PEF : J'étais un élève insolent

A l'occasion de la sortie le 17 avril, du film Les Profs, Pierre-François Martin-Laval, revient sur son passé de cancre.

PEF : J'étais un élève insolent
© Arnaud Borrel/ UGC

Pierre-François Martin-Laval, alias PEF, est scénariste et réalisateur du film Les Profs, inspiré de la BD éponyme. Il y interprète aussi un prof. Il se confie sur son passé de cancre.

Parlez nous de votre personnage
Je joue Antoine Polochon, créé par Erroc et Pica, les auteurs de la BD. C'est un type qui est Napoléon addict. La petite différence avec la BD, c'est que moi j'ai imaginé ce qui se serait passé avant. C'est un peu la genèse. Erroc et Pica me disent que j'ai inventé le numéro 0. C'est-à-dire que dans le film, il n'est pas prof, il est gardien de musée. Il rêve d'être prof d'histoire mais simplement il rate son CAPES chaque année puisque lui, il ne parle que de Napoléon. C'est un type très lunaire, extrêmement naïf, un petit peu bêta quand même, un grand romantique mais il est obsédé. C'est limite dangereux.

Entre le prof touriste, la prof tyrannique ou le prof d'EPS surexcité, pour lequel ressentez-vous le plus de sympathie/ d'antipathie ?
Moi en tant que metteur en scène, je les aime tous. Ce sont tous mes piou-piou. Mais je n'ai aucun recul... tous me plaisent ! Chaque fois que je montais une scène, je voulais qu'elle soit la plus drôle possible. Après c'est vrai qu'il y en a qui sont plus poétiques, évidemment que la prof d'Anglais fait peur.

Vous êtes-vous inspiré d'un professeur que vous aviez eu ?
Pas trop. Je me suis plus mis comme défi de puiser dans mon imaginaire et je viens d'apprendre que Erroc et Pica ont fait exactement la même chose pour créer la BD, donc je suis assez content. Moi je voulais surtout trouver des situations comiques, faire rire. Evidemment que les lancers de craie, je les ai vécus. Sauf que c'est moi qui les lançaient par exemple. C'est vrai que j'avais une prof d'Anglais qui déposait ses seins sur la table au début du cours et les reprenaient le soir. J'ai eu des profs de sport un peu foufous mais qui n'en a pas eu ?

Dans le film, vous tombez amoureux de la prof d'allemand. Personnellement, vous êtes déjà tombé amoureux de l'une de vos profs ?
Oui, j'étais amoureux de ma prof de CE1. Je l'aimais beaucoup et elle me le rendait bien (en tout bien tout honneur bien sûr). J'étais un peu son chouchou. J'étais dernier de la classe mais elle m'adorait parce que je la faisais rigoler. Dès qu'elle disait quelque chose, je rebondissais dessus pour faire une bonne vanne et la classe riait et elle aussi curieusement. Elle était incroyable cette maîtresse. C'était cool à l'époque. Ça ne s'est plus jamais passé comme ça. 5 ans plus tard, je suis tombé amoureux de sa fille.

Auriez-vous aimé être professeur ? Si oui, dans quelle matière ?
Oui, je pense que ça m'aurait plu. Mais je n'ai pas les qualités nécessaires. J'ai souvent voulu être prof de théâtre parce que j'adore m'occuper des acteurs, mais il faut des grandes qualités pour être prof. C'est quand même, certains disent "le plus beau métier du monde", mais c'est pas donné à tout le monde d'enseigner. J'espère déjà, par exemple, être un bon père parce qu'un papa, ça doit quelque part, être un peu professeur. Ça doit éduquer. Déjà, si je réussis ça, ça sera bien.

Quel métier vouliez-vous exercer lorsque vous étiez enfant ?
Aussi loin que je me souvienne, ça a toujours été clown. Je voulais être clown pour travailler dans un cirque.

