Violences à l'école : près de 30 accidents graves par jour

Suite au décès d'un lycéen en Seine-Saint-Denis, Jean-Michel Blanquer a annoncé plus de transparence sur la violence scolaire, avec un renforcement de la présence policière aux abords de certaines écoles.

Violences à l'école : près de 30 accidents graves par jour
© Blondet Eliot ABACA

[Mise à jour du 14/10/2019]. Depuis la rentrée des classes, trois élèves ont été poignardés sous les yeux de leurs camarades. L'un d'eux, Kewi Yikilmaz, âgé de 15 ans, est décédé lors d'un cours d'EPS aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. Fin septembre, un enseignant a quant à lui reçu un coup de poing à Sarcelles, dans le Val-d'Oise. "Il y a chaque jour entre 20 et 30 incidents graves, à mettre en regard des 63 000 implantations scolaires de France. Depuis deux semaines, s'est produite une succession de faits, pas plus nombreux que d'habitude, mais d'une gravité exceptionnelle" a déclaré Jean-Michel Blanquer dans les colonnes du Parisien. Face à la multiplication de ces violences à l'école, le ministre de l'Education nationale a promis plus de transparence sur les enjeux de sécurité et le "renforcement de la présence policière dans les zones qui le nécessitent. Il existe 47 quartiers de reconquête républicaine. Le gouvernement a le projet d'en établir d'autres". Un point régulier sera effectué chaque trimestre au niveau national et les chiffres de la violence scolaire seront publiés pour chaque département. Et ce n'est pas tout : désormais, les collèges et les lycées seront aussi évalués sur le climat scolaire lors du conseil d'administration. Mais qu'en est-il des élèves violents ? Selon Jean-Michel Blanquer "1500 élèves par an manifestent un comportement d'une violence très grave, dans le secondaire". Par conséquent, les élèves qui manifestent des signes de violences pourront être suivis au niveau médical, social et éducatif. Rappelons que dans le cadre du plan violence annoncé en août, les élèves violents sont placés d'office dans des dispositifs relais. Depuis la rentrée, cette mesure "commence à se mettre en place" a précisé Jean-Michel Blanquer.

Que contient le plan pour lutter contre la violence à l'école ? 

Un registre pour signaler tout incident 

Les professeurs des écoles primaires, des collèges et des lycées ont la possibilité de signaler tous les incidents et de les enregistrer sur un fichier numérique. A chaque signalement, la direction devra obligatoirement apporter une réponse. En outre, pour mieux soutenir les enseignants, Jean-Michel Blanquer souhaite qu'un membre de la direction accompagne systématiquement le professeur qui souhaiterait porter plainte. Par ailleurs, "une enquête directe auprès des professeurs et des personnels est mise en place à grande échelle pour disposer d'un état des lieux précis des atteintes aux personnes" avait précisé le ministère de l'Education dans un communiqué.

Des sanctions adaptées aux faits

Retenues, exclusion, responsabilisation sont plus adaptées en fonction de la nature des faits. "Les mesures de responsabilisation (remise en état de peinture ou du matériel dégradé…) représentent aujourd'hui 1% des sanctions prononcées, alors même que leur valeur pédagogique est évidente. Des partenariats avec le monde associatif sont des leviers essentiels pour développer ces dispositifs", avait déclaré le ministère de l'Education.

Comment prendre en charge les élèves exclus ?

Le gouvernement se penche aussi sur le suivi des élèves "poly-exclus", pour des problèmes disciplinaires. "Le système éducatif ne sait toujours pas gérer les situations les plus extrêmes, en particulier celles de ces élèves (...) qui, d'établissements en établissements, sont renvoyés pour les mêmes faits", précisait le SNPDEN, premier syndicat des chefs d'établissement. En outre, Jean-Michel Blanquer s'est montré favorable à la création de "structures dédiées solides" pour prendre en charge ces jeunes de 13 à 18 ans. Pour les encadrer, le gouvernement pourrait faire appel à différents corps de métiers, aussi bien de l'Education nationale que de l'armée ou de la police. A leur retour au sein de l'établissement, ces jeunes devront faire preuve d'un comportement exemplaire lors d'une période probatoire, en faisant un point quotidien avec la direction. Enfin, le ministre souhaite mieux former le personnel de l'Education aux questions de la sécurité au sein des établissements.