toujours à la même heure, lui lire une histoire, disposer son doudou dans le lit, lui faire un câlin, des bisous ou tout autre rituel secret entre la mère et l'enfant au moment de dire "bonne nuit". Ces étapes le rassurent et vont lui permettre de mieux supporter la séparation. Enfin, il faut que le climat soit le plus serein possible. Beaucoup de parents, en rentrant du bureau, profitent de leurs enfants, discutent, jouent, rigolent avec eux. Cette attitude, si elle se prolonge trop tard dans la soirée peut rendre le coucher plus difficile. La maison ne doit pas pour autant vivre dans un silence complet ! Les bruits du quotidien sont très réconfortants. En revanche, mieux vaut éviter de visionner avec ou à côté de la chambre de l'enfant, des films qui peuvent effrayer ou de lui lire des contes un peu trop noirs. Les enfants possèdent un imaginaire riche et prégnant. Il faut le protéger d'images trop impressionnantes.

Mon enfant se réveille plusieurs fois par nuit

Votre petite Chloé se réveille 3 ou 4 fois la nuit et vient vous déranger à chaque fois. Si vous résistez, elle pleure jusqu'à ce que vous craquiez... Le conseil de Laurence Pernoud, dans "J'élève mon enfant 2014/2015" (Ed. Horay). "Lorsque votre enfant se réveille la nuit, nous vous conseillons de le laisser se rendormir sans intervenir, sans aller dans sa chambre, tout au plus en le rassurant de la voix, de loin. La première nuit, soyons francs, risque d'être difficile car l'enfant est bien décidé à obtenir ce qu'il veut : faire venir sa maman pour se rendormir avec un câlin. Mais si vous (et son papa) ne cédez pas, il finira par s'endormir tout seul. Il réessayera probablement le lendemain, mais moins longtemps et la troisième nuit il se rendormira seul et pour toutes les nuits à venir".

Je ne supporte pas de laisser pleurer mon enfant

Jules se réveille la nuit et pleure jusqu'à ce que vous le calmiez. Vous avez beau savoir qu'il faut être ferme, votre cœur de maman se serre en l'entendant si désespéré...

Le conseil de Laurence Pernoud. "Commencez par une nuit de ce qu'on appelle "le cri minuté" : lorsque votre enfant appelle, allez le voir pour le rassurer mais quittez-le rapidement ; laissez passer dix minutes avant de retourner le voir, puis à l'épisode suivant laissez passer vingt minutes, et au suivant trente minutes. Le lendemain, vous agirez de même, en espaçant plus vos interventions. Et le surlendemain, vous les espacerez encore plus. Dans les cas difficiles, lorsque l'enfant finit par dormir dans votre lit, il est préférable de s'obliger au petit matin à réinstaller l'enfant dans son lit pour que son réveil ait lieu à cet endroit".

Mon enfant a peur du noir

Votre fillette refuse de s'endormir dans le noir complet ou fait des crises de panique la nuit ?

Le conseil de Marcel Rufo, dans "Elever son enfant 2014" (Ed. Hachette). "Elle est classique et tenace. A la frayeur de l'obscurité s'ajoutent tous les dangers que l'on imagine. C'est dans les ténèbres que naissent les brigands, les sorcières, les animaux dévoreurs. Quelques précautions peuvent aider votre enfant à dominer sa peur du noir. Vous pouvez, par exemple, lui laisser une veilleuse, ou tout simplement ouvrir la porte sur le palier allumé. N'ayez aucune crainte qu'une mauvaise habitude ne s'installe, car ce besoin passe tout naturellement avec l'âge. Montrez-lui que les plus grands dorment aussi dans l'obscurité. Il est indispensable aussi qu'il fasse connaissance avec son environnement nocturne, car dans l'obscurité l'enfant se trouve dans un monde inconnu. Pourquoi ne pas lui proposer une promenade dans la maison endormie et lui demander, sous forme de jeu, de reconnaître les objets de sa chambre, en les touchant ? Passez de pièce en pièce, en lui signalant les choses et les êtres familiers."