A l'école, quel genre d'élève étiez-vous ?
J'étais un élève "peut mieux faire", "turbulent", "dissipé", "insolent". Sur mes cahiers de correspondance, c'est ce qu'il y a écrit partout. En fait mon gros souci, c'est que j'étais incapable de me concentrer donc je regardais tout le temps par la fenêtre.

les profs
L'affiche du film, personnalisée avec PEF. © Les Profs

Quel est votre meilleur souvenir à l'école ? Le pire ?

Mon meilleur souvenir c'était avec mon prof de sport, avec qui je suis devenu ami récemment. Il avait décidé pour travailler moins, de concentrer les cours de sport sur une semaine. Donc on n'avait pas cours pendant trois mois mais au bout de ces trois mois, on partait une semaine en voilier avec lui. Puis pareil, on ne le voyait plus pendant 2-3 mois et ensuite on partait au ski. On a pu avoir notre brevet de plongée comme ça. Donc il avait trouvé la combine, mais ce sont de super souvenirs pour nous. Ma mère était furieuse, elle me disait "mais quel branleur !" mais moi j'étais très content. Grâce à lui maintenant, j'ai un voilier et j'en fais avec lui.
Et côté pire souvenir, j'en ai plein ! J'ai passé mon enfance à écrire au tableau : "je ne dois pas parler en classe" au lieu d'aller en récréation. Je me suis pris quelques claques aussi. Je me suis fait gifler par un prof de dessin et une prof d'anglais. C'était mérité.

Aujourd'hui vous êtes papa. Quel genre de père êtes-vous ?
Faudra demander à la petite plus tard. Je suis très amoureux et très attentionné. On rigole beaucoup : je lui apprends à faire des gags. Je ne suis pas forcément cool, ça dépend des moments. Y a des moments où je la laisse faire des bêtises, où je la laisse en liberté et puis y a des moments où je sévis. Parce qu'il faut qu'on soit cadré. C'est aussi dangereux d'avoir un père trop sévère que d'avoir un père trop laxiste. C'est hyper compliqué à gérer et il faut surtout faire attention à pas mélanger les tensions qu'on a pour d'autres choses.

Votre plus beau souvenir d'enfant ?
Mon plus beau souvenir avec ma fille, c'est quand elle est arrivée sur terre.
Sinon, enfant, j'ai eu beaucoup de beaux souvenirs. J'ai eu beaucoup de chance parce que mon père était sur la Calypso de Cousteau, ça n'arrive à presque personne. Donc je me suis retrouvé sur ce bateau de Cousteau. Moi j'adore découvrir, bouger, j'aime la mer, la nature, la plongée, la voile. J'ai aussi eu des malchances, comme ça peut arriver, quand des parents se séparent. Mais je ne suis pas à plaindre, des souvenirs, j'en ai une tonne !

Quelle est la plus grosse bêtise que vous ayez faite lorsque vous étiez enfant ?
Oh là là y'en a plein ! Des bêtises, j'en faisais tout le temps. J'ai passé mon temps à faire des blagues. C'était fatiguant pour les autres. La plus grosse, c'était en cours pendant une interro de physique-chimie, j'ai écrit pour Archimède "Tout corps plongé dans l'eau s'il n'est pas réapparu au bout de 5 minutes est considéré comme perdu". Donc j'ai eu zéro. Et j'ai eu droit aussi à des insultes de la part de ma mère, parce que c'est elle qui m'avait dit ça pour rire... Elle s'est demandé si j'étais vraiment idiot.

Portrait chinois :

Si vous étiez...
un film : La trilogie de Pagnol
une chanson : Ne me quitte pas
un livre : "la route de Los Angeles" de John Fante.
une recette de cuisine : la tapenade
un animal : un chien
un personnage de conte ou de dessin animé : Pinocchio
un bonbon : de la biberine. Seuls ceux qui ont mon âge s'en souviendront.
un jouet : un tracteur à pédales

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