Mon enfant est un lève-tôt

Dimanche, 6h du matin, Gabriel est déjà sur le pied de guerre. Pourtant, vous aimeriez bien pouvoir faire (enfin) une grasse matinée !

Le conseil d'Anne Bacus, dans " Le guide de votre enfant de 3 à 6 ans " (Ed. Marabout). Si votre enfant se réveille tôt mais qu'il n'a visiblement pas assez dormi, voici quelques attitudes à essayer : "Soyez direct et ferme en lui disant de retourner dormir ou de rester calme dans son lit jusqu'à ce que vous veniez le chercher. Rassurez-le, certains enfants anxieux craignent de ne pas se réveiller à temps pour ce qu'ils ont à faire. Ne vous précipitez pas au premier appel. Attendez cinq ou dix minutes avant d'aller dans sa chambre. Certains enfants sont déjà capables d'être sensibles à la notion de l'heure. Dans ce cas, installez une pendule au mur de sa chambre et dites-lui qu'il doit dormir tant que la petite aiguille n'a pas atteint tel chiffre". Si votre enfant a assez dormi, le problème c'est qu'il ne sait pas comment passer le temps. Anne Bacus avertit "A vous de prévoir, la veille, quelques occupations à glisser dans son lit ou dans sa chambre. Remplissez un grand sac de "joujoux du matin", auquel il n'aura droit qu'à ce moment de la journée. Enregistrez des histoires sur des cassettes. Le matin, votre enfant pourra écouter seul une de ses cassettes sur son lecteur."

Mon enfant veut dormir avec nous

Invariablement, votre enfant réclame à cor et à cris à dormir dans votre lit. Soit vous cédez de guerre lasse, soit il s'impose en douce dans la nuit...

Le conseil d'Anne Bacus: "Les réveils de cet âge (4 ans, 4 ans et demi) sont presque toujours provoqués par le désir de s'approprier ses parents la nuit. Il peut s'agir d'une rivalité fraternelle, par exemple. L'enfant, jaloux de son rival (frère ou sœur), se relève la nuit et obtient alors l'attention et l'affection de ses parents pour lui tout seul. Un autre enfant le fera parce qu'il ne voit pas assez ses parents la journée et obtient ainsi que l'on s'occupe de lui : il impose une proximité qui lui manque. Il est donc important de déterminer la cause de ses réveils afin de pouvoir répondre à la vraie demande de l'enfant."

Mon enfant fait des cauchemars

En plein milieu de la nuit, votre enfant va faire un rêve terrifiant qui va le réveiller et le faire demander ses parents...

Le conseil d'Anne Bacus : "Le cauchemar est normal, il met en scène les angoisses fondamentales de l'enfance et aucun humain n'y échappe. L'attitude à avoir face au cauchemar est celle du simple bon sens. Les parents vont voir l'enfant, parlent avec lui, le rassurent, jusqu'à ce que l'enfant se calme. Le lendemain matin, il peut être bon de demander à l'enfant s'il se souvient de son rêve et s'il souhaite le raconter. Cela libère l'enfant et peut donner aux parents des indications sur ce qui le tourmente."

Mon enfant a des terreurs nocturnes

Camille hurle dans la nuit et semble hagard, terrorisé, inconsolable et surtout inaccessible...

Le conseil d'Anne Bacus : "Ces terreurs sont très impressionnantes. Elles surviennent dans la première partie de la nuit, en sommeil lent profond. La crise peut durer quelques minutes puis l'enfant se rendort en sommeil profond. Quand l'enfant a eu une terreur nocturne, il ne faut pas chercher à le calmer ou à le réveiller, simplement rester à ses côtés pour éviter qu'il ne se fasse mal. L'attitude souhaitable consiste à rester aussi calme que possible en face de l'enfant, à allumer éventuellement la lumière et à lui parler doucement, afin de l'amener progressivement à se recoucher pour reprendre une nuit plus calme."

